Accélérer l’électrification de ses voitures tout en conservant son ADN : voilà en substance l’objectif avoué de Ferrari pour l’horizon 2030. Lors d’une conférence donnée devant des investisseurs à Maranello, le Président du Conseil d’administration de Stellantis, John Elkann, a indiqué que « l’électrification nous permettra de créer des voitures encore plus uniques. » La marque au cheval cabré a même détaillé ses ambitions en expliquant que ses futurs modèles électriques et hybrides devraient même représenter 80% de sa production d’ici à 2030. Un sacré changement !
Le plan stratégique 2022-2026 dévoilé par Ferrari prévoit ainsi la construction d’un nouveau bâtiment qui sera connexe à l’usine et qui accueillera la production des moteurs hybrides ainsi que l’assemblage de packs de batteries. Cela plaira-t-il aux aficionados de la marque ? À voir, même si le nouveau PDG de la marque, Benedetto Vigna, promet de « développer une voiture électrique qui procurera les mêmes émotions que quand vous conduisez une Ferrari traditionnelle ». Vraiment ? « La première voiture entièrement électrique de Ferrari sera à 100% sportive » a encore précisé le directeur commercial du groupe, Enrico Galliera. Manifestement, tout le monde y croit. Plus étonnant encore, Ferrari indique que la bande-son sera aussi de la partie pour ces modèles électriques et qu’il s’agit de surcroît d’un son authentique et pas factice.
60% en 2026 et 80% en 2030
Selon les plans de Ferrari, la part de voitures électrifiées et électriques devrait croître rapidement pour atteindre 60% des ventes en 2026 et 80% des ventes en 2030. Ferrari a donc bien l’intention d’embrasser aussi le virage de la voiture électrique. Le premier modèle du genre est d’ailleurs attendu dès 2025.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
La transition vers la voiture électrique devrait être profitable à Ferrari qui escompte réaliser un chiffre d’affaires de 6,7 milliards en 2026 contre 4,8 milliards d’euros cette année. Pour arriver à réussir son virage, la marque au cheval cabré va investir massivement dans les véhicules électrifiés : 40% des investissements seront consacrés aux hybrides et 35% aux véhicules 100% électriques. Ce qui en laisse peu pour les thermiques.
Or, sur le volet du thermique, Ferrari a pourtant encore une carte à jouer puisque le Parlement européen a ajouté un amendement à la loi qui vise à interdire la vente de voitures à combustion à partir du 1er janvier 2035. Parce qu’elle construit autour de 10.000 voitures par an, Ferrari voit cette échéance reculer d’un an (1er janvier 2036) tandis que la marque pourra encore au-delà de cette date commercialiser des bolides thermiques construits en petites séries (moins de 1.000 exemplaires). Comble : cet amendement, le 121, est justement appelé l’amendement « Ferrari ».
Le Purosangue comme vache à lait
Pour se financer, Ferrari va évidemment compter – comme Porsche à l’époque – sur son premier SUV, le Purosangue – qui verra le jour en 2023. Celui-là sera doté d’un V12 (on est donc loin de l’électrification), mais on imagine qu’il pourra se décliner aussi en une version hybride rechargeable rapidement.
Ce modèle devrait faire office de véritable vache à lait pour Ferrari qui, avec lui, espère considérablement augmenter ses ventes. Cette stratégie montre que Ferrari ne fera rien pour reculer l’échéance de 2036. Au contraire, la marque veut accélérer le tempo, quitte à être traitée sur le même pied que les autres au 1er janvier 2035 – Ferrari a vendu 11.155 voitures en 2021, soit une croissance de 22,3%.
De toute façon, la marque créée par Enzo Ferrari a l’assurance de pouvoir toujours construire des petites séries thermiques. À ses yeux, c’est probablement le plus important.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be