Si tout le monde parle de la transition vers la voiture électrique, il faut bien reconnaître que celle-ci reste malgré tout encore marginale. Certes, les ventes augmentent, mais en Belgique, c’est le fait des voitures de société et certainement pas des particuliers.
En ailleurs en Europe, la transition n’est pas non plus si évidente, car les ventes ne sont maintenues artificiellement que par des primes à l’achat, donc de l’argent public. Et naturellement, utiliser les caisses de l’État pour imposer la voiture électrique n’aura qu’un temps.
Car malgré la hausse des ventes, on constate que les prix des voitures électriques ne baissent pas. Pourtant, nombreux sont les partons des marques qui promettent la parité des prix entre électrique et thermique d’ici 2025 tandis que plusieurs organismes tentent d’imposer le fait que l’électrique est déjà au niveau du thermique en termes de tarif.
C’est un point de vue, mais le consommateur ne s’y trompe pas : la voiture électrique est plus chère tandis que sa valeur résiduelle reste encore incertaine en raison de la longévité variable des packs de batterie.
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Les prix des batteries
Ces prix élevés sont évidemment le fait des batteries qui sont chères à produire et pour lesquelles les prix des matières premières ont explosé ces derniers mois.
Certes, ceux-ci sont un peu redescendus dernièrement, mais les prix sont loin de ceux qu’on a connus en 2021 (104 euros/kWh), car ils sont remontés autour des 200 euros/kWh.
Dans ce contexte, baisser les prix des voitures électriques ne sera possible qu’en équipant les véhicules de plus petites batteries, comme comptent le faire Ford ou Volkswagen.
Cela réduit évidemment la possibilité de considérer une voiture électrique comme l’unique véhicule du ménage. Seuls les clients qui en ont les moyens peuvent donc payer. Les autres restent à l’hybride ou au thermique en attendant des jours meilleurs.
Un modèle risqué ?
Pendant ce temps, les constructeurs automobiles investissent massivement dans la voiture électrique : rechercher et développement, usine, machines-outils, réseau de recharge, etc. Sauf que ces investissements deviennent de plus en plus colossaux et qu’ils ne constituent aucune garantie de réussite.
Selon le spécialiste AlixPartners, un cabinet de conseils économiques, les investissements des constructeurs vont se chiffrer à 616 milliards de dollars entre 2023 et 2027 rien que pour la voiture électrique, soit près du double de ce qui a été dépensé entre 2021 et 2025 (330 milliards de dollars).
Le problème, c’est que les constructeurs automobiles sont obligés d’embrasser cette transition par les autorités. C’est vrai en Chine, en Europe ou aux États-Unis désormais.
Mais la rentabilité n’est pas là. Et elle ne risque pas d’arriver tout de suite. AlixPartners relève en effet que « les effets d’échelle demeureront hors de portée de la plupart des constructeurs ces prochaines années, le nombre de voitures fabriquées par type de plate-forme restant en deçà de ce qu’ils connaissent dans le thermique jusqu’en 2030 ».
Ce qui inquiète le cabinet, c’est que les constructeurs européens sont particulièrement exposés : au contraire des constructeurs chinois, ceux-ci ne visent pas le volume, ce qui hypothèque grandement l’atteinte d’une rentabilité. AlixPartners met donc en garde les constructeurs occidentaux : « Les entreprises automobiles chinoises sont en passe de devenir la force motrice de l’industrie automobile mondiale dans les années à venir ».
En résumé : la politique agressive des Chinois est celle qu’il faut adopter. L’attitude « trop prudente » des Européens, des Américains et même des Japonais accroît sérieusement le risque de banqueroute…
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