Cette semaine, c’est un nouveau symbole de l’automobile qui a disparu : Jaguar a en effet mis fin à sa lignée emblématique de coupés et de cabriolets qui faisaient pourtant partie des fondamentaux de la marque. Exit donc la F-Type. Et c’est bien la fin, car aucun successeur n’est aujourd’hui envisagé, la marque ayant décidé de devenir 100% électrique. Cette situation illustre le glissement qui s’est opéré ces dernières années : autrefois, ce sont bel et bien les sportives qui faisaient la réputation d’une marque. Mais les choses ont bien changé et, aujourd’hui, cette race automobile n’intéresse plus personne – ou si peu – dans un contexte de chasse aux grammes de CO2. Bref, les sportives sont aujourd’hui une niche qui pourrait bien disparaître.
Plus sous le blason d’une seule marque
Manifestement, Toyota a aussi fait ses calculs et la marque est arrivée à la conclusion que la demande pour les coupés et les cabriolets était devenue tellement faible qu’elle ne justifiait plus du tout l’investissement nécessaire au développement d’un nouveau modèle. Les Japonais sont particulièrement habiles dans les projections financières. On peut donc considérer que s’ils estiment que c’est peine perdue, c’est effectivement le cas. Néanmoins, la presse australienne Cars Guide relate que Tomoya Takahashi, le patron de Gazoo Racing (la division sportive de Toyota) a déclaré que de nouvelles sportives étaient bel et bien à l’ordre du jour pour les prochains mois. Un revirement ? Non, une solution : Toyota ne développera pas seul ces nouvelles sportives. « Nous ne pouvons plus produire des voitures de sport sous la bannière d’une seule marque. C’est pourquoi la coopération entre les différents constructeurs automobiles devrait s’intensifier. »
Les Japonais disposent déjà d’une belle expérience dans ce type de coopération. Faut-il rappeler que Subaru et Toyota ont accouché de la BRZ, alias la GT-86. Ou encore que la dernière Supra est une évolution de la BMW Z4. Apparemment, ces collaborations plaisent à Toyota, mais le constructeur reste encore secret sur les futures collaborations. Il y a toutefois fort à parier qu’il s’agira d’un constructeur qui, comme le Japonais, croit à l’hydrogène comme système de propulsion, car c’est l’une des voies que Toyota souhaite emprunter.
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Protéger les amateurs d’automobiles
Si telle est la voie, Mazda semble être un candidat de premier choix pour Toyota. Et d’autant plus que les deux marques collaborent déjà ensemble. Toyota détient d’ailleurs 5% du capital de Mazda. Tomoya Takahashi a ajouté que cette stratégie ne visait pas à « sauver un constructeur de la faillite ou de difficultés », mais plutôt à « protéger les amateurs d’automobiles ». Car les intérêts de ces derniers sont aujourd’hui nettement hypothéqués avec la transition vers la mobilité électrique.
Bien entendu, il faut rester réaliste et cette nouvelle stratégie ne produira pas tout de suite ses effets. Toyota a toutefois déjà laissé augurer une renaissance de la Celica par l’intermédiaire d’Akio Toyoda, héritier et ancien patron de la marque. Par ailleurs, il semble aussi déjà acquis que la GR GT3 aperçue camouflée à Spa-Francorchamps lors d’essais connaîtra aussi une suite dans la gamme Lexus. Mais cette naissance ne s’inscrira pas encore dans le cadre d’un partenariat.
Tout aussi intéressante est l’intention de Toyota de compléter sa gamme de sportives en ajoutant un modèle entre la GR-86 et la Supra. Il s’agirait d’un petit roadster, prévu pour 2026 et qui aurait le format de la… Mazda MX-5. C’est là que pourrait donc intervenir la première collaboration du genre entre les deux marques nipponnes. Mazda est d’ailleurs aussi à la recherche d’une solution pour rendre sa petite voiture de sport plus respectueuse des émissions. Car Mazda n’envisage pas de faire sans la MX-5 qui reste le modèle emblématique de la gamme. Bien entendu, l’hydrogène ne pourra pas constituer une solution endéans les deux ans. En revanche, la technologie hybride de Toyota le sera certainement. Cela mis à part, cette stratégie d’avenir n’empêche pas non plus Gazoo Racing de verser dans un marketing idiot. M. Takahashi a en effet déclaré : « je pense personnellement qu’à l’avenir, nous aurons besoin d’un SUV GR ». Pour rappel, cette appellation existe déjà sur d’autres modèles Toyota (autres que les sportifs), mais uniquement comme ligne d’équipement.
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