L’Institut VIAS a analysé les statistiques des accidents de la route entre 2015 et 2023 et il apparaît que certains conducteurs sont très régulièrement impliqués dans des accidents, parfois très graves. La palme revient en tout cas à un cycliste en particulier – dont l’identité reste secrète bien entendu – et qui a eu 11 accidents en 9 ans ayant entraîné des dégâts corporels. Neuf de ces accidents se sont produits en Flandre-Occidentale et deux dans le Hainaut. VIAS a additionné tous les sinistres de cette même personne et il faut probablement en rajouter quelques autres qui n’ont pas été déclarés…
Les conducteurs aussi
VIAS a mené l’exercice avec les automobilistes. Et le conducteur le moins doué a comptabilisé 8 accidents en 9 ans. Un autre a atteint 7 sinistres tandis que deux autres conducteurs en ont connu 6. Si on poursuit l’inventaire, 14 automobilistes ont eu 5 accidents avec dommages corporels et 82 en ont eu 4. Ces chiffres interpellent VIAS qui, interrogé par Sud Info, a indiqué que ces conducteurs n’ont manifestement pas les facultés pour rouler correctement. Ils prennent trop de risques et cela risque de bien mal finir.
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Pour les motards, le bilan le plus élevé est 4 sinistres, ce qui est aussi le « score » de 6 chauffeurs de poids lourds et d’un conducteur de camionnette. Le piéton le plus malchanceux s’est fait renverser 4 fois. Au total, VIAS indique que 6,7 des conducteurs impliqués dans un accident corporel entre 2015 et 2023 en ont eu un moins un autre, voir trois ou quatre, pendant la même période. Ce taux interpelle, mais porter un jugement sur la qualité de la conduite est délicat. Car ces données ne tiennent pas compte du nombre de kilomètres parcourus. Or, certains roulent beaucoup tandis que les données ne révèlent pas les responsabilités et on ne sait donc pas si le conducteur est en droit ou en tort. On peut en effet jouer de malchance et simplement se faire emboutir plusieurs fois dans la même année.
Un homme ? Plus de risque !
À partir de trois ou quatre accidents successifs, on est tout de même en droit de se poser des questions sur la manière de conduire de l’automobiliste. Plusieurs études mettent d’ailleurs en lien la conduite agressive et un risque augmenté de 50% d’avoir un accident.
Les statistiques montrent que les sinistres successifs ou réguliers sont bien plus l’apanage des hommes (7,9%) que des femmes (4,5%). Ce qui démontre encore une fois le fait que les hommes sont beaucoup plus distraits au volant, plus agressifs, qu’ils roulent plus vite et sont plus souvent sous l’emprise de l’alcool.
Malheureusement, les jeunes entre 16 et 26 ans sont aussi surreprésentés dans les accidents graves (8%). Pourtant, VIAS explique aussi que la formation des conducteurs s’est nettement améliorée tandis que les sanctions sont aussi plus lourdes depuis quelques années. Et VIAS de rappeler qu’il milite pour la mise en place d’une tolérance zéro pour les jeunes. Cela doit concerner l’alcool, mais aussi l’usage du téléphone portable au volant qui est simplement catastrophique dans cette tranche d’âge.
Trop d’alcool toujours
Si le taux d’accidents à répétition est important chez les conducteurs sobres (6,3%), il est nettement plus élevé chez les conducteurs alcoolisés où il atteint 13%. Et manifestement, un état positif ne semble pas dissuader ses conducteurs. En effet, 118 conducteurs avaient trop bu lors de deux de leurs trois derniers accidents, indique encore VIAS. Et il y a pire encore : trois conducteurs étaient à chaque fois positifs lors de leurs quatre sinistres successifs. Et certaines régions sont plus touchées que d’autres. Ainsi, 19% des conducteurs accidentés en province de Namur, c’est le taux de plus élevé du pays. Il y a certainement des mesures à prendre. Et ça pourrait bientôt arriver avec le permis à points, comme cela se discute entre les partenaires du prochain gouvernement.
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