Le constructeur chinois BYD, qui fabrique des bus et des batteries en plus des voitures, a enregistré l’an dernier un bénéfice record de 30 milliards de yuans (environ 3,83 milliards d’euros), en hausse de près de 81 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance spectaculaire a été en partie rendue possible par les politiques d’incitation du gouvernement chinois encourageant les consommateurs à acheter des voitures électriques. Les résultats sont positifs, mais pas assez pour les analystes du marché quiavaient estimé les bénéfices à un milliard de yuans (130 millions d’euros) de plus.
Or, ce ratage ne va pas immédiatement ralentir le train express qu’est devenu BYD. Au dernier trimestre 2023, la marque a vendu près d’un million de voitures électriques (942 000 unités), se positionnant comme le plus grand vendeur de véhicules électriques au monde. Tesla est alors passé devant, même s’il a pu reprendre la couronne grâce à ses résultats annuels. Sur l’ensemble de l’année, les Américains ont vendu 1,8 million de VE, alors que BYD 1,6 million. La course sera passionnante cette année, car les deux entreprises se concentrent principalement sur les parts de marché au sein de leur cycle.
La Belgique reste modeste
Le succès des ventes de BYD est en grande partie dû à la réduction des prix de plusieurs modèles dans son pays d’origine. Une sombre guerre des prix fait actuellement rage en Chine, d’un calibre tel que le gouvernement a jeté une bouée de sauvetage sur des marques détournées comme Aiways – que nous connaissons également -, Haima et Zhidou. La recette du succès de BYD réside dans ses activités internationales, qu’elle a réussi à développer de manière très satisfaisante l’année dernière. C’est également l’une des rares marques chinoises à être distribuée dans le reste de l’Asie. Dans des pays comme le Japon, l’Australie et l’Inde, elle est pratiquement la seule marque chinoise présente.
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En Europe, les modèles de BYD ne sont pas encore malmenés et la marque a pu vendre 16.000 unités. Parmi celles-ci, 559 ont trouvé un client belge. A titre de comparaison, la marque chinoise la plus vendue, MG, a vendu plus de 4.000 unités l’année dernière (Polestar environ 2.500 et Lynk&CO un bon 1.300).
Pour l’Europe, d’ailleurs, les marques chinoises retiennent leur souffle. Le fait que la Commission européenne envisage d’augmenter les droits d’importation sur les voitures électriques chinoises a fait chuter d’un cinquième les importations des marques automobiles en provenance de la République populaire au cours des deux premiers mois de l’année 2024.
Nouvelles usines
BYD, une entreprise qui emploie 600 000 personnes, dont 90 000 ingénieurs, a annoncé son intention de vendre environ 10 000 voitures dans le Benelux d’ici 2028. Cet objectif ambitieux s’inscrit dans la droite ligne de sa stratégie visant à renforcer sa présence sur tous les continents. Avec de nouvelles usines en Asie et des projets de sites de production au Brésil, au Mexique et en Hongrie, la marque travaille de manière réfléchie à son expansion mondiale.
Mais il n’y a pas de croissance rapide sans douleur. Le risque de surproduction se profile à l’horizon. Le PIB de la Chine ralentit, tout comme la demande locale, ce qui souligne la nécessité pour BYD et d’autres fabricants chinois de pousser les prix plus loin et d’obtenir de bons résultats sur les marchés étrangers mentionnés plus haut. Cela les rend dépendants et crée des obstacles. La loi américaine sur la réduction de l’inflation, qui offre de généreux crédits d’impôt pour les véhicules assemblés aux États-Unis ou dans des pays de libre-échange, bloque les importations en provenance de Chine. Cela a conduit la Chine à déposer une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les États-Unis, ce que d’aucuns considèrent comme un geste politique. Mais avec l’usine au Mexique, BYD pourra finalement bénéficier des cadeaux de Joe Biden.
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