Les salons automobiles ont-ils encore un avenir ? Cette question n’est pas vraiment nouvelle, car elle se pose depuis plusieurs années déjà. En effet, avec la transition vers la voiture électrique, mais aussi l’émergence de nouvelles mobilités (les « douces »), les salons automobiles traditionnels souffrent d’un déficit d’image, mais aussi d’un déficit de visiteurs, ce qui met à mal leur rentabilité.
De grands événements d’envergure mondiale ont déjà été frappés de plein fouet. C’est le cas du salon de Genève qui est annulé depuis… 3 ans déjà (et il réfléchissait à un nouveau format) tandis que le salon historique de Francfort en Allemagne a été déménagé à Munich (fier de BMW, Porsche ou Audi) pour miser plus sur les technologies et la mobilité en général. Et c’est pareil pour le Mondial de l’Automobile à Paris qui est devenu un Festival de l’automobile multiévénement. On le voit : les salons automobiles sont en pleine mutation, à la fois en raison de la transition que connaît le domaine de la mobilité, mais aussi en raison de la concurrence d’autres événements, comme le CES de Las Vegas par exemple qui mise sur les nouvelles technologies et l’électronique, soit ce de quoi nos voitures sont de plus en plus faites.
Les constructeurs ne suivent plus
Si les salons déclinent dans leur forme traditionnelle, c’est aussi parce que les constructeurs les boudent aussi de plus en plus. Volvo par exemple a décidé de ne plus participer à aucun salon auto depuis plusieurs années, arguant que cela représentait un coût trop important. C’est vrai que ces participations sont onéreuses et, à l’heure actuelle, la pression est justement mise sur la réduction des coûts.
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À l’heure actuelle, la non-participation ou le désistement des marques automobiles sont encore renforcés par la crise sanitaire qui réduit le nombre de visiteurs potentiels, mais aussi par la pénurie de semi-conducteurs qui entraîne des manques à gagner. Et que dire encore des journalistes qui couvent habituellement les salons et qui éprouvent de plus en plus de difficultés à se déplacer ? Voilà un contexte face auquel il est difficile de rester optimiste.
Nouvelles habitudes numériques
Déjà clairement émergentes avant la crise, les formats numériques se sont naturellement déployés plus rapidement ces derniers mois. Par formats numériques, on entend la manière de cibler plus directement et personnellement les acheteurs, mais aussi de les informer à travers des plates-formes en ligne qui rassemblent les bonnes affaires, permettent d’opérer des comparaisons, etc. Logique aussi que tout cela prenne (beaucoup) plus de place, car dans un marché automobile européen en berne, il faut absolument mettre tout en œuvre pour ferrer efficacement le poisson – comprenez l’acheteur.
Bien entendu, l’envolée des prix des voitures n’est pas étrangère à cette situation, spécialement pour les acheteurs particuliers. En 10 ans, le prix moyen d’une automobile aurait ainsi augmenté de plus de 10% comme l’a indiqué une étude menée par l’observatoire des prix du SPF Économie en 2017. Entretemps, la tendance ne s’est évidemment pas inversée.
Et à Bruxelles ?
Le salon de Bruxelles faisait un peu cas à part dans ce paysage. Car le salon bruxellois n’a jamais été boudé, ni par, les exposants, ni par les visiteurs. Et cela s’explique : c’est avant tout un salon de vente au cours duquel les marques réalisent 30% de leur chiffre de l’année. C’est dire l’importance d’y être présent.
Cela dit, le vent tourne malgré tout. La faute à la crise du coronavirus qui a vu l’annulation de l’édition 2021 et aussi de celle de 2022 en raison de la recrudescence du coronavirus. La FEBIAC, organisatrice du salon, a donc expliqué que le salon était déplacé chez les concessionnaires. En gros, chaque marque organisera « sa » fête dans son réseau. Ce qui était déjà le cas depuis quelques années puisqu’on ne vendait plus sur le salon, mais uniquement dans le réseau de chaque marque. On se demande dès lors bien ce qu’il adviendra aussi du salon de Bruxelles, car avec le développement des solutions digitales de nouvelles habitudes de vie ses mettent en place. Et si la nouvelle équation fonctionne pour les marques, il n’est pas sûr que celles-ci fassent marche arrière et relibèrent les gros budgets qui étaient dévolus aux salons.
Quoi qu’il en soit, l’avenir des salons de l’auto (et de celui de Bruxelles) passera nécessairement vers une diversification comme le vélo ou les trottinettes électriques sur lesquelles se positionnent progressivement les constructeurs et les équipementiers. Et l’approche Tech aura aussi sa carte à jouer, à travers par exemple les outils numériques de planification, l’après-vente, les divers services à la mobilité. Bref, les salons doivent donc entamer des transformations indispensables pour tenter de pérenniser leur avenir.
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