Polestar est une marque de voitures électriques jeune et branchée appartenant au groupe automobile chinois Geely. Elle a été lancée en 2019 avec le coupé hybride Polestar 1 en guise de mise en bouche, clairement basé sur un modèle de la marque sœur Volvo. Avec la « 2 », une berline 100 % électrique, l’histoire de Polestar a vraiment pris son envol et, discrètement, elle s’est également éloignée de Volvo pour construire pleinement sa propre identité.

Lire aussi : ESSAI Polestar 2 : L’habit ne fait pas le moine

Retard

Pour cela, il faut bien sûr une gamme solide. Et celle-ci a mis du temps à venir. Le SUV « 3 » a été annoncé l’année dernière, mais en raison de problèmes de production, il ne sera lancé que dans les prochains mois. À l’automne, le crossover « 4 » est également attendu dans les salles d’exposition. Et pour les prochaines années, la « 5 », une berline GT sportive, et le roadster « 6 » ont encore été annoncés pour compléter la gamme. Une récente injection de capital d’un milliard de dollars devrait soutenir ces ambitions de croissance.

Publicité – continuez à lire ci-dessous

Entre-temps, la Polestar 3 est prête pour la production et sera livrée aux premiers clients d’ici l’été. Ce modèle est un SUV robuste de 4,9 mètres de long à la ligne excentrique caractérisée par des optiques élégants à l’avant et une ligne de toit très inclinée qui culmine, grâce à un becquet, dans une partie arrière au profil généreux. Il est clair que le Polestar 3 a du caractère et qu’il n’appartient pas à la masse des modèles similaires comme beaucoup de modèles de ce segment.

Base Volvo

Techniquement, le Polestar 3 partage sa base avec le Volvo EX90, mais il se distingue par son caractère un peu plus généreux et anguleux et offre également sept places assises. La 3 peut accueillir cinq personnes, mais une variante sept places n’est pas à exclure par la suite. Le coffre contient 484 litres de bagages, une capacité qui peut atteindre 1 411 litres lorsque les sièges arrière sont rabattus : c’est suffisant, mais pas révolutionnaire. Les affaires supplémentaires (ou les câbles de recharge) peuvent encore être rangées à l’avant dans le coffre de 32 litres.

La propulsion est assurée par deux moteurs électriques situés sur les essieux avant et arrière, qui développent une puissance commune de 482 ch et 840 Nm dans la version de base, et même 510 ch et 910 Nm avec le Pack Performance. Ces groupes propulseurs permettent de passer de 0 à 100 km/h en 5,0 et 4,7 secondes respectivement, tandis que la vitesse maximale est limitée à 210 km/h. La batterie lithium-ion 400 V de CATL, d’une capacité de 111 kWh, peut être utilisée pour parcourir jusqu’à 610 km selon le cycle WLTP. La charge peut se faire à 11 kW en courant alternatif ou à 250 kW sur un chargeur rapide en courant continu, ce qui prend une demi-heure (10-80 %).

Suspension pneumatique et vectorisation du couple

Sur le plan technique, la Polestar 3 offre quelques autres caractéristiques intéressantes. Par exemple, la suspension pneumatique avec amortissement actif est de série et dispose de différents réglages pour obtenir plus de confort ou de dynamique de conduite, tandis que la hauteur de caisse est également réglable si vous souhaitez faire du tout-terrain, par exemple. En ce qui concerne la tenue de route, la fonction de double embrayage à vecteur de couple (TVDC) sur l’essieu arrière offre une valeur ajoutée évidente pour assurer la stabilité d’une part, tout en augmentant l’agilité d’autre part. En effet, ce système redistribue la puissance à la roue qui a le plus d’adhérence, ce qui assure une accélération plus vive, une vitesse plus élevée dans les virages et une meilleure traction sur les surfaces glissantes, rendant la Polestar 3 plus facile, plus agréable et plus sûre à piloter.

Nous avons pu le vérifier sur une base d’essai dans le Grand Nord, où la Polestar 3 a subi les derniers réglages avant le début de la production. Le SUV a déjà parcouru des milliers de kilomètres d’essai, la plupart dans des conditions normales, mais aussi dans des conditions extrêmes, de +40°C dans le désert à -40°C ici à Jokkmokk, en Laponie suédoise.

Joakim Rydholm, ingénieur d’essai en chef de Polestar, explique l’importance de ces tests sur neige : « Ici, la température descend bien en dessous de zéro. Ensuite, si tout fonctionne parfaitement, le nouveau modèle est définitivement approuvé pour la production. De plus, sur les lacs gelés, nous pouvons affiner la maniabilité sur les terrains glissants afin d’obtenir un comportement sûr, prévisible et sportif dans toutes les conditions, ce qui est typique d’une Polestar, même pour un SUV comme la 3. »

Comme un kart

L’équipe d’essai de Joakim Rydholm a mis en place un parcours sur un lac gelé à Jokkmokk où nous avons pu mettre la Polestar 3 à l’épreuve pour la première fois. Il s’agissait encore de prototypes, mais à peine différents de la version de production qui est sur la chaîne de production depuis. L’intérieur était donc déjà dans l’état des modèles d’exposition, avec le style sobre et la finition haut de gamme que l’on retrouve toujours dans les voitures de la marque suédo-chinoise. Le tableau de bord est dominé par deux écrans clairs, qui contrôlent les fonctions et les réglages les plus importants de l’habitacle. Là encore, le nombre de boutons est réduit au minimum.

Sur la glace et la neige du lac, la piste glissante est un peu éprouvante, mais la Polestar 3 garde toujours le cap grâce aux systèmes d’aide à la conduite (ESP) et à la fonction de vectorisation du couple (TVDC). Ce dernier élément permet de diriger ce SUV pourtant long (4,9 mètres) et lourd (2,6 tonnes) avec beaucoup de facilité et d’agilité, comme s’il s’agissait d’un kart. Il est donc clair que l’équipe de développement de Polestar a réussi à donner à ce SUV un comportement très fin et même sportif.

Plus tard, nous empruntons la piste enneigée et c’est un plaisir de poursuivre la Polestar 3 dans de longues dérives sur le lac gelé. Le SUV réagit instantanément à chaque mouvement de la direction et la fonction de vectorisation du couple garantit qu’il y a toujours assez de traction pour propulser le véhicule dans la bonne direction. Vous vous demandez peut-être ce qu’il en est au quotidien sur le bitume ? Eh bien, si une voiture se conduit de manière très dynamique et est très maniable dans ces conditions d’adhérence très faible, elle l’est certainement dans les conditions ordinaires que vous rencontrerez habituellement dans nos régions.

Positionnement haut de gamme

Le Polestar 3 est un SUV électrique haut de gamme doté d’un équipement très complet, qui embarque à peu près tous les gadgets imaginables en termes de confort, de connectivité et de sécurité, et dont la finition est également très solide. Cette Polestar 3 coûte au moins 89 900 euros, tandis que le tarif de la version avec Performance Pack s’élève à 95 200 euros. Le SUV électrique sera un concurrent solide de l’Audi e-tron, de la BMW iX et du cousin Volvo EX90 et peut d’ores et déjà être commandé.

Conclusion

Le Polestar 3 est un véhicule bien né qui pourra aider à alimenter la croissance nécessaire du nouveau constructeur sino-suédois. Ce SUV deviendra sans aucun doute un acteur redoutable dans le segment des SUV premium, où la concurrence est très forte mais avec de nombreuses marques réputées. Il n’est malheureusement pas à la portée de tous, avec un prix assez élevé, soulignant une fois de plus les ambitions premium de ce constructeur.