L’Allemagne et son industrie automobile doivent-elles s’inquiéter ? C’est la question qu’on se pose en constatant les dernières statistiques du bureau Jato Dynamics qui indique que la Chine est désormais le deuxième plus gros fournisseur de voitures électriques en Europe, après l’Allemagne, mais devant la Corée, la Tchéquie et la France.
Or la production des voitures électriques est devenue un enjeu stratégique en matière de transition énergétique. Mais c’est là le résultat d’une nouvelle mondialisation des constructeurs qui construisent désormais davantage en Chine et notamment les voitures électriques qui sont pratiquement les seules tolérées sur place. Une situation qui, rappelons-le, sera aussi la nôtre dès 2035, date à laquelle l’Europe interdira la vente de nouvelles voitures thermiques.
En Chine, c’est plus facile
On pourrait se demander pourquoi les constructeurs automobiles se sont tous regroupés en Chine. Mauvaise question sans doute et, réponse évidente : le marché local est désormais le plus grand du monde tandis que les matières premières nécessaires à la construction des batteries sont aussi disponibles sur place, et ce à moindre coût.
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Le graphique dressé par Jato Dynamics illustre à droite l’origine des voitures électriques vendues en Europe sur le mois d’août 2022 tandis qu’à droite, Jato recense la part de modèles électriques vendus en Europe au cours des 8 premiers mois de l’année.
On constate donc que pas moins de 20% du total de véhicules électriques vendus sur le Vieux Continent en août 2022 a été fabriqué en Chine tandis que la proportion de voitures électriques chinoises écoulées entre le mois de janvier et le mois d’août 2022 atteint les 19%. Avec cette position, la Chine entre directement en concurrence avec la Corée du Sud (19% également sur les 8 premiers mois de 2022), ce qui est assez surprenant.
Le fait de Tesla ?
Cette position de la Chine est assez symptomatique et, bien que la Chine ne soit jamais vraiment parvenue à conquérir le marché européen avec ses voitures thermiques, elle semble très bien y arriver avec ses voitures électriques qui commencent à inonder le marché avec l’argument d’un prix souvent très alléchant. MG, Aiways, Byd sont autant d’exemples. Cela dit, ces marques ne sont pas les seules responsables de la présence chinoise sur notre marché, car Tesla est aussi un gros importateur de véhicules depuis la Chine sur notre continent.
En effet, l’usine chinoise de Tesla tourne à plein régime et, rien qu’au cours du premier semestre 2022, la marque américaine a importé 44.472 Model Y et 39.896 Model 3, toujours selon Jato Dynamics.
On peut dès lors logiquement s’attendre à ce que, dans les mois qui viennent, la proportion de voitures électriques venues de Chine diminue, car l’usine Tesla de Berlin montre progressivement en puissance et il y a fort à parier qu’elle inverse la tendance. Cela dit, la puissance chinoise est bien là, même en automobile. Et elle est à nos portes. Car il va de soi que les constructeurs chinois conserveront un avantage sur le prix d’achat (ou de vente) qui constitue le facteur critique de décision pour la voiture électrique, notamment chez les particuliers.
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