Selon le journal économique Financial Times, en février 2025, près de 25% de véhicules en plus étaient déjà en route par bateau depuis l'Europe vers les Etats-Unis, comparativement au même mois de l'année dernière. Pour les constructeurs automobiles, il s’agit de stocker un maximum de voitures sur le territoire américain avant que l'administration Trump n'augmente les droits de douane à l'importation. Et ce sauve qui peut s’observe aussi depuis d’autres régions du monde : le Japon et la Corée ont augmenté leurs exportations de respectivement 15% et 14%.
Des armateurs comme Wallenius Wilhelmsen ont rajouté des capacités supplémentaires « RoRo » pour répondre à la demande du secteur. Les navires RoRo, ou « roll on roll off », sont d’immenses parkings flottants spécialement conçus pour transporter des dizaines de milliers de voitures. Ce concept de bateau est spécifique au transport automobile et il ne nécessite évidemment pas de grue pour charger ou décharger les véhicules. Certaines voitures sont chargées à Zeebrugge, le plus grand port du monde pour les arrivées, le transit ou les départs de véhicules. Mais Zeebrugge n’est pas la seule plaque-tournante. Il y a aussi celle de Bremerhaven, en Allemagne, qui s’avère aussi être un centre logistique très important pour le secteur automobile.

Des habitudes d'achat qui changent
Le président américain Donald Trump a annoncé de nouveaux droits de douane à partir du 2 avril, ce qu'il appelle le « jour de la libération ». Moins d'une semaine avant cette date, il a précisé le taux, à savoir 25%, le même que celui que le gouvernement américain avait fixé précédemment pour les importations d'acier.
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Le Financial Times a recueilli plusieurs témoignages de constructeurs allemands et coréens qui ont déjà pris la précaution de faire entrer leurs voitures dans le pays avant cette date. Curieusement, Toyota a annoncé qu’il ne jouait pas à ce jeu. Il faut dire que le marché américain a ceci de particulier : il fonctionne surtout sur le principe de stocks alors que le nôtre fonctionne davantage à la commande pour plus de personnalisation. Les Américains fonctionnent différemment et pour eux, attendre plusieurs moins n’est pas envisageable. Ils achètent donc une voiture comme on achèterait un vélo. En général, l’automobiliste américain rentre d’ailleurs chez lui le jour même avec sa nouvelle voiture.
Dans le même temps, il n’y a pas que les stocks de voiture qui grossissent. C’est aussi le cas des composants. Car on sait que la taxation des échanges commerciaux interviendra aussi pour les pays limitrophes que sont le Canada et le Mexique. Selon de Financial Times, Honda, entre autres, tente d’ailleurs d'anticiper les livraisons et les stocks de pièces en provenance de ces deux pays.

Plus d'importations que d'exportations
Le fait que les États-Unis importent bien plus de voitures qu’ils n’en exportent, et ce depuis des années. Ce qui est bien évidemment un caillou dans la chaussure du président et de son équipe. Or, c’est une situation que les Etats-Unis ont eux-mêmes créée en délocalisant à tout va et en fermant leurs usines brutalement dans les années 1960 et 1970. Aujourd’hui, près d'un quart des importations proviennent du Mexique, où les « big three » de Détroit (GM, Ford et Stellantis/Chrysler) ont installé des usines pour bénéficier de coûts de main-d'œuvre moins élevés. En 2024, la valeur des échanges automobiles ont atteint les 49 milliards de dollars.
Dans le top des importations de véhicules sur le sol américain, le Japon et la Corée du Sud complètent le trio de tête, devant le Canada. L'Allemagne reste pour sa part le principal acteur européen sur le marché automobile américain, avec 28 milliards de voitures exportées. La plupart d'entre elles proviennent de chez BMW, Mercedes, Volkswagen, Audi et Porsche. Pas vraiment une surprise.
Mais la situation est moins tranchée que ce que présente l’administration de Donald Trump. En effet, BMW et Mercedes, par exemple, produisent également des voitures aux États-Unis, y compris pour le marché européen. La plupart d'entre elles sont des SUV. En fait, la plus grande usine BMW au monde se trouve dans l'État américain de Caroline du Sud et la majorité de sa production est destinée à l'exportation. BMW est ainsi le plus grand exportateur américain de voitures en termes de valeur commerciale, devant Ford, GM ou Tesla.
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