Énergie

Quelles conséquences de l’embargo européen sur le pétrole russe ?

Ce lundi 31 mai, les dirigeants de l’Union européenne se sont mis d’accord à propos d’un embargo sur le pétrole russe. Celui-ci prévoit que plus de 90% des importations seront bloquées d’ici à la fin de l’année 2022. Avec quelles conséquences pour les consommateurs ?

David Leclercq David Leclercq | Publié le 31 mai 2022 | Temps de lecture : 8 min

Les dirigeants européens sont donc arrivés cette nuit à un accord pour un sixième paquet de sanctions contre la Russie suite à l’invasion en Ukraine le 24 février dernier. Après d’âpres négociations, l’Europe a finalement décrété un embargo progressif sur les importantes de pétrole russe. Les pays membres ont de 6 à 8 moins pour trouver des solutions, car d’ici à la fin de l’année, l’accord prévoit que 90% du pétrole russe ne sera plus importé.

« Nous voulons stopper la machine de guerre russe et nous voulons la fin de la capacité militaire russe », a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel à l’issue de la négociation. L’accord n’a pas été simple à trouver, car, pour rappel, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie et la Hongrie étaient contre étant donné leur dépendance à l’or noir russe. Finalement, un accord a pu être trouvé en accordant une période de transition à ces pays.

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Maritime et oléoduc

L’accord prévoit que l’embargo portera à la fois sur les importations par voie maritime, mais aussi par oléoducs, car certains pays de l’Union sont davantage desservis par des supertankers tandis que d’autres le sont par des pipelines, comme l’Allemagne, la Hongrie, la Tchéquie ou la Pologne par exemple. De son côté, la Belgique reçoit l’entièreté de son pétrole russe (29% de son Diesel notamment) par voie maritime.

Une exemption a toutefois été trouvée pour les pays enclavés tels que la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie pour que ceux-ci puissent trouver des alternatives. Pour eux, la période de transition reste à déterminer et elle sera formalisée dans l’accord que les ambassadeurs ont été chargés de rédiger dans un texte qui servira de base légale à l’embargo. Cela dit, on sait déjà que la Tchéquie disposera de 18 mois d’exemption pour ses importations de Diesel. Ce qui fait quand même beaucoup.

Alimentée par oléoduc, l’Allemagne  le gouvernement allemand n’était pas d’accord. Pour la Belgique, ce compromis est acceptable selon notre Premier ministre, Alexander De Croo. « Exempter les pipelines de l’embargo est une bonne solution » a-t-il déclaré en marge du sommet.

Quelles conséquences ?

oil

Il est complexe aujourd’hui de déterminer les conséquences de cet embargo sur les consommateurs et sur les automobilistes en général. Ce qui est sûr, c’est que ce blocage du pétrole russe n’est pas de nature à apaiser les marchés. En effet, l’Europe qui est un gros consommateur d’énergies fossiles va devoir se tourner vers d’autres producteurs qui vont naturellement profiter de cette demande plus importante pour augmenter leurs prix. À l’inverse, on peut logiquement s’attendre à ce que la Russie exporte ailleurs son pétrole, et ce à des prix cassés. Ce qui créerait évidemment des économies à deux vitesses : ceux qui paient leur énergie cher et ceux pour qui elle est bon marché.

En outre, il se pourrait aussi que la Russie devance l’Europe et qu’elle ferme tout simplement le robinet, comme elle l’a déjà fait pour les livraisons de gaz à la Finlande et aux Pays-Bas, notamment. Cela créerait un vent de panique avec, à la clé, une explosion des prix et, peut-être, des pénuries temporaires, surtout pour le Diesel dont les importations russes pèsent pour 29% en Belgique. À l’aube des vacances, tout cela ne sent pas très bon…

Frank Vranken, Chef Stratégie chez Edmond de Rothschild Europe-Luxembourg indiquait il y a quelques semaines qu’un retour à la normale pour les prix du gaz n’était pas envisageable avant deux ou trois ans. Pour le pétrole, l’expert indiquait que cela pourrait être plus rapide, car il n’y a pas de nécessité d’investir dans de nouvelles infrastructures. Espérons que c’est le cas…

L’embargo sur le pétrole russe n’est pas l’unique sanction de ce sixième paquet. En effet, l’accord prévoit aussi le retrait de la banque Sberbank du réseau de paiement international Swift ainsi que de sanctionner trois radiodiffuseurs russes ainsi que plusieurs dizaines de personnes ou d’organisations liées aux crimes de guerre commis en Russie. De quoi toujours faire monter encore un peu plus les tensions. Oui, la guerre en Ukraine est partie pour durer, tout comme la situation de crise économique qui en découle.

Suite à cet accord, la nervosité des marchés s’est tout de suite manifestée et l’or noir a ainsi atteint son prix le plus élevé depuis deux mois. Un baril (159 litres) de Brent de la mer du Nord coûtait dès ce mardi matin 123,32 dollars, soit 1,65 dollar de plus que lundi. Le prix du WTI américain a, lui, augmenté de 3,47 dollars pour grimper à 118,54 dollars. Il faudra donc s’attendre très probablement à des répercussions à la pompe dans les prochains jours ou semaines.

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