Les voitures sans permis ont le vent en poupe sur notre territoire, car elles rendent bien des services. Pour des sommes aujourd’hui limitées (autour des 7.000 ou 8.000 euros), on peut disposer d’un engin fermé qui permet de se jouer des intempéries et qui ne nécessite pas de permis de conduire « voiture » (mais il en faut un quand même). Facile, même si, pour les autres automobilistes, ces voitures sans permis causent parfois des gênes et du danger du fait de leur faible vitesse (45 km/h maximum).
Et justement, l’institut VIAS met en lumière dans une étude les dangers accrus des « voitures sans permis ». Ces véhicules sont en réalité soumis à une réglementation spécifique : les conducteurs doivent en effet posséder un permis cyclo, sauf pour les personnes nées avant le 14 février 1961. Le succès est donc bien réel, aussi chez les jeunes pour qui les parents préfèrent une voiture « sans permis » qu’un deux-roues. Résultat : on en recense environ 13.000 sur nos routes.
Plus d’accidents ?
Si le nombre de voitures sans permis reste encore limité (par rapport à celui des automobiles, s’entend), les statistiques montrent que ces voitures sont impliquées dans tout de même 60 à 80 accidents par an. Et, chose encore plus préoccupante, les collisions ne sont pas si fréquentes, elles se révèlent souvent très graves. Ainsi, le risque d’être grièvement blessé à bord d’une voiture sans permis serait six fois plus élevé par kilomètre parcouru pour les occupants par rapport à un véhicule conventionnel.
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Le poids en cause
La gravité des accidents impliquant ces véhicules s’explique principalement selon VIAS par leur poids plume qui est limité à 425 kg. Forcément, en matière d’énergie, c’est le choc des titans lorsqu’une collision intervient avec un véhicule classique qui, au bas mot, pèse 1,4 tonne. Cette différence de masse expose dès lors les occupants à des forces d’impact beaucoup plus importantes. Les conséquences sont donc plus graves, d’autant que ces véhicules ne sont pas nécessairement équipés de systèmes de retenue comme des airbags ou un système antiblocage de freinage (ABS). VIAS souligne aussi que la protection de la tête est souvent insuffisante lors d’un choc frontal.
Des comportements à risque aussi plus fréquents
Mais il n’y a pas que les véhicules qui sont mis en cause par VIAS à travers cette étude. En effet, les conclusions révèlent aussi que, lors d’un accident, le port de la ceinture de sécurité est quatre fois moins fréquent chez les conducteurs de voitures sans permis que chez les conducteurs de véhicules traditionnels. Et chose tout aussi étonnante : plus de 10% des conducteurs de voitures sans permis avaient consommé de l’alcool. C’est 2,5% de plus que chez les conducteurs de voitures classiques. Ces conducteurs auraient-ils oublié que le terme « sans permis » ne les absout pas des règles qui valent pour les autres sur la route ?
Des règles plus strictes ?
Que faire face à ce constat ? Pour VIAS, c’est clair : il faut prendre des mesures strictes et instaurer de nouvelles règles. Parmi celles-ci, VIAS suggère d’apposer sur l’arrière des voitures sans permis un signe distinctif visant à ce que ces véhicules soient mieux identifiés par les autres usagers de la route. Cette mesure existe d’ailleurs déjà en Allemagne et aux Pays-Bas.
Ce n’est pas tout : VIAS recommande aussi aux autorités compétentes l’introduction d’un contrôle technique régulier pour assurer un niveau minimal de sécurité, comme c’est le cas pour les voitures classiques (jusqu’ici, il n’y a qu’en cas de revente ou d’accident qu’il est prescrit). L’Institut préconise en outre de rendre obligatoires certains équipements de sécurité, comme l’ABS ou les airbags, ce qui permettrait d’atténuer les blessures. Il faudrait enfin une meilleure sensibilisation des conducteurs face à l’alcool ou au port de la ceinture.
Cette étude est évidemment de nature à relancer le débat sur ces véhicules que beaucoup d’automobilistes jugent dangereux, notamment du fait de leur faible vitesse et de l’espace malgré tout conséquent qu’elles occupent sur la route, mais aussi de certaines « libertés » que les conducteurs de ces véhicules peuvent prendre. L’étude le démontre à foison.
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