Pour un Cybertruck, inutile de s’adresser à Tesla. En effet, le constructeur automobile américain ne propose pas ce monstre anguleux qui peut développer jusqu’à 900 chevaux en Europe, parce que le pick-up électrique n’y est pas homologué.
Il y a quelques bonnes raisons à cela. Par exemple, l’UE exige que toute partie saillante d’une voiture soit arrondie, avec un rayon minimum de 3,2 millimètres. Cette disposition vise à minimiser les dommages causés aux usagers de la route vulnérables en cas de collision. Avec son nez pointu et dur en acier inoxydable, le Cybertruck ne répond pas à cette règle.
En outre, il est trop lourd pour les automobilistes ordinaires. Avec un permis B, par exemple, en tant qu’Européen, vous n’avez pas le droit de conduire un véhicule dont la masse maximale autorisée est supérieure à 3,5 tonnes. À vide, le Cybertruck pèse déjà 3 tonnes, ce qui signifie qu’il dépasse immédiatement cette limite lorsqu’il est chargé. Son manuel indique qu’il a une masse maximale autorisée de 4 tonnes.
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Des astuces administratives
Néanmoins, un Cybertruck circule déjà en Europe. Plus précisément en République tchèque, où un bricoleur a pu immatriculer le véhicule grâce à quelques subterfuges administratifs. Cela ouvre la porte à d’autres Cybertruck.
La voiture a été mise en circulation avec une homologation individuelle (IVA), délivrée dans ce cas par l’autorité de contrôle allemande TüV Nord. Il s’agit d’une variante beaucoup moins stricte que l’homologation classique, qui s’applique en principe à tous les modèles de voitures entrant en service. En ce qui concerne les normes de sécurité et d’émission, l’IVA n’impose pratiquement aucune exigence. Une voiture qui reçoit une telle homologation individuelle dans un pays de l’UE peut ensuite être exportée vers d’autres pays de l’UE.
Dans ce cas particulier, le bureau d’homologation a noté un poids inférieur, la masse maximale autorisée restant inférieure à 3,5 tonnes sur le papier. La forme de la carrosserie n’a pas non plus posé de problème à l’autorité d’homologation.
Comme la RAM
Il s’agit essentiellement de la même procédure que celle utilisée par les importateurs d’autres pick-up américains. C’est ainsi, par exemple, que le RAM 1500, un pick-up qui n’a pas non plus été développé et commandé pour l’Europe, a pu apparaître en grand nombre sur nos routes ces dernières années.
Cette question a été soulevée dans une lettre ouverte l’été dernier par plusieurs ONG, dont le Conseil européen pour la sécurité des transports, Transport & Environment et l’Union européenne des cyclistes et des piétons. Elles demandent au gouvernement européen de mettre fin à la faille de l’IVA pour les pick-up américains, en mentionnant spécifiquement le RAM 1500.
Elles affirment que ces voitures ne sont pas conçues et adaptées à la circulation européenne, que leur nez surélevé leur donne trop d’angles morts et qu’elles causent trop de dommages aux autres usagers de la route en cas de collision. Cet été, l’institut belge de sécurité routière VIAS a publié une étude montrant que les cyclistes et les piétons ont 90 % de risques supplémentaires d’être gravement blessés et deux fois plus de risques de mourir lorsqu’ils sont heurtés par une camionnette.
Le fait qu’ils soient autorisés à émettre des centaines de g/km de CO2 sans problème et que leurs émissions de gaz d’échappement ne soient pas ou peu contrôlées suscite également la colère des ONG.
Cette semaine, Transport & Environment a de nouveau appelé à une révision de la procédure IVA, en particulier en réponse au Cybertruck tchèque. « La lettre demande au gouvernement tchèque de revoir l’enregistrement. Si rien n’est fait, cela pourrait signifier le début de l’importation massive de cybertrucks en Europe ».
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