Après un long hiver, vous voici enfin prêt à ressortir votre belle bécane du garage. Mais attention! La moto, ce n’est pas comme le vélo: ça s’oublie. Voici quelques conseils pour vous y remettre en toute sécurité.
Pour vous donner les meilleurs conseils de remise en selle, nous avons contacté Bert Vanherf, moniteur de maîtrise et de sécurité à deux-roues chez ProMove, l’organisme avec lequel Touring collabore pour les formations DriveSafely.
1. Prenez votre temps
“Après quelques mois d’inactivité, votre corps n’a plus le même feeling avec votre moto”, explique ce spécialiste du deux-roues. “Vous devez prendre le temps de réapprivoiser votre engin. C’est l’affaire de quelques centaines de kilomètres, pendant lesquels il vous faut rouler plus prudemment que d’habitude. Variez les trajets: vous ne tirerez pas autant d’expérience de 100 kilomètres tout droit sur l’autoroute que sur une petite route de campagne en lacets.”
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2. Utilisez la bonne technique de freinage
“Freiner, même en urgence, ne s’improvise pas”, rappelle Bert Vanherf. “C’est pour cela que nous abordons toujours cette matière dans les cours de maîtrise. La règle d’or, c’est de freiner uniquement quand votre machine est droite: si elle est penchée au moment de freiner, c’est la chute quasi assurée. Donc, même en cas de freinage d’urgence, prenez le temps de la redresser. De la même manière, gardez si possible une trajectoire rectiligne pendant le freinage: plus votre moto est stable, plus votre freinage sera stable et efficace. Enfin, rappelez-vous que les deux freins n’ont pas le même rôle: votre frein avant est là pour la puissance de freinage. Le frein arrière sert à ralentir ou à vous stabiliser. Dosez bien la pression entre les deux, et tout se passera comme sur des roulettes!”
3. Apprenez à négocier les virages
“Dans les virages, avoir la bonne technique est tout aussi essentiel”, rappelle notre interlocuteur. “Pour votre sécurité, il ne faut jamais freiner dans un virage, donc vous anticipez le virage et adaptez votre vitesse avant de commencer à tourner. D’où l’importance de regarder le plus loin possible, pour bien anticiper votre trajectoire. Commencez le virage à l’extérieur de la courbe, et restez à l’extérieur jusqu’au moment où vous voyez la fin du virage. À ce moment-là, vous pouvez accélérer légèrement et vous déporter vers l’intérieur. Attention, cependant: quand je dis l’extérieur de la trajectoire, n’oubliez pas qu’il ne faut pas franchir la ligne blanche. Tenez aussi compte des véhicules qui arrivent dans l’autre sens.”
4. Manœuvres lentes: gardez les pieds sur les repose-pieds
“Toutes les manœuvres lentes présentent aussi un risque”, rappelle Bert Vanherf. “Et le risque le plus important est celui de sortir les pieds pour vous stabiliser. C’est une erreur. En effet, si c’est le cas, vous n’avez plus accès au frein arrière. Si vous devez freiner, ce sera donc beaucoup plus brutal, puisque vous n’aurez que le frein avant à votre disposition. Sans compter que le frein arrière vous stabilise beaucoup plus. Ensuite, garder le contact avec votre moto est beaucoup plus important pour contrôler votre équilibre.” Le dernier élément important pour les manœuvres lentes est le contrôle de l’embrayage. “Là aussi, un petit cours de rattrapage n’est pas inutile: la gestion de l’embrayage est une technique subtile, qu’on oublie très vite!”
5. Équipez-vous, surtout en cas de pluie!
“Le moral joue un rôle important sur votre capacité à gérer les situations difficiles”, explique notre spécialiste. “Et si vous êtes mouillé et frigorifié, votre moral aura tendance à baisser très nettement. Investissez dans un équipement imperméable. Dans notre pays, ce n’est hélas pas un luxe! Privilégiez les couleurs claires et les bandes réfléchissantes: vous avez un moins gros volume qu’une voiture, et vous êtes donc naturellement moins visible. Par ailleurs, pensez à équiper votre visière d’un dispositif antibuée, par exemple un pinlock. Un champ de vision dégagé est en effet crucial pour votre sécurité. Et si la buée vous surprend malgré vos précautions, entrouvrez légèrement le casque pour aérer la visière.”
6. Imaginez toujours le pire
“Lorsque vous entrez dans un virage et que vous n’avez pas une visibilité parfaite, ne partez jamais du principe que tout se passera bien”, assène le spécialiste. “Anticiper, c’est partir du principe que quelque chose peut toujours arriver. Penser de cette manière vous permettra d’adapter naturellement votre vitesse à l’entrée du virage pour que vous puissiez réagir en cas de problème. Et le même principe vaut en ligne droite: vous ne le savez que trop bien, les routes de notre pays recèlent bien des pièges pour les deux-roues. Et je ne parle pas que des trous: la pluie rend glissants toute une série d’éléments de la chaussée: bandes de circulation, passages pour piéton, plaques d’égout, rails, feuilles mortes, taches d’huile…”
7. Prenez des cours de maîtrise
“En néerlandais, permis de conduire se dit “rijbewijs”: c’est-à-dire la preuve que vous savez rouler. Il n’y a en fait rien de plus dangereux que de croire ça. Les francophones sont plus prudents, ils parlent seulement de permission”, sourit l’instructeur. “Rouler en deux-roues est un apprentissage constant: suivre régulièrement des cours vous permet de vous rappeler les techniques de base, et de pratiquer le freinage d’urgence dans des conditions optimales. Mieux vaut réapprendre aujourd’hui les réflexes qui vous sauveront peut-être un jour.”
Nous organisons des formations de maîtrise pour les deux-roues en avril et en mai. Découvrez le programme et inscrivez-vous.
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