On le sait, les embouteillages sont problématiques tout comme leur récurrence. Outre leur impact écologique (les moteurs tournent à l’arrêt) et sur la santé (pas d’exercice et donc de la sédentarité), ceux-ci possèdent aussi un impact négatif sur la santé mentale tandis qu’ils coûtent aussi très cher à notre économie. Car des travailleurs coincés dans les embouteillages, c’est naturellement du temps de travail et des revenus en moins pour les entreprises.
Le coût sociétal des embouteillages avait été estimé en 2013 par l’OCDE pour notre pays et il coûtait alors à l’époque entre 1 et 2 % du PIB (produit intérieur brut), soit entre 4 et 8 milliards d’euros par an. La procédure de calcul donnait donc des résultats relativement larges. De ce fait, la FEB (Fédération des entreprises belges) avait tenté d’affiner le calcul pour 2021. Elle estimait pour sa part la perte de valeur à 4,5 milliards d’euros, en hausse de 96 % par rapport à 2020 (2,3 milliards) qui n’avait presque pas connu de files en raison de la crise de la Covid, bien évidemment.
Méthode de calcul
Pour déterminer le coût des embouteillages, plusieurs paramètres sont pris en compte tels que les heures de travail ou de loisirs perdues, la hausse de la consommation de carburant ainsi que le coût du surcroît d’émissions polluantes et leur impact sur la santé (sécurité sociale).
Depuis le début de cette année, un outil concentre tous ces calculs : le Belgian Mobility Dashboard, une plate-forme financée par la FEB et la FEBIAC et qui rend compte en temps réel de la congestion automobile sur nos routes, c’est-à-dire des pics de files, ce qui permet évidemment aussi de déterminer le coût de ces embouteillages. En 2022, par exemple, la première semaine de janvier n’a comptabilisé en moyenne que 183 km de file alors que la semaine 18 (fin avril) marquait un pic à 2.603 km. L’outil permet aussi de dresser des constats géographiques, comme celui par exemple du temps perdu en moyenne par région : l’automobiliste bruxellois perd ainsi en moyenne 9 minutes et 35 s par trajet, contre 6 minutes 35 s en Flandre et 5 minutes 59 s en Wallonie.
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Des coûts exorbitants
Ce suivi en temps réel permet, grâce à des algorithmes développés par le bureau d’études Transport and Mobility de Louvain, d’évaluer les coûts et, en les additionnant, de déterminer la perte de valeur totale due aux embouteillages et cela, par jour, par semaine, par mois ou par an, le tout avec la capacité de comparer les résultats actuels avec des antérieurs.
Et justement, on constate que, comparativement à 2021, les files étaient plus soutenues sur les cinq premiers mois de 2022, mais qu’ensuite, la tendance s’est inversée et que le niveau est jusqu’à aujourd’hui inférieur à celui de l’an dernier. Par ailleurs, ce sont les voitures particulières qui portent la plus grande responsabilité dans les files : elles représentent en effet 43 % des véhicules englués, contre 23 % pour les utilitaires légers et 34 % pour les poids lourds.
Au total, les embouteillages de 2022 (jusqu’octobre donc) ont déjà coûté 3,511 milliards d’euros à notre économie, soit 0,77 % du PIB. Le coût reste donc énorme, même s’il faut souligner que, comparativement à 2021, la baisse atteint actuellement 12 %. Reste à voir si la diminution des files qui va probablement aussi de pair avec la généralisation du télétravail et d’horaires plus flexibles. Si la tendance se confirme, cela signifie que, cette année, la perte de valeur pourrait peut-être rester inférieure à un point de PIB (1,06 % en 2021). À suivre…
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