Le torchon brûle entre Stellantis et l’Italie

La tension montre entre Stellantis et le gouvernement italien. En effet, depuis plusieurs mois, Tavares demande au gouvernement de soutenir la transition vers la voiture électrique. Mais rien ne se passe. Le bras de fer commence à tourner à la bagarre. Et elle menace de déboucher sur des fermetures d’usines dans la péninsule.

Publié le 31 janvier 2024
Temps de lecture : 3 min

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Le torchon brûle entre Stellantis et l’Italie

Rien ne va plus entre le patron du groupe Stellantis, Carlos Tavares, et le gouvernement italien. Il y a quelques jours, l’homme fort du groupe aux 14 marques a regretté que l’Italie ne soutienne pas mieux la transition vers la voiture électrique, en particulier via des primes à l’achat comme c’est pratiqué dans d’autres pays européens. Selon lui, cette situation fragiliserait les usines italiennes du groupe Stellantis qui aurait du licencier récemment et tourneraient au ralenti. Du côté du gouvernement, plusieurs sources indiquent qu’un programme de soutien de 900 millions d’euros à la voiture électrique serait prévu d’ici quelques semaines.

Mais tout cela n’arrive probablement pas assez vite pour Carlos Tavares qui attend du gouvernement d’autres mesures, comme des coûts énergétiques réduits pour ses installations. Mais la situation prend des allures de dialogue de sourds, car l’Italie attend de son côté que Stellantis fasse mieux tourner les usines italiennes, notamment en poussant la production de 750.000 voitures annuelles jusqu’à un million.

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Giorgia Meloni s’indigne

La pression mise par Tavares ne plaît évidemment pas du tout plu au gouvernement italien et encore moins à la Première ministre, Giorgia Meloni, qui a fustigé Tavares, l’accusant de vouloir délocaliser la production automobile assurée en Italie vers des pays à bas coût. Or, pour Giorgia Meloni, « si vous voulez vendre une voiture sur le marché international en la présentant comme un bijou italien, cette voiture doit être produite en Italie. »

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Le fait est le gouvernement italien souhaite multiplier les efforts pour attirer les constructeurs automobiles sur son territoire. Mais il n’entend pas octroyer des avantages particuliers à Stellantis plutôt qu’à un autre groupe. « Nous voulons défendre l’intérêt national, établir une relation équilibrée avec Stellantis pour défendre la production en Italie », a déclaré Giorgia Meloni devant le Parlement.

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Au Maroc ?

Récemment, Stellantis qui produit pourtant les marques Fiat, Alfa – et bientôt à nouveau Lancia –, avait envoyé à ses fournisseurs italiens une lettre qui signalait des opportunités d’investissement au Maroc, un pays vers lequel plusieurs entreprises de l’industrie automobile se sont tournées ces dernières années en raison des coûts inférieurs. Ce courrier a soulevé bien des critiques, mais aussi des interrogations sur l’avenir de la production en Italie. Tavares s’est justifié en insistant sur la nécessité pour le secteur de se montrer « créatif » pour limiter les coûts. Tavares reste donc fidèle à lui-même et adopte une ligne dure qui vise à diminuer les coûts systématiquement. Ce qui réussit plutôt bien puisque le groupe affiche une rentabilité record.

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De son côté, Giorgia Meloni n’a pas fait non plus dans la dentelle. Elle a affirmé que la fusion de FCA n’avait en réalité été qu’« une acquisition française du groupe historique italien » et qu’il n’était pas étonnant de son point de vue que « les choix industriels du groupe prennent en compte les demandes françaises bien plus que les demandes italiennes. » C’est peut-être vrai en partie, car le gouvernement français détient une participation dans Stellantis (6,1%) via sa banque BPI France qui finance les entreprises. L’Italie n’a pas contre pas investi. À voir si, encore une fois, ce seront les travailleurs – Italiens dans ce cas-ci – qui paieront le prix fort…

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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