Le calme règne à Mirafiori, l’usine Fiat, si grande qu’elle possède son propre échangeur de trafic sur l’autoroute au sud de Turin. À plusieurs reprises au cours de l’automne, la direction a déjà arrêté la ligne de production pendant plusieurs semaines pour éviter de construire des voitures pour lesquelles aucun acheteur ne peut être trouvé. En décembre, le bouton « pause » sera à nouveau actionné. Pour les milliers de travailleurs, la période précédant les vacances s’annonce extrêmement paisible, même s’ils ont certainement aussi des raisons de s’inquiéter.
Même en Italie, l’ancienne grande Fiat n’ est plus en tête des listes de souhaits lorsqu’il s’agit de trouver une nouvelle voiture pour le ménage. Selon les chiffres du magazine professionnel Automotive News Europe, Fiat a reculé à la troisième place du hit-parade, devancée par Volkswagen et Toyota. C’est en grande partie la Panda vieillissante qui maintient la marque à flot dans son pays d’origine. Sans cette Panda, la marque se retrouverait à la 19e place du classement des ventes.
Le constructeur italien n’est pas non plus au mieux de sa forme à l’échelle européenne, avec une part de marché en chute libre. En Belgique, cette année, plus de personnes ont déjà acheté une Porsche qu’une Fiat.
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Trop peu d’offre
Un simple coup d’œil à la gamme suffit pour en connaître l’explication : il n’y a pratiquement pas de produits sur les étagères. Il y a toujours la bonne vieille Panda, mais il n’y a plus de 500 à moteur thermique. Il n’y a que la nouvelle et toujours électrique 500, construite à Mirafiori, mais elle est environ deux fois plus chère que la Panda. Ce n’est qu’en 2026 que cette nouvelle 500 sera également équipée d’un moteur à essence. Il y a aussi le Doblo, et sinon seulement la 600.
Ce petit crossover a quelques atouts, notamment des motorisations modernes et économiques, comme le moteur à essence 1.2 et le dernier moteur électrique du groupe Stellantis. Cependant, tous deux sont en proie à des problèmes de fiabilité, ce qui ne les rend pas plus attrayants pour ceux qui cherchent à y investir des économies durement gagnées.
Fiat n’a pas proposé de citadine régulière d’environ 4 mètres de long depuis la disparition de la Punto en 2018, après une carrière d’environ 13 ans. L’analyste Andrea Malan d’Automotive News Europe épingle l’absence d’une telle citadine comme une erreur capitale du passé. Sous la houlette de feu Sergio Marchionne, qui fut à la tête de Fiat puis de Fiat-Chrysler pendant plus d’une décennie, la marque du peuple italien a changé de cap, visant à reproduire le succès de Mini à travers toute une gamme de modèles autour du thème populaire de la 500.
Avec la Grande Panda, au design soigné, disponible en version VE ou essence, Fiat espère désormais renverser la vapeur.
À la pelle ?
Stellantis est connue pour être prête à abattre les vaches sacrées si nécessaire. Le chef Carlos Tavares a récemment révélé qu’en 2026, l’entreprise examinera s’il y a lieu de retirer certaines marques de sa vaste gamme, et lesquelles. D’ici là, Carlos Tavares passera également le relais à un successeur qui n’a pas encore été annoncé.
L’année dernière, la part de marché du groupe, qui comprend également les marques Peugeot, Citroën, Opel et Jeep, a chuté de manière spectaculaire, notamment dans notre pays. L’expérience visant à transformer tous les distributeurs en agences en Belgique a complètement échoué, en partie à cause de problèmes logiciels à grande échelle.
La situation n’est pas meilleure aux États-Unis, où le groupe est également confronté à une surproduction et à des stocks pléthoriques. En ce qui concerne spécifiquement Fiat, le Brésil reste un grand gagnant. La marque italienne y reste leader du marché.
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