L’électrification du parc automobile a commencé. Il s’agit non seulement de mettre plus de voitures électriques sur nos routes, mais aussi de construire une infrastructure de recharge solide et étendue, répartie sur l’ensemble du territoire. Comme on estime que près de 2 millions de voitures électriques circuleront sur nos routes d’ici 2030, le nombre de points de recharge doit croître d’ici là pour que tout le monde reste mobile.
Il est généralement admis que les gens rechargent principalement à la maison ou au travail, tout simplement parce que c’est le plus pratique. En effet, pendant la nuit ou la journée de travail, une voiture reste immobile pendant des heures et il y a suffisamment de temps pour recharger la batterie d’un véhicule électrique, même à faible vitesse. Cependant, tout le monde n’a pas cette possibilité. Il suffit de penser aux habitants des copropriétés ou aux voyageurs qui ont besoin de se ravitailler en route.
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Abondance de stations de recharge rapide
Pour eux, les stations de recharge rapide, qui permettent de recharger la batterie en une demi-heure, par exemple, sont essentielles pour pouvoir voyager sans encombre avec leur voiture électrique. Dans ce domaine, des efforts importants ont été déployés récemment et de nombreux projets d’envergure sont en cours de réalisation.
Engie, par exemple, a récemment annoncé qu’elle ouvrirait des centaines de points de recharge rapide au cours des trois prochaines années, et Sparki souhaite également construire 200 stations de recharge rapide cette année. Cela s’ajoute à l’infrastructure des opérateurs connus, tels que Fastned, Allego et les stations-service classiques qui installent également de nombreux chargeurs rapides sur leurs sites.
À ce rythme, les conducteurs de VE ne devraient donc bientôt plus craindre la recharge. La Fédération de la mobilité électrique note ici qu’il y a même une menace de surcapacité de stations de recharge rapide. Ce surinvestissement, que l’on constate aujourd’hui surtout en Flandre, devrait entraîner une consolidation du secteur des opérateurs de chargeurs rapides, qui se ruent désormais sur les emplacements les plus appropriés, comme les parkings des centres commerciaux, les supermarchés et les stations-service situées dans des endroits très fréquentés.
Activité lucrative
La raison de ce boom imminent des stations de recharge rapide s’explique en grande partie par le fait qu’il peut s’agir d’une activité lucrative en raison des tarifs plus élevés. Toute personne qui recharge sa voiture électrique à la maison paie environ 35 centimes d’euro par kilowattheure, mais à une borne de recharge rapide, ce tarif peut rapidement grimper à 90 centimes d’euro. La facture est salée. Bien sûr, cela est compensé par les investissements d’infrastructure que les opérateurs doivent réaliser. Mais tout de même…
On peut donc s’attendre à ce que les petits acteurs disparaissent rapidement et que les grands contrôlent complètement ce marché d’ici quelques années. Attendons de voir ce que cela donnera pour les tarifs de l’électricité car s’ils augmentent trop au niveau des chargeurs rapides, le gouvernement pourrait être amené à intervenir et à introduire un tarif maximum, comme c’est déjà le cas pour les prix de l’essence.
Opposition nord-sud
Ces investissements dans les stations de recharge rapide ont déjà lieu dans le nord du pays, où l’on craint donc déjà qu’il y ait trop d’infrastructures. En même temps, nous constatons que dans le sud du pays, l’opposition est toujours aussi vive, si bien que la Wallonie risque de devenir un véritable désert en matière de recharge. C’est là qu’il faudra rattraper le retard pour permettre aux automobilistes wallons de se brancher eux aussi car il est évident qu’on ne peut pas attendre que tout le monde ait une voiture électrique ou soit obligé d’en acheter une à l’échéance de 2035 imposée par la Commission européenne avec l’interdiction de la vente des voitures à moteur à combustion.
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