Depuis plusieurs mois, Stellantis est au cœur d’une polémique. Après avoir été critiqué pour des problèmes liés au système de dépollution AdBlue, le constructeur est aujourd’hui pointé du doigt par Testachats pour ses moteurs 1. 2 PureTech. Ces moteurs, qui équipent plusieurs marques du groupe, sont accusés de présenter des défauts techniques majeurs. Jusqu’ici, la prise en charge du constructeur était partielle. Mais à la suite des pressions exercées par l’association belge de consommateurs, Testachats, Stellantis a annoncé une extension de garantie, comme c’est déjà le cas en France ou aux Pays-Bas. Celle-ci couvre désormais les moteurs jusqu’à 10 ans ou 175.000 km. Une avancée.
Selon l’organisation, cette extension ne résout toutefois pas les problèmes de fond. En effet, les conditions pour bénéficier de cette garantie restent complexes et elles semblent encore exclure un certain nombre de propriétaires. Et, surtout, Stellantis n’a pas communiqué sur cette extension, ce qui fait qu’une partie des propriétaires continueraient à payer les réparations alors qu’ils ne le devraient pas.
Des problèmes récurrents
Les moteurs PureTech 1.2, surtout montés dans les modèles Peugeot et Citroën, ont été la source de nombreuses plaintes de la part des consommateurs belges. Le problème le plus récurrent concerne la courroie de distribution, qui se détériore rapidement et finit par obstruer le filtre à huile, entraînant une baisse de pression. Ce dysfonctionnement entraîne des conséquences variées, qui vont d’une « simple » consommation excessive d’huile à une panne complète du moteur. Dans ce contexte, Testachats avait porté plainte auprès de l’Inspection économique, soulignant que les réparations de ces défauts étaient souvent laissées à la charge des clients.
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Julie Frère, porte-parole de Testachats, s’indigne de l’absence de transparence de communication de Stellantis auprès des clients : « Stellantis a préféré agir dans l’ombre, sans informer directement les consommateurs belges de leurs droits ». L’organisation critique notamment l’absence d’informations claires sur le site web du constructeur et déplore que cette extension de garantie n’ait pas été rendue publique de manière plus visible.
Des conditions trop strictes ?
En outre, les modalités imposées pour bénéficier de cette garantie suscitent des préoccupations. Par exemple, les réparations et diagnostics doivent impérativement être effectués dans le réseau de services agréés Stellantis. Ce critère exclut donc les automobilistes qui auraient déjà fait réparer leur véhicule ailleurs, avant d’avoir eu connaissance de la garantie.
Testachats demande donc que Stellantis aille plus loin et que les conditions d’intervention soient étendues à tous les propriétaires des véhicules touchés, sachant que les problèmes sont avérés puisque l’industriel a depuis modifié sa production pour éviter ce genre d’avarie.
Interrogé, Stellantis répond que « la détérioration de la courroie de distribution ne se produit que dans certains cas. Le contrôle de la courroie de distribution fait partie des contrôles systématiques effectués lors de l’entretien dans notre réseau de réparateurs agréés. Il est important de respecter scrupuleusement le plan d’entretien du véhicule. Pour bénéficier de la garantie (étendue), les exigences du constructeur en matière d’entretien doivent être respectées. L’entretien conforme aux prescriptions du constructeur peut être effectué chez n’importe quel professionnel de l’automobile, mais les diagnostics et les réparations doivent avoir été effectués par notre réseau. » En clair, Stellantis ne rechigne à rembourser que si le diagnostic n’est fait dans son réseau. Or, nombreux sont naturellement les automobilistes qui se sont retrouvés en panne et qui ont acheminé leur véhicule vers des centres de réparation comme Auto5, Midas ou Bosch Car Service qui sont pourtant bien des garages agréés aux yeux de l’Europe… Stellantis craint-il de devoir rembourser des réparations qui ne relèvent pas des problèmes initiaux du 1.2 Puretech ? Un peu le monde à l’envers, car ce sont les acheteurs qui sont victimes dans ce cas. Et pas l’inverse.
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