L’accord de libre-échange entre l’Europe et les pays du Mercosur (Amérique du Sud) est en négociation depuis 1999 et il a pour objectif de supprimer la majorité des droits de douane entre les deux parties pour créer un marché ouvert de plus de 780 millions de consommateurs. C’est la Commission européenne qui négocie les termes de ce traité au nom des 27 membres de l’Union. Cela dit, il appartiendra à ces derniers de ratifier l’accord.
Jusqu’ici, on a beaucoup entendu parler de ce traité de manière négative, notamment pour le secteur de l’agriculture qui estime que l’ouverture de ce marché leur sera défavorable en raison d’importations de viande ou de céréales produites à des prix et avec des normes sanitaires inférieures. Cela dit, il serait erroné de réduire cet accord à ce seul secteur. Car il concerne aussi l’automobile et les constructeurs européens.
Un avantage ?
Car l’accord lève aussi les droits de douane pour ce qui concerne les automobiles. Pour l’association des constructeurs européens (ACEA), cet accord – s’il est adopté par les États membres – serait une très bonne nouvelle pour l’industrie automobile européenne. Car les pays du Mercosur lèvent actuellement des droits de douane sur 90% des exportations européennes et ceux-ci s’élèvent à 35% sur les voitures et à 18% sur les pièces détachées. Or, avec l’accord, ces droits de douane diminueraient drastiquement au cours d’une période de transition s’étalant sur plusieurs années.
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Bien sûr quelques constructeurs européens disposent d’usines pour assembler des modèles sur place. On pense à Stellantis (Fiat et Peugeot surtout), à Renault ou à Volkswagen. Cela dit, les marques allemandes comme BMW, Mercedes et Audi exportent pour leur part une grande partie de leurs gammes vers l’Amérique du Sud et la diminution des droits de douane serait pour eux très avantageuse. Selon les données du VDA, les constructeurs automobiles allemands ont assemblé 355.000 voitures au sein du Mercosur en 2023 et environ 21.000 voitures ont été exportées d'Allemagne vers l'Argentine et le Brésil. L’ACEA prévoit qu’en cas d’accord, ces exportations pourraient donc augmenter.
Cette idée de mieux pénétrer le marché sud-américain est vue comme une opportunité par l’ACEA. Mais peut-on y croire ? Certes, il est possible que les exportations automobiles augmentent. Mais, dans le même intervalle, la Chine négocie aussi des accords avec les pays du Mercosur pour y envoyer ses produits, dont des automobiles. La Chine construit d’ailleurs le plus grand port d’Amérique du Sud, situé au Pérou. En clair, les constructeurs européens risquent de se retrouver une nouvelle fois opposés frontalement aux industriels de l’empire du Milieu. Si le commerce avec le Mercosur pourrait constituer une bouffée d’oxygène pour nos constructeurs, il faut donc malgré tout que ceux-ci restent focalisés sur la transition vers la voiture électrique donc. D’autant que rien n’est acquis. En effet, la législation exige que l’accord soit approuvé par au moins 15 pays membres de l’Union représentant au moins 65% de la population. Et ce n’est pas gagné, car des pays très influents comme la France, la Pologne ou l’Italie hésitent fortement à le ratifier. Si l’accord devait entrer en vigueur, on estime que les réductions de droits de douane devraient atteindre les 4 milliards d’euros par an.
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