L’information émane de Reuters : Audi et SAIC seraient en négociations pour l’achat par Audi de la plate-forme utilisée pour la berline haut de gamme L7 vendue sous la marque (100% électrique) IM Motors qui appartient au groupe SAIC. Ce sont des sources proches du dossier qui ont fait état de ces pourparlers que ni Audi ni SAIC n’ont tenu à commenter. Pour Audi, il s’agirait donc de mettre la main sur cette plate-forme et de pouvoir l’utiliser pour construire ses propres véhicules électriques de grande taille. La berline L7 de SAIC mesure en effet plus de 5 m de long et elle est animée par deux moteurs électriques (175 kW + 250 kW).
On peut largement se demander pourquoi Audi qui s’est toujours fait le chantre des nouvelles technologiques (avec son fameux slogan « Vorsprung durch Technik » ou « l’avance par la technologie ») négocie avec les Chinois pour un élément aussi central qu’une plate-forme qui conditionne de nombreux éléments ? En fait, la réponse est assez évidente : les ventes et le développement des Audi électriques sont au point mort en raison des trop nombreux problèmes, notamment en matière de logiciels.
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Pour éviter la catastrophe
Il faut en effet se souvenir que c’est un peu la bérézina au sein du groupe VW, en particulier au sein de la filiale Cariad en charge du développement de la prochaine infrastructure électronique qui inclut aussi les programmes de conduite autonome. Les problèmes au sein de cette entité sont tels que tous les modèles espérés sont retardés. C’est le cas de l’Audi Q6 e-tron, mais aussi de la Porsche Macan. Et le projet Artémis d’Audi qui visait à développer une voiture autonome de niveau 4 ne sera peut-être pas non plus une réalité avant des années.
Ces problèmes logiciels sont également à l’origine du report du lancement de la plate-forme SSP du groupe à 2029. Pour Audi – comme pour les autres –, il y a donc urgence, surtout dans un contexte où des retards supplémentaires pour le développement des voitures électriques pourraient être lourds de conséquences pour les constructeurs occidentaux qui peinent déjà à revenir au contact de leurs concurrents.
Une question de survie ?
Audi tente donc de trouver des moyens d’éviter de prendre encore plus de retard. Quitte donc à aller piocher chez les constructeurs chinois, ce qui serait d’ailleurs une première, car la marque aux anneaux ne s’est jamais approvisionnée chez un autre constructeur. Jusqu’ici, Audi a utilisé la plate-forme MEB du groupe tandis que le constructeur développe aussi une architecture en collaboration avec Porsche (la PPE pour Premium Platform Electric) et qui devrait être utilisée à partir de 2024. Si tout va bien…
Voilà qui en dit long sur la pression qui pèse sur la marque Audi (et sur le groupe VW en général). Car en plus des retards, les ventes de voitures électriques d’Audi se sont effondrées en Chine. La marque aux anneaux a en effet écoulé 3.000 voitures électriques en Chine au cours du premier trimestre 2023 contre plus de 21.000 à BMW et… plus de 137.000 à Tesla qui s’est lancé dans une guerre des prix – terminée aujourd’hui.
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