La semaine dernière, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a dénoncé le fait que le marché mondial était inondé de voitures chinoises bon marché et que leur prix était maintenu artificiellement bas en raison d’énormes subventions gouvernementales. Cette réalité fausse le marché, ce qui ne plaît évidemment pas à la Commission qui rejette ouvertement cette distorsion et réclame des mesures protectionnistes. En outre, la situation est paradoxale, car les voitures européennes vendues en Chine sont, elles, soumises à des droits de douane.
Faire fonctionner le marché
Pour de nombreux observateurs, ces menaces ne découragent toutefois en rien les fabricants chinois et plusieurs marques européennes se sont même montrées contre cette démarche protectionniste. Le PDG de Mercedes, Ola Källenius, par exemple, a déclaré à Automotive News qu’il était en faveur d’un « espace de jeu économique ouvert sans entrave, y compris pour les marques automobiles chinoises ». Le haut dirigeant allemand d’origine suédoise a appelé à « un combat loyal, car les marchés ouverts créent de la croissance et de la richesse dans notre économie mondiale fortement interconnectée. Par conséquent, il est préférable de laisser le marché dicter ses lois et les différentes parties se battre entre elles. »
Ola Källenius plaide ainsi en faveur d’une économie de marché totalement libre. Une bonne idée ? Sans doute, car il ne faut pas oublier que Mercedes entretient également des liens étroits avec la Chine, connexions qu’elle ne souhaite pas perturber. En effet, le groupe allemand possède des intérêts majeurs en Chine à travers Smart, dont il détient la moitié avec Geely. Par ailleurs, la Chine est aussi devenue depuis le plus grand marché pour Mercedes. De ce strict point de vue, il ne semble donc pas opportun de froisser ses partenaires. Et d’autant moins que si une guerre politique se déclare, les Smart pourraient alors être soumises à des taxes supplémentaires.
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Dépendance à l’égard des fournisseurs
Cette situation sensible explique les réticences du grand patron de Mercedes qui rappelle également que la Chine joue un rôle essentiel dans les chaînes d’approvisionnement automobiles. Et lorsque celle-ci s’enrhume, c’est toute la planète automobile qui tousse, comme on a pu le constater lors de la pandémie de Covid 19 et dont les conséquences sont encore palpables aujourd’hui. « On ne peut plus scinder les activités automobiles en régions distinctes comme c’était le cas avant. Les constructeurs et les fournisseurs européens, asiatiques et américains travaillent de manière intense les uns avec les autres. Et on ne peut ni ignorer ni bloquer ces échanges. C’est la réalité », a conclu Ola Källenius.
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