Décidemment, ce modèle n’a pas fini de faire jaser ! Née « FF » début 2011, cette Ferrari excentrique avait fait la révolution dans sa noble famille, avec ses allures de break de chasse, sa banquette rabattable et ses 4 roues motrices. Anticonformiste, le modèle a été revu de fond en comble l’an dernier et changeait de prénom pour l’occasion, se rebaptisant GTC4 Lusso. Aujourd’hui, nouvelle fantaisie : cette Ferrari visse sur son gros nez un petit moteur suralimenté, le 3.8 V8 bi-turbo, piqué aux California T et F488. Elle brise donc la tradition, devenant la première Ferrari quatre places animée par un moteur V8, les autres ayant toujours porté un V12 sur leur train avant.
La Ferrari des trentenaires?
La version 6.3 V12 atmosphérique (690ch à 8.000tr/min et 697Nm à 5.750tr/min) reste toujours au catalogue, mais est donc épaulée par cette 3.8 V8 bi-turbo (610ch et 760Nm). Avec cette variante (à peine) « dégonflée », le constructeur veut toucher un public plus jeune et (à peine) moins fortuné. Ferrari dit cibler les 30-45 ans. Les jeunes parents pressés, capable de débourser plus de 230.000 euros pour leur « familiale ». Et ça, c’est le tarif de base, sans compter les options, très nombreuses et hors de prix ! Mais l’argent n’est pas un problème pour la clientèle visée, qui se soucie également moins de la consommation (ici en baisse de près de 4l/100km selon les normes !) que de l’autonomie, qui augmente de 30% par rapport à celle de la version V12 (soit 780 km contre 595, selon les normes). Extérieurement, il faudra un œil aiguisé pour repérer la variante V8, qui ne se distingue de la V12 que par ses jantes spécifiques (toujours de 20’’ de diamètre) et des embouts d’échappement striés.
Tout dans les roues arrière!
Autre changement, et de taille : en passant du V12 au V8, la GTC4 Lusso perd aussi sa transmission intégrale, pour devenir une simple propulsion, tout en conservant ses roues arrière directrices : les roues postérieures pivotent légèrement (de maximum 2,15 degrés dans le sens des roues avant à haute vitesse et dans le sens opposé à faible allure), pour créer un effet de lacet en courbe qui favorise l’agilité sans déstabiliser l’auto. Cette version V8 pèse aussi 55 kilos de moins que la V12 et allège un peu sa proue, avec une réparation des masses avant/arrière de 46/54% (contre 47/53 pour la V12).
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Ambiance chic et sport
A bord, on retrouve le même habitacle que celui de la version V12. Le mobilier est chic et bien assemblé, les matériaux sont de qualité (cuir, encarts en carbone) et la déco est moderne. On pose toujours les mains sur un volant très spécial, d’inspiration F1, chargé de boutons et de molettes. Il faut un certain temps pour s’y retrouver dans toutes les commandes et dans le menu des deux petits écrans numériques qui entourent le gros compte-tours central, mais on s’y fait. Et la grande spécificité de cette Ferrari, c’est bien sûr ses places arrière, qui sont certes peu accessibles, mais réellement exploitables : deux adultes de grande taille peuvent y prendre place confortablement. Autre atout de ce modèle : il possède un vrai coffre, plus spacieux que celui d’une VW Golf et permet donc d’embarquer sans souci les bagages des quatre occupants. Les dossiers de banquette peuvent même se rabattre si besoin.
Balade en Toscane
Véritable GT, cette Ferrari sait tailler la route dans un relatif confort. Certes, les gros pneus (245 mm de large à l’avant et 295 à l’arrière) engendrent d’importants bruits de roulement, mais la suspension (à amortisseurs pilotés) avale étonnamment bien les trous qui pointaient un peu partout sur les routes toscanes de notre parcours d’essai.
En commutant le Manettinosur le mode Sport, les clapets pilotés de l’échappement s’ouvrent et le moteur change de ton. Les performances impressionnent et ne rendent d’ailleurs à la V12 qu’un dixième de seconde sur le 0 à 100 km/h et trois dixièmes sur le sprint jusqu’à 200 km/h. En pointe, on perd certes une dizaine de kilomètres à l’heure, mais cette version V8 file toujours à plus de 320!
Ce qui change surtout, c’est bien sûr le caractère du moteur. Si le V12 grimpe jusqu’à 8.250 tr/min, l’injection du V8 bi-turbo lui coupe le sifflet à 7.500 tr/min. Mais le petit V8 suralimenté reste hargneux jusqu’à la zone rouge et son couple plus élevé assure une poussée plus marquée à bas et mi-régimes, où l’on ne perçoit aucun temps de réponse des turbos. Le châssis suit toujours bien le rythme, d’autant que cette variante V8 propulsion est plus agile que la V12, mais surtout plus joueuse. Le tout sans être piégeuse, grâce à son excellent équilibre et le très bon feeling de ses commandes.
Conclusion
En passant du V12 au V8, l’addition fond de 36.000 € et la consommation baisse sensiblement. Mais, à ce niveau, les clients seront surtout ravis d’apprendre que le modèle ne lâche presque rien en performances. Cette version V8 est même plus amusante que la V12 : en perdant l’usage de ses pattes avant, elle gagne du piment et demande plus d’implication au volant. Le tout en chantant toujours juste. Bref (et tant pis si ça choque les puristes…), cette version « T » est pour nous la meilleure des GTC4 Lusso!
+
Moteur V8 bi-turbo magnifique
Boîte robotisée très rapide
Plus joueuse que la V12 4×4
GT spacieuse, grand coffre
–
Prix toujours astronomique
Options nombreuses et très chères
Gabarit, poids toujours élevé
La GTC4 Lusso T en quelques chiffres
Moteur : 8 cylindres en V à 90°, essence, 3.855cc, 610ch à 7.500tr/min, 760Nm de 3.000 à 5.250tr/min
Transmission : aux roues arrière
Boîte : robotisée 7 rapports
L/l/h (mm) : 4.922/1.980/1.383
Volume du coffre (l) : de 450 à 800
Poids à vide (kg) : 1.920
Réservoir (l) : 91
0 à 100 km/h (sec) : 3,5
Prix : 232.178 € TVAC
Puissance : 610 ch
V-max : + de 320 km/h
Conso. mixte: 11,6l/100km
CO2: 265 g/km
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