Ce lundi 30 janvier 2023, les groupes Renault et Nissan ont annoncé par voie de communiqué commun que les niveaux participations de chacune des entreprises allaient être modifiés. En effet, il est prévu que Renault ne détienne plus que 15% du capital de Nissan contre 43% aujourd’hui. Naturellement, il n’est pas question que Renault se désengage progressivement de la marque japonaise, car il y a une obligation de conservation de la participation concomitante à celle de plafonnement. Les participations seront donc égalitaires à l’avenir (15-15) et plus à l’avantage de Renault comme Carlos Ghosn l’avait voulu en son temps…
Le groupe français ne vendra toutefois pas tout de suite ses actions Nissan, car il considère que la valeur de marché actuelle de la participation de 28,4 % à céder, soit 3,8 milliards d’euros, est beaucoup trop faible. Bref, Renault va donc attendre que l’action remonte pour vendre…
Un rééquilibrage des forces
Ce déséquilibre de l’investissement a nourri un conflit ouvert entre les deux groupes ces dernières années, car Renault dominait le marché avec près de la moitié des actions de Nissan, ce qui n’était pas acceptable pour les responsables japonais.
Les Japonais ont d’ailleurs salué ce changement d’ère, car ils considèrent que la relation capitalistique a été trop favorable à Renault au cours des 20 dernières années. Elle sera dès lors « sera fondamentalement refondée » ce qui permettra aux deux entreprises d’entrer « dans une nouvelle ère ». La fin de la préséance du groupe français pourrait dès lors faire glisser cette alliance de type capitalistique entre Renault, Nissan et Mitsubishi vers un modèle d’alliance purement industriel.
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Compensation avec Ampere
Nissan deviendra, lui, un « actionnaire stratégique » d’Ampere, la société où Renault a décidé de regrouper toutes ses activités liées aux voitures électriques. Il est prévu que cette filiale entre en bourse l’an prochain. Pour rappel, le patron de Renault, Luca de Meo a décidé l’an dernier de scinder Renault en deux entités avec Ampere d’une part qui concentre le travail et les développements sur les voitures électriques et, d’autre part, « Horse » qui regroupe les activités automobiles à moteurs thermiques et qui voit l’association du Chinois Geely (maison-mère de Volvo).
Montée en puissance ?
La refonte de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est essentielle pour l’avenir de ces constructeurs, car le contexte de passage à la voiture électrique pour une partie du monde nécessite de trouver les moyens de financer cette transition. Or, Renault n’est actuellement pas dans une bonne passe, car ses ventes sont en baisse depuis plusieurs années tandis que le groupe ne pèse actuellement que pour 11 milliards d’euros en valorisation alors qu’il figure parmi les plus grands constructeurs mondiaux. L’opération vise donc aussi à reséduire les investisseurs et à monter en puissance. À voir si cette opération sera la bonne…
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