La voiture autonome est toujours défaillante

Une étude révèle les failles de la voiture autonome, et ce juste au moment où une task force fédérale se penche sur la question afin, peut-être, d’adapter le Code de la route.

Publié le 27 mai 2022
Temps de lecture : 4 min

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La voiture autonome est toujours défaillante

Une récente étude de l’American Automobile Association (AAA) met en garde contre les défaillances de la voiture autonome qui, selon l’organisme, sont nombreuses. Ce constat a été dressé après l’examen de plusieurs des véhicules semi-autonomes disponibles actuellement sur le marché, en l’occurrence, ceux de Hyundai, Subaru et Tesla.

Il apparaît notamment que, lorsqu’un cycliste traverse une chaussée, le système ne le détecte pas dans un tiers des cas. Et ce n’est pas mieux en conduite normale avec des automobiles puisque l’AAA a constaté que quinze accidents frontaux ont été recensés dans le cas d’essais face à un véhicule circulant en sens inverse sur une voie, et ce même avec une voiture qui roulait à allure très modérée – ce qui laisse plus de temps aux ordinateurs et au radar pour la détection.

Améliorer les choses

Les systèmes testés correspondaient au niveau 2 d’autonomie d’un véhicule sur les 5 que compte l’échelle (le véhicule surveille la route et contrôle la voiture en cas de problème ; le système freine, accélère et dirige le véhicule sur certaines routes). Si l’AAA reconnaît que les dispositifs sont performants dans une certaine mesure, il fait toutefois certaines recommandations comme celle de continuer à développer les dispositifs existants avant de se précipiter sur d’autres – et nouvelles – technologies. L’organisme indique aussi qu’il faudrait une caméra braquée sur le conducteur qui serait déconcentré (actuellement, la loi oblige que le conducteur soit en état de surveillance) afin de l’alerter en cas de défaillance.

autonome

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Cette étude coïncide justement chez nous avec la mise en place d’une task force au niveau fédéral chargée de se pencher sur les véhicules autonomes. Rappelons que, chez nous, le système est toujours axé sur la responsabilité du conducteur, ce qui signifie que celui-ci doit toujours être capable de reprendre les commandes à tout instant.

En effet, le Code de la route prévoit que « tout conducteur doit être en état de conduire, présenter les qualités physiques requises et posséder les connaissances et l’habileté nécessaires. » Pour le SPF Mobilité il s’agit de ne pas perdre le lien avec le secteur et d’en apprendre plus, notamment à travers des projets pilotes comme celui de Brussels Airport où des navettes sans conducteur circulent sur le tarmac, tout comme aux grottes de Han.

Quelle éthique dans un accident ?

Le fait est qu’il n’y a pas que le Code de la route qui comptera à l’avenir. En effet, il faudra aussi tenir compte de l’intelligence artificielle qui amènera forcément toute une série de questions éthiques sur les risques d’accident et les décisions que sera amené la voiture à prendre – autrement dit qui sacrifier qui en cas d’urgence ?

Ces questions sont d’autant plus essentielles que Mercedes vient de présenter le niveau 3 d’automatisation pour le sol belge. Dans ce cas, la voiture peut prendre la main en cas de problème tandis qu’elle est aussi capable de surveillance aux alentours pour se déplacer, accélérer, freiner et tourner. Cela dit, ce niveau est bien autorisé en Belgique puisque le conducteur n’est pas censé détourner son attention de la conduite. Les niveaux 4 et 5 sont par contre encore interdits (où le conducteur ne doit plus rien faire, pas même être attentif). Le SPF Mobilité ne veut donc pas se laisser dépasser et il entend prendre la main. Il annonce d’ailleurs qu’une feuille de route est dans les cartons.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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