Ce n’est pas nouveau : les batteries des voitures électriques sont encombrantes et très lourdes. Trop lourdes si on en croit le patron de Stellantis, Carlos Tavares, qui s’est exprimé sur la question lors du forum Freedom of Mobility. Le constat est là : pour offrir une autonomie de 400 km, il faut équiper les automobiles de 500 kg de matières premières supplémentaires. Et ce n’est pas tenable.
Carlos Tavares ne joue pas la polémique cette fois, mais plutôt la logique et la cohérence. En effet, jusqu’ici l’homme a toujours refusé de monter des packs de plus de 54 kWh dans ses voitures. Ce type de pack pèse déjà 345 kg, ce que le patron considère comme une limite.
Une avancée attendue
Pour Tavares, il est temps de changer les choses. Et il en appelle aux chercheurs et aux ingénieurs qu’il appelle à réaliser « une avancée importante en termes de chimie » au cours de la prochaine décennie. Pour le CEO, il est urgent de réduire de moitié le poids des packs, car la masse actuelle de matière première « ne semble pas être un résultat très raisonnable » d’un point de vue environnemental. On ne peut pas vraiment lui donner tort.
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Cela dit, la clientèle fait malgré tout plier Stellantis et Carlos Tavares qui prévoient dans certaines de ses futures voitures électriques de monter des packs de 98 kWh, ce qui ajoutera 575 kg supplémentaires pour atteindre les 700 km théoriques (WLTP). Cela gêne clairement le chef d’entreprise, mais il n’a pas vraiment le choix, au risque de perdre des ventes. L’avancée qu’il attend permettrait selon lui de réduire le problème de poids, mais aussi de ressources, car la production de lithium est toujours nettement inférieure à la demande et cela ne fera que s’accentuer dans les mois et années qui viennent.
Notons que le spécialiste chinois des batteries CATL adopte la même posture et cherche à trouver un moyen de recharger plus vite les batteries, aussi vite qu’on fait le plein d’une voiture thermique, de sorte qu’une petite batterie ne soit plus vue comme un frein par les automobilistes.
L’électrique ne doit pas être un dogme
Tavares en a aussi profité pour enfoncer le clou et rappeler à quel point il était erroné de penser que la voiture électrique à batterie constituait la seule solution pour l’avenir de la mobilité.
À ce sujet, Roberto Schaeffer, professeur d’économie de l’énergie à l’université fédérale de Rio de Janeiro, au Brésil, a déclaré à Reuters qu’environ 800 millions de personnes n’avaient pas accès à l’électricité et que « beaucoup d’autres » ne disposent pas d’un réseau électrique stable sur lequel s’appuyer, ce qui rend l’utilisation d’une voiture électrique impossible.
Pour Roberto Schaeffer, considérer les VE comme une option unique est une idée des seuls pays industrialisés (et du nord). Mais pour lui, les biocarburants fonctionneraient probablement mieux que les voitures électriques. « Nous devons penser à la pauvreté énergétique. La pauvreté dans les transports est une réalité dans les pays du Sud. Nous devons garder à l’esprit qu’il n’existe pas de solution unique en matière de mobilité », a insisté le professeur.
À noter que, contrairement à certaines autres marques, Stellantis s’est dit peu convaincu par la solution de l’hydrogène. Carlos Tavares a en effet indiqué que « je crains que, pour l’instant, l’accessibilité financière ne soit un obstacle majeur pour l’hydrogène. Dans un avenir proche, il s’agira [peut-être] d’une solution pour les flottes des grandes entreprises, mais certainement pas pour les citoyens ordinaires. » À voir s’il aura raison…
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