L’Europe a fait son choix : en 2035, les concessionnaires ne pourront plus vendre que des voitures neuves 100% électriques. Cette volonté vient de ce que l’Europe s’est fixé l’objectif de l’équilibre carbone en 2050 et estime que la transition du parc automobile prendra au moins 15 ans. Dans la réalité, il y a des chances de l’opération soit plus longue que prévu, car il est bien possible que les prix des voitures électriques restent élevés et pour longtemps encore.
Cela dit, la transition vers la voiture électrique possède aussi son lot de détracteurs qui estiment que le coût global environnemental d’une voiture électrique est en fait supérieur à celui d’une voiture thermique pour la bonne et simple raison qu’il faut prendre en considération l’extraction des matières premières et notamment celles relatives à la construction de la batterie. Oui, mais voilà, de plus en plus d’études sur l’empreinte globale de la voiture électrique voient le jour et elles tendent toutes à démontrer les avantages de la voiture électrique par rapport au véhicule thermique en matière de rejets de CO2.
Au tour de l’ICCT
La dernière étude nous provient du Conseil International pour des transports propres (ICCT), une ONG indépendante et reconnue qui définit sa mission de manière suivante : « fournir une recherche impartiale et une analyse technique et scientifique aux autorités de règlementation environnementale ». Cette nouvelle enquête est très complète et elle livre des résultats qui semblent dissiper aujourd’hui les doutes sur la voiture électrique.
L’ICCT s’est intéressé aux quatre marchés principaux de la voiture électrique, c’est-à-dire l’Europe, les États-Unis, la Chine et l’Inde qui pèsent pour 70% des ventes mondiales de voitures électriques. Et pour la comparaison, tous les types de motorisation ont été pris en compte, c’est-à-dire non seulement les thermiques et les électriques, mais aussi les hybrides rechargeables, les modèles à hydrogène et même ceux fonctionnant au CNG (gaz naturel). Et pour que les résultats soient le plus fiables possible, les chercheurs ont pris en considération l’ensemble des émissions actuelles et futures attribuables à chaque étape du cycle de vie des véhicules et des carburants. Ce qui signifie donc que les coûts d’extraction, de raffinage, de distribution, mais aussi du recyclage ou de l’élimination ont été inclus dans le calcul.
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Et ce n’est pas tout : l’ICCT a aussi tenu compte de l’impact carbonique moyen des mélanges de carburants et/ou d’électricité, des émissions en utilisation réelle qui ont évidemment un impact chez les hybrides rechargeables, des chaînes d’approvisionnement pour la fabrication de batteries et même des émissions potentielles dues aux fuites de méthane de l’exploitation du gaz naturel ou dans le cadre de la production d’hydrogène de gaz. Difficile de faire plus complet…
69% en moins en Europe
À la sortie de l’ordinateur, les résultats sont particulièrement interpellant, car ceux-ci montrent que sur une durée de vie complète, la voiture électrique permet d’économiser en Europe entre 66 et 69% de rejets de CO2 par rapport à une voiture thermique conventionnelle. Ce résultat atteint une fourchette de 60 à 68% aux USA, mais beaucoup moins en Inde ou en Chine où une bonne part de l’électricité est produite à partir de charbon. Dans ces deux pays, il y a malgré tout un avantage, mais il ne se chiffre qu’à 19% en Chine et à 45% en Inde.
L’ICCT précise en outre que l’avantage de la voiture électrique va se renforcer dans les prochaines années en raison notamment de l’amélioration des procédés de fabrication, mais aussi des filières de recyclage. D’ici 2030, l’organisme prévoit ainsi que l’avantage CO2 des voitures électriques atteigne jusqu’à 77% ! (76% aux USA, 64% en Chine et 54% en Inde). En outre, l’organisme indique que si l’ensemble était produit exclusivement à partir d’énergie renouvelable, la différence atteindrait les 81% au niveau mondial.
L’hydrogène aussi ?
Selon l’ICCT, les voitures à hydrogène permettent aussi d’économiser du CO2 par rapport aux voitures traditionnelles, et ce malgré le fait que ce vecteur énergétique est majoritairement produit à partir d’énergies fossiles. Par rapport à une voiture à essence, le gain se situerait entre 26 et 40% (fonction de la zone géographique). L’ICCT précise que l’avantage est inférieur, car à l’heure actuelle, la production de l’électricité à partir de l’hydrogène est jusqu’à trois fois plus énergivore que pour une voiture électrique à batterie.
Pour les hybrides rechargeables, le gain se chiffrerait à 46% aux USA, mais à seulement 25-27% en Europe et entre 6 et 12% en Chine. Les hybrides non rechargeables (ou autorechargeables) permettent, elles, d’économiser 20% de CO2, ce qui n’est finalement pas mal avec une technologie finalement assez légère (petit moteur électrique et petite batterie).
L’ICCT conclut que les autres motorisations ont un impact négligeable sur les rejets de CO2, y compris le CNG qui était pourtant vanté jusqu’ici qui, selon l’organisme, serait même plus émetteur que le Diesel ! Aussi étudiés, les biocarburants ne permettraient qu’une réduction de 9% principalement en raison de leur assemblage qui ne se fonde pas suffisamment sur des déchets organiques. Les carburants synthétiques « ne devraient pas contribuer substantiellement à la décarbonisation » d’ici 2030, précise encore l’ICCT. À méditer…
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