L’étude française relayée par la Fondation Vinci Autoroutes est très sérieuse puisqu’elle émane de l’éminent sociologue David Le Breton, professeur à l’université de Strasbourg. Il ne s’agit pas d’un sondage quantitatif, mais bien d’une étude qualitative qui se base sur plus de 150 entretiens avec des jeunes âgés de 18 à 24 ans.
Cette étude est d’autant plus intéressante qu’elle sonde la frange de la population qui est la plus exposée aux accidents de la route (21% des personnes grièvement blessées en 2015 et 2019 en Belgique) alors que ce n’est pourtant pas elle qui parcourt le plus de kilomètres annuellement.
Les hommes trop « virils » ?
L’étude de David Le Breton démontre en tout cas ce que l’on savait déjà, à savoir que ce sont les hommes qui représentent le plus grand risque sur la route. Il subsiste malheureusement une forme de virilité pour eux derrière le volant et qui participe même à la construction du « soi ». Les jeunes hommes perçoivent dès lors les comportements à risques comme valorisants, car la prise de risque permet par la suite (et normalement) de reprendre le contrôle et donc de défier la mort avec, à la clé, un sentiment d’immortalité qui est souvent présent chez les jeunes.
Cela dit, la prise de risque ne découle pas que de la volonté de se montrer ou de se construire. En effet, la pression sociale y serait aussi pour quelque chose et notamment celle du toujours plus vite ou celle qui « oblige » à rester toujours joignable. C’est ce qui explique que la nécessité d’être à l’heure en en faisant plus dans une journée prendra le pas sur les règles du Code de la route. Or, on sait justement que la vitesse est un des facteurs déterminants dans le nombre d’accidents, comme l’alcool du reste.
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Et c’est évidemment le même résultat lorsqu’on prend en considération la nécessité d’être toujours joignable ou connecté. Selon l’étude en question, les jeunes conducteurs rencontrent énormément de difficultés à détourner l’attention de leur téléphone portable, un phénomène que nous pouvons tous constater quotidiennement.
Aussi un instrument de liberté
La bonne nouvelle de l’étude de David Le Breton tient dans le fait que la voiture reste un élément clé de liberté pour les jeunes, ce qu’on n’osait plus penser depuis longtemps compte tenu de ce que les jeunes passent leur permis de plus en plus tard. Et cela semble toujours d’actualité, même avec l’émergence des nouvelles formes de mobilité douce. En cela, le passage du permis de conduire reste perçu comme l’un des derniers symboles de passage à la vie adulte, car la voiture exprime la transition, la maturité et l’indépendance vis-à-vis des parents. C’est en outre souvent le premier gros achat personnel, avant un bien immobilier.
Il est clair que sur cet aspect, on peut imaginer qu’il y a plus de différences entre la France et la Belgique, simplement par le fait de la densité de l’habitat ou de la superficie du pays. Cela dit, avec le récent exode vers les campagnes suite à la pandémie, on se dit que la voiture – électrique ou non – à toutes les chances de rester un élément central dans la vie des gens, qu’ils soient jeunes ou pas.
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