Le passage à la voiture électrique comporte encore quelques freins. Il y a certes le prix élevé de ces automobiles, mais aussi l’autonomie qui ne satisfait actuellement pas les clients malgré les évidents progrès réalisés ou encore la contrainte de la recharge. Cela dit, ces deux derniers freins pourraient bientôt ne plus être qu’un mauvais souvenir, car Vinci Autoroutes, l’un des exploitants des autoroutes françaises, lance un test avec un tronçon de 2 km capable de recharger les véhicules qui l’empruntent.
Ce test est programmé à la fin du premier trimestre de 2025, car, d’ici là, il y a de lourds travaux d’aménagement à mener. En effet, pour que le tronçon de recharge puisse fonctionner il faut installer dans le sol (10 cm environ sous le revêtement) d’énormes bobines de 1,5 m de long et de 1 m de large. Et ce n’est pas tout : pour alimenter ces bobines en électricité, il faudra aussi installer les relais à raison d’un tous les 40 m ainsi que les armoires électriques de puissance tous les deux kilomètres.
Pour tous types de véhicules ?
Il est prévu que le tronçon en question puisse donc alimenter les véhicules électriques qui l’empruntent. On parle de voitures, mais aussi de bus ou de camions. L’essai n’est donc pas exclusif. L’alimentation permettra une puissance de 250 kW avec un transfert d’énergie qui s’opèrera lorsque le véhicule passe au-dessus des bobines. À ce moment, les bobines secondaires du véhicule profiteront du champ électromagnétique pour se recharger.
De ce fait – et bien que le mouvement perpétuel n’existe pas –, cette technologie permettra aux voitures de se recharger en roulant. Ou plutôt de se brancher sur un réseau secondaire pour ne pas puiser (ou moins) dans la batterie. Mais quel intérêt hormis l’accroissement de l’autonomie ? Réponse évidente : cette technique permettrait de réduire la taille des batteries, ce qui contribuerait à accélérer le mouvement vers les voitures électriques abordables.
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Deuxième avantage, mais pour Vinci celui-là : se positionner comme fournisseur de bornes de recharge d’un nouveau type et, peut-être, aussi comme fournisseur d’électricité. Car si le projet se concrétise à grande échelle, cela permettra à l’opérateur d’autoroute de diversifier ses revenus.
Une technologie chère
Jusque là, le principe de la recharge en roulant semble génial. Mais il devra prouver son utilité. Et sa rentabilité surtout. Car en 2021, le ministère des Transports français estimait le tarif autour des quatre millions d’euros par kilomètre linéaire, car cela double quasiment le prix au kilomètre d’une autoroute (environ 6,2 millions d’euros). Il faudra donc comparer à l’investissement à consentir par rapport à des bornes statiques, mais qui nécessite d’attendre. Finalement, c’est le coût répercuté au client qui sera déterminant. Quoiqu’il en soit, ce projet reste à explorer, en espérant qu’il ne termine pas en échec comme la route solaire, un fiasco qui avait englouti 5 millions d’euros sans jamais fournir suffisamment de puissance pour l’éclairage public d’une bourgade de 5.000 habitants. À suivre.
Photo : © Electreon
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