L’OPEP+ augmente sa production pour stabiliser les prix des carburants

C’est un certain soulagement qui prévaut à la sortie de la réunion de l’OPEP+ qui devait statuer sur une potentielle augmentation de production pour enrayer la flambée des prix des carburants. Pour cet été, l’organisation fait un geste et augmentera sa production davantage que prévu.

Publié le 3 juin 2022
Temps de lecture : 6 min

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L’OPEP+ augmente sa production pour stabiliser les prix des carburants

Un parfum d’accalmie : voilà l’odeur qui flotte au-dessus de nos stations-service à l’issue de la réunion très attendue de l’OPEP+, cette organisation qui regroupe, autour de l’Arabie Saoudite, 23 des plus grands pays producteurs et exportateurs de pétrole. Il était évidemment question de la flambée des prix de ces dernières semaines, notamment en raison de la reprise économique trop forte (trop de demande) et des tensions géopolitiques en Ukraine. Rappelons qu’en un an, le baril de Brent est passé d’environ 70 dollars à plus de 115 dollars, soit une augmentation de plus de 60%.

Jusqu’à la dernière minute, on se demandait quelle allait être la position de l’OPEP+ autour de la question : allait-elle opter pour le statu quo avec des prix élevés (et les bénéfices qui vont avec) ou allait-elle au contraire accepter d’ouvrir (un peu) les robinets afin de calmer les marchés ? C’est finalement, et contre toute attente, pour la deuxième solution que l’OPEP+ a opté, ce qui devrait contribuer à apaiser les marchés dans les prochaines semaines. Mais tout n’est pas réglé pour autant…

648.000 barils de plus

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Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, l’OPEP+ a indiqué qu’elle allait accroître sa production de pétrole brut. « La production de juillet serait ajustée à la hausse de 648.000 barils par jour » a indiqué l’organisation, soit un peu plus de 200.000 barils supplémentaires et quotidien par rapport à la décision prise juste après l’entrée en guerre de l’Ukraine et de la Russie (soit 432.000 barils) et dont la mise en application était prévue pour septembre… Il ne s’agit donc que d’une anticipation prévue pour les mois de juillet et août.

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On peut tracer un lien entre cette décision de l’OPEP+ et celle de l’Union européenne de lundi dernier et à la suite de laquelle un embargo sur le pétrole russe a été décrété. Dans le sillage de cet embargo, les marchés se sont évidemment affolés, craignant des pénuries, car il sera évidemment très difficile de se passer du pétrole russe qui pèse pour 12% de la production mondiale avec plus de 10 millions de barils par jour. Cela dit, l’OPEP+ a indiqué « l’importance de marchés stables et équilibrés » pour les marchés pétroliers.

Isoler la Russie ?

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Cette décision d’ouvrir (un peu) les vannes est étonnante à plus d’un titre, car l’OPEP+ n’avait pas bougé le petit doigt en 2021 pour calmer la flambée des prix du pétrole, pas plus que lors de l’invasion de la Russie en Ukraine qui avait encore attisé les tensions sur les marchés.

Faut-il y voir un signe d’isolement de la Russie par l’organisation ? Pas vraiment dans le sens où l’enjeu pour l’OPEP+ est probablement de trouver un délicat équilibre entre production, disponibilité et prix. En effet, un pétrole trop bon marché ne permet pas de remplir les caisses des pays membres tandis qu’un pétrole trop cher entraîne une baisse de la consommation, mais aussi le risque de voir arriver trop vite la transition énergétique et de se voir dès lors brutalement privé des revenus de la vente de pétrole.

Dans ce contexte, l’augmentation décidée est répartie proportionnellement entre chacun des membres, avec des quotas identiques pour Moscou et l’Arabie Saoudite. Car, évidemment, si embargo européen il y a sur le pétrole russe, ce n’est pas le cas des autres régions du monde. En outre, la Russie a probablement intérêt à jouer le jeu de ses alliés de l’OPEP+ afin de maintenir des prix rémunérateurs et, probablement aussi, pour ne pas encore accroître un peu plus son isolement sur la scène internationale.

Pas suffisant ?

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Quoi qu’il en soit, aussi positif cette augmentation de production soit-elle pour les petits consommateurs que nous sommes, elle ne suffira toutefois pas à faire redescendre les prix de manière substantielle. Car l’augmentation de production ne permettra pas de remplacer les volumes perdus de la Russie ni de pallier l’incapacité de certains membres de l’OPEP+ à atteindre leur quota de production.

En outre et comme expliqué, l’augmentation de production de l’OPEP+ ne concerne que les mois de juillet et d’août de cette année. En septembre, il est donc probable qu’on retombe sur l’augmentation initiale de 432.000 barils par jour. Or l’AIE (Agence Internationale pour l’Énergie) estime que la Russie manque à son obligation de quota de production au sein de l’OPEP+ avec un déficit 1,3 million de barils quotidiens. Ce qui signifie donc que l’on resterait en situation d’insuffisance et donc de marchés nerveux et constamment au bord de l’explosion.

Reste à voir comment les choses évolueront d’ici un mois, lorsque (et si) Joe Biden se déplacera en Arabie Saoudite pour évoquer divers sujets et probablement aussi tenter d’opérer un rapprochement entre les deux visions.

Grosse réaction des Russes

Dans le même temps, les Russes ont réagi pour la première fois suite à l’annonce de l’embargo décrété par les Européens. Le vice-Premier ministre russe chargé de l’Energie Alexandre Novak a déclaré au sujet de l’embargo que les Européens seraient les premiers à en souffrir. « Les consommateurs européens seront les premiers à souffrir de cette décision. Non seulement les prix du pétrole mais aussi ceux des produits pétroliers augmenteront. Je n’exclus pas qu’il y ait un grand déficit de produits pétroliers dans l’UE » a déclaré l’homme du Kremlin. Il faudra voir maintenant si l’Europe arrive à se fournir rapidement ailleurs et si la Russie ne fermera pas prématurément les robinets de brut vers l’Europe.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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