Cœur de la voiture électrique, la batterie est au centre de toutes les attentions. C’est elle qui détermine l’autonomie et, à ce titre, elle fait l’objet de nombreuses recherches pour rendre les cellules toujours plus performantes (plus de capacité et plus de vitesse de recharge). Bien entendu, l’autonomie annoncée ne se vérifie jamais dans la réalité, car les tests faits en laboratoires ne sont pas représentatifs de la réalité de conduite au quotidien. Rien de bien neuf sous le soleil.
Cela dit, il y a tout de même des pratiques auxquelles on ne s’attend pas. En effet, selon la start-up Recurrent spécialisée dans l’analyse des véhicules électriques et qui a examiné près de 13.000 véhicules (7.078 Model 3 et de 5.120 Model Y) et certaines voitures électriques promettent une autonomie qu’elles n’ont même pas… à la sortie de l’usine. On vous explique.
70% au mieux ?
Aux États-Unis, c’est l’EPA (l’Environmental Protection Agency ou la Commission pour la protection de l’Environnement) qui vérifie les autonomies annoncées. Et qui homologue donc les voitures vis-à-vis du consommateur. Sauf que l’enquête de Recurrent montre que les voitures en question n’atteignent qu’une petite part de l’autonomie annoncée par l’organisme. Après 3 ans d’utilisation, un Model 3 n’offrirait plus ainsi que 64% de l’autonomie annoncée.
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Pire : l’autonomie validée par l’EPA n’atteindra en réalité qu’entre 70 et 72,5% de la valeur officielle à sa sortie d’usine (soit 370 km sur une charge et non 506 km, selon un calcul du média américain Inside EV). La différence est donc abyssale pour les utilisateurs. La garantie de Tesla qui annonce une capacité de 70% pendant 8 ans ou 160.000 km n’est donc pas tout à fait exacte, même s’il faut souligner le fait que Recurrent se base sur les données d’autonomie et non sur un test de la capacité restante de la batterie.
La dégradation
Bien entendu, personne n’ignore la dégradation d’une batterie d’une voiture électrique. C’est un processus naturel et inévitable. Avec son étude, Recurrent souhaite surtout dénoncer la différence entre théorie et pratique. Et fustiger les tests de l’EPA qui ne tient pas compte des variations de température ou encore d’une conduite supérieure à une vitesse de 60 mph (environ 95 km/h). Ces observations valent évidemment aussi pour les tests WLTP pratiqués en Europe et qui ne reflètent toujours pas la réalité, même si c’est déjà un peu mieux que les anciens NEDC.
Pour connaître la perte réelle d’autonomie et de capacité, il convient donc de faire le delta entre l’autonomie de la voiture (batterie pleine) à sa sortie d’usine et quelques années plus tard afin d’évaluer avec plus de précision la perte de capacité de la batterie. Et selon Recurrent, la dégradation après 3 ans oscillerait entre 6 et 8,5%, seuil après lequel une stabilisation serait observée dans la plupart des cas.
Pas un problème pour autant
Pour la start-up, le problème n’est pas propre à Tesla et il concerne aussi les autres marques puisque ce sont les mêmes tests de l’EPA qui sont appliqués. Reste que Recurrent pointe aussi le fait que les Tesla résistent mieux aux charges rapides que les autres véhicules électriques. Tesla a naturellement répondu à Recurrent en publiant une autre étude (interne celle-là) et qui se focalise sur la rétention kilométrique de la batterie. Et celui-ci serait encore de 80% après 150.000 miles (240.000 km).
Que faut-il en penser ? Que la voiture électrique floue l’acheteur ? En fait non. Car l’étude de Recurrent explique aussi ceci : « on peut comprendre le vieillissement des batteries des voitures électriques en se basant sur les connaissances scientifiques issues des tests en laboratoire. En général, les batteries lithium-ion se dégradent selon une courbe en S. Lorsqu’une batterie est neuve, une certaine dégradation peut se produire, car elle se stabilise. Ensuite, intervient une longue période de vieillissement lent et linéaire, puis une forte diminution lorsque la batterie arrive en fin de vie. Mais même pour les voitures nécessitant un remplacement, les défaillances catastrophiques attendues à la fin de vie d’une batterie lithium-ion sont rares. La quasi-totalité des voitures électriques en circulation aujourd’hui se trouve dans leur état stable », peut-on lire. Le problème est donc toujours le même : des tests irréalistes qui embrouillent les automobilistes et leur qui leur font des promesses intenables.
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