Habitué des statistiques d’accidents, de vitesse ou d’amendes, l’Institut VIAS (Sécurité routière) s’est penché sur le cas des voitures électriques. Plus précisément, c’est leur coût que l’Institut a analysé et le verdict est sans appel : les voitures électriques sont bien plus avantageuses financièrement que les voitures thermiques, et ce en dépit de leur coût pourtant nettement plus élevé à l’achat. Comment est-ce possible ? Car selon un sondage mené par VIAS, 68% des conducteurs trouvent la voiture électrique trop chère et seulement 12% des automobilistes sont intéressés de passer à la voiture électrique.
Pour faire son calcul, VIAS s’est basé sur le scénario suivant : l’utilisation d’une voiture électrique et/ou thermique sur une période de 9 ans et 135.000 km, ce qui correspond en fait à la moyenne belge. Le verdict est sans appel : sur cette période, une voiture électrique coûte à son propriétaire 69.290 euros, alors qu’une essence coûte 71.361 euros et une Diesel 71.547 euros. On constate en outre que plus on roule avec une voiture électrique, plus l’écart se creuse : pour la même période et 150.000 km, la voiture à batterie coûte en effet 71.876 euros, contre 74.442 euros pour une Diesel et 74.594 euros pour une essence.
Les petits rouleurs désavantagés
Cela dit, il reste encore un cas pour lequel la voiture électrique n’est pas avantageuse : les petits rouleurs. En effet, si on porte l’exercice sur une durée de 15 ans et sur une moyenne de moins de 10.000 km par an, la voiture électrique devient alors la plus chère (86.703 euros contre 84.736 euros à une voiture essence et 86.041 euros à une Diesel).
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Bien entendu, cette projection dépend étroitement des prix de l’électricité qui déterminent le coût de la recharge. L’étude se base sur les prix actuels du kWh et il est évident que, si les prix devaient être multipliés par deux, l’avantage de la voiture électrique fondrait instantanément. Dans ce cas de figure, le coût de la voiture électrique passerait de 62.958 euros à… 81.955 euros, ce qui porterait le surcroît financier à plus de 10.000 euros face à une voiture essence ou Diesel.
Les grosses voitures moins chères que les petites ?
VIAS a poussé l’analyse jusqu’au type de véhicule à considérer pour optimiser les performances financières. Il apparaît ainsi que pour la période d’utilisation de 9 ans (135.000 km), les petits véhicules sont moins vite amortis que les gros. Exemple avec une Peugeot e-208 qui ne devient intéressante qu’à partir de 200.000 km par rapport à ses homologues thermiques. L’avantage financier est donc plus important si on roule beaucoup et que l’on choisit un véhicule de plus grande taille.
Ainsi, les SUV et crossovers deviennent rapidement moins chers. C’est d’ailleurs le cas d’une Peugeot e-2008 (comparativement à la 208) qui devient plus avantageuse dès 60.000 km. Cette situation découle du fait que le marché des petites voitures électriques est moins développé. Ces voitures coûtent donc plus cher et se revendent moins facilement.
VIAS aurait bien voulu se pencher sur la sécurité de ces voitures électriques, souvent beaucoup plus lourdes. Mais les données manquent encore pour pouvoir dresser un vrai bilan. L’Institut insiste néanmoins sur le fait qu’il est toujours mieux de se tourner vers un véhicule plus petit et léger.
Les électriques meilleures pour l’environnement
Enfin, VIAS s’est aussi penché sur les qualités environnementales des voitures électriques. De nombreuses études ont déjà démontré les moindres émissions de CO2 du VE sur un cycle de vie, mais la production de la batterie reste néanmoins émettrice tandis que l’empreinte verte de la voiture à batterie dépend aussi de la nature de l’électricité utilisée pour la recharge.
Chez VIAS, « les chercheurs de l’institut de sécurité routière concluent qu’une voiture électrique moyenne émet 50% de CO2 en moins sur l’ensemble de son cycle de vie qu’un véhicule roulant à l’essence ou au Diesel », ce qui va dans le sens d’une autre étude qui fixait ce seuil à 69%. Et VIAS de conclure que « la voiture électrique est meilleure pour le climat, mais ne permettra pas d’atteindre les objectifs climatiques ». Car ce qui est nécessaire pour l’Institut, c’est de réduire le nombre de kilomètres parcourus et d’utiliser davantage les transports en commun ou le vélo. VIAS insiste aussi que la voiture électrique ne résoudra pas non plus le problème des embouteillages. Mais ça, il ne fallait pas être grand sage pour le savoir…
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