Il y a tout juste un an, des inondations historiques frappaient la Belgique et plus particulièrement le sud du pays où elles ont fait plusieurs dizaines de morts en quelques heures seulement. Les dégâts ont été énormes, pour les entreprises, les infrastructures, mais aussi pour beaucoup d’habitants qui ont tout perdu dans cette catastrophe. Du côté automobile, la Wallonie a recensé plus de 11.000 véhicules qui avaient été soit totalement détruits, soit avaient été endommagés.
Selon Assuralia, la fédération des assureurs de Belgique, les assurances seraient intervenues pour 6.922 véhicules endommagés, c’est-à-dire ceux qui étaient assurés en omnium. Assuralia précise qu’une bonne partie de ces voitures étaient en état de sinistre total, ce qui signifie qu’elles étaient totalement irréparables. De ce fait, tous ces véhicules inutilisables auraient du aboutir dans l’un des 110 centres de recyclage agréé sur notre territoire. Sauf que ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé…
Des véhicules réinjectés dans le marché de l’occasion ?
Le traitement de ces véhicules dans un centre de recyclage est une obligation légale, comme l’exige la loi européenne qui exige que 95% du poids du véhicule soit traité et recyclé. Chez nous, c’est Febelauto, la fédération des recycleurs, qui se charge de ce volet. Or, selon la fédération justement, les centres de recyclage belges n’auraient vu passer que 1.242 véhicules dans ses installations. Pour organiser ce tracing, les centres avaient reçu la consigne d’indiquer les initiales « FL » (pour flood) sur les documents de destruction.
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On pourrait se demander dès lors ce que sont devenus ces véhicules détruits, étant donné qu’ils n’ont pas pu être exportés, car cela nécessite une démarche administrative qui est rarement accordée, car les voitures sont alors considérées comme déchets dangereux. Si on en croit Febelauto, si quelques véhicules sont encore stockés chez des dépanneurs en raison des méandres administratifs, la majeure partie d’entre eux auraient intégré le marché… de l’occasion ! Ils auraient donc été réparés et revendus à la fois sur le marché belge et sur les marchés étrangers.
Pratique illégale
En réalité, c’est même à une forme de balais que ces véhicules ont été soumis, car souvent, ceux-ci ont été nettoyés dans les pays limitrophes avant de revenir sur le marché belge. Selon Febelauto, les revendeurs aux Pays-Bas auraient été fortement sollicités pour nettoyer les véhicules et les réparer souvent sommairement. Des pratiques évidemment peu scrupuleuses, mais aussi illégales et répréhensibles.
Les experts en cause ?
Dans les colonnes du journal L’Avenir, Febelauto pointe très clairement les experts automobiles et les assureurs qui auraient mis ces hommes de terrain sous pression afin de réduire le nombre d’interventions et le montant à débourser. La pratique visait donc à ne pas déclarer le véhicule en état de perte totale technique, mais seulement en perte totale économique. De ce fait, la « carcasse » pouvait être cédée à un prix bien plus élevé que si elle avait abouti dans un centre de recyclage, ce qui limitait à nouveau les pertes des assureurs.
Ces pratiques sont évidemment à dénoncer, car elles mettent en danger les usagers tant économiquement que sur le plan technique. Car, avec les dommages causés par l’eau, la voiture peut connaître de sérieuses avaries, y compris sur le plan de la sécurité. Febelauto a interpellé les autorités sur cette réalité, notamment pour rendre les règles plus strictes encore. Mais aucune réponse n’a encore été donnée.
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