Partout en Europe et même dans le monde, les aides consacrées à l’achat d’une voiture électrique se tarissent. Les États-Unis vont en effet supprimer le crédit d’impôt instauré par Biden tandis que l’Allemagne a aussi supprimé ses aides. La Flandre a, elle, mis fin à sa prime à l’achat pour les particuliers en novembre 2024 et la France réduit chaque année un peu plus son budget lié au bonus écologique. Autrement dit, bien que les gouvernements poussent à la transition, ils interviennent et soutiennent de moins en moins leurs citoyens.
Mais il y a des contre-exemples. Comme celui de la Pologne. En effet, ce pays européen vient de prendre une décision tout à fait surprenante qui va mobiliser 400 millions d’euros (en provenance des fonds européens de l’après-Covid) – soit 1,6 milliard de zlotys –, de quoi offrir une subvention qui ira jusqu’à 10.000 euros par véhicule (40.000 zlotys). Du solide !
Le contre-pied et un exemple ?
Le vice-ministre du Climat, Krzysztof Bolesta, a expliqué le choix du gouvernement polonais qui n’est pas particulièrement tourné vers l’écologie : « Nous voulons faciliter l’achat de voitures électriques pour les familles polonaises. Ces véhicules représentent l’avenir de la mobilité. »

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Concrètement, comment les automobilistes ont-ils droit à cette aide ? Celle-ci dépend en réalité du statut du citoyen. Et personne n’est privilégié ou, au contraire, abandonné. Ainsi, pour les particuliers, un subside de base de 4.688 euros (18.750 zlotys) est proposé et augmenté de 2.500 euros (10.000 zlotys) si un ancien véhicule thermique est mis à la casse. Les personnes qui ont de plus faibles revenus (moins de 33.750 euros par an) peuvent bénéficier d’un surcroît de 2.812 euros (11.250 zlotys). Le total peut donc atteindre les 10.000 euros. Pour ce qui concerne les familles nombreuses, l’avantage va jusqu’à 7.500 euros (30.000 zlotys) avec des bonus supplémentaires de 1.250 euros (5.000 zlotys) pour la mise à la casse et les faibles revenus (cumulables donc). Enfin, pour les indépendants, le bonus est de 7.500 euros (30.000 zlotys) une rallonge de 2.500 euros (10.000 zlotys) pour la mise à la casse. Notons que ces aides sont d’application tant pour un achat que pour un leasing. Pas mal, sauf que les entreprises sont, elles, exclues du programme.
Un statut particulier
Mais pourquoi la Pologne mobilise-t-elle tant d’argent et est-elle aussi ambitieuse ? La réponse se trouve aussi dans le retard que le pays a accumulé dans la transition vers la voiture électrique. En effet, seulement 0,2% du parc automobile polonais est électrique, contre 1,7% en moyenne dans les autres pays de l’Union. L’option ici est donc d’utiliser un gros levier (de gros subsides) pour convaincre une partie de la population de passer à la voiture électrique.

L’exemple polonais est-il donc à suivre ? Sur le papier, l’initiative est bien entendu à saluer, mais elle découle donc surtout d’une situation d’urgence et d’autant plus que les 400 millions d’euros doivent être utilisés avant 2026 – sinon la Pologne les perd. Il n’y a donc pas le choix. Il faudra voir si ces subsides convainquent les automobilistes polonais et si la stratégie de l’attente d’un marché plus mature est la bonne. Ou pas. Notons toutefois que la stratégie du passage au tout électrique pose aussi question en Pologne où l’électricité est issue à 85% des énergies fossiles, dont 45% de charbon...
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