Passer son permis de conduire signifie pour de nombreuses et de nombreux Belges un passage par la case auto-école. C’est une solution certes onéreuse, mais censée être plus rapide et qui permet aussi d’appréhender plus facilement les conditions d’un examen pratique du permis de conduire. Bref, dans l’esprit de nombreux prétendants, l’auto-école est vue comme un allié important dans la quête au permis de conduire.
Bien évidemment, le secteur concentre une kyrielle de prestataires et ils ne seraient pas tous dignes de confiance si on en croit Testachats qui a mené récemment une enquête à l’échelle de la Belgique sur les pratiques du secteur des auto-écoles. L’organisme de défense des consommateurs est alarmiste et pointe des pratiques abusives et illégales. Qu’en est-il ?
Des infractions dans 12 cas sur 13 ?
Selon Testachats, le petit monde de l’auto-école s’apparenterait à une jungle où l’impunité serait monnaie courante. L’organisme a ainsi examiné les conditions générales de treize centres d’auto-écoles et il a relevé des abus et infractions dans douze cas sur le total. Bref, la majorité. Mais quelles sont ces infractions ? Testachats évoque des frais administratifs abusifs, mais aussi des politiques d’annulation injustifiées, des infractions légales sur les retards de paiement ou encore des limitations excessives des responsabilités des auto-écoles dans le cadre de leurs activités.

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L’enquête a été menée à l’automne 2024 et Testachats avait aussi interpellé les fédérations afin de voir si des modifications allaient être introduites. Mais peine perdue : la fédération a bien répondu ainsi que trois auto-écoles concernées. Une seule auto-école a modifié ses règles. Mais rien de plus. De ce fait, Testachats a décidé de porter plainte auprès de l’Inspection économique.
Et en pratique ?
Il faut dire que les dysfonctionnements relevés par Testachats ne sont pas anodins. En effet, l’organisme de protection des consommateurs indique que certaines auto-écoles exigent par exemple une annulation de la leçon au moins sept jours à l'avance, et elles ne permettent aucune exception. Pas même un certificat médical ou de décès n'est pas accepté. Résultat : l’élève doit payer. Testachats rappelle toutefois qu’il s’agit là de cas de force majeure et que les auto-écoles n’ont pas le droit de refuser ces motifs d’annulation.
Par contre, les auto-écoles s’autorisent, elles, à annuler des leçons, que ce soit pour des cas de force majeurs ou pas. Il y a donc à énorme déséquilibre et un rapport de force qui ne devrait pas exister.

Les tarifs aussi
Testachats pointe aussi des politiques de prix tout simplement illégales. En effet, dans l’échantillon, cinq établissements sur treize indiquaient pouvoir modifier unilatéralement leurs tarifs, ce qui est tout simplement illégal selon l’organisme. Pire : trois auto-écoles indiquaient qu’elles n’étaient pas responsables de la précision des informations enseignées par les instructeurs, ce qui est un comble... et aussi illégal puisque l’exactitude de l’information délivrée est une obligation de base pour ce type d’établissement.
Testachats appelle donc à une régulation du secteur et à des contrôles systématiques. Un mémorandum a été envoyé au SPF Mobilité et aux ministres fédéraux et régionaux de la Mobilité. Testachats n’a toutefois pas indiqué ce qu’avaient répondu les fédérations à la suite de leur interpellation. On ne peut toutefois que suivre Testachats dans son raisonnement et dans sa demande de régulation. Aujourd’hui, passer son permis coûte très (trop) cher et si de surcroît le candidat est abusé, c’est tout simplement inacceptable. Car un permis, c’est souvent aussi un passeport pour un emploi. Et comme le gouvernement entend mettre les non-actifs au travail...
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