La Corée du Sud est en panique après l’incendie d’une voiture électrique – une Mercedes – dans un parking souterrain. La population a manifestement été effrayée de cet événement, à tel point d’ailleurs que le gouvernement exhorte aujourd’hui les constructeurs automobiles à agir et à prendre plusieurs mesures.
Mais quelle est l’origine de cette psychose ? Apparemment, un incendie s’est déclaré spontanément à bord d’une Mercedes électrique dans un parking de la ville d’Incheon. Les pompiers ont du lutter pendant 8 heures pour venir à bout de cet incendie tandis que 140 véhicules ont été détruits ou endommagés. Vu l’ampleur de la chose, les résidents des habitations ont été déplacés dans des abris.
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Surtout un problème d’infrastructure
Les autorités coréennes ont expliqué que l’incendie avait été aggravé en raison du mauvais fonctionnement des équipements de secours et notamment des extincteurs de secours. On parle donc bien des moyens de lutte contre ces incendies et donc pas de l’incendie ou du nombre d’incendies de voitures électriques. Les autorités souhaitent toutefois que ces incendies soient mieux maîtrisés et que les constructeurs comme les entreprises du bâtiment puissent mieux intégrer ces risques.
Pourtant, on sait que les voitures électriques prennent moins feu que les autres. Selon l’assureur américain AutoInsurance, 25 voitures électriques pour 100.000 unités vendues ont pris feu en 2023 contre 1.530 voitures à essence et 2.475 hybrides. Dans une étude publiée en février, le Seoul Metropolitan Fire & Disaster Headquarters faisait état de 1.399 incendies dans des parkings souterrains en Corée du Sud entre 2013 et 2022. Environ 44% d’entre eux sont attribués à des véhicules et les voitures électriques seraient responsables de 53% de ces 615 incendies d’automobiles. Pour sa part, le gouvernement coréen a recensé l’incendie de 72 voitures électriques l’an dernier alors qu’il n’y en avait eu que 24 en 2021. C’est une augmentation de 200%, ce qui s’explique logiquement par le nombre toujours supérieur de voitures électriques en circulation.
Des mesures globales
Mais pourquoi la Corée du Sud prend-elle les incendies de voitures électriques à bras le corps ? Tout simplement parce qu’elle est l’un des pays les plus densément peuplés. Plus de 60% de ses 50 millions d’habitants vivent en effet dans des appartements ou des logements collectifs qui utilisent souvent des parkings souterrains équipés de bornes de recharge. En gros, c’est exactement ce à quoi nous serons confrontés prochainement. La Corée du Sud ne fait donc qu’anticiper ce qui nous arrivera.
Et des mesures se profilent déjà. Le gouvernement souhaiterait en effet que les constructeurs communiquent le fabricant de la batterie implantée dans chaque voiture et cela dans un souci de transparence vis-à-vis du consommateur (qui est aussi à rassurer). Selon Moon Hak-hoon, professeur d’ingénierie automobile à l’université d’Osan interrogé par Automotive News Europe, « le simple fait d’exiger des constructeurs automobiles qu’ils indiquent la marque de la batterie d’une électrique ne permettrait pas de prévenir les incendies ». Par contre, cette donnée serait utile pour « calculer les risques d’incendie de chaque marque de batterie » et de « rendre cette information publique ». On imagine qu’indirectement, les constructeurs seraient aussi invités à travailler avec les équipementiers les plus fiables. L’idée fait aussi son chemin chez nous avec le passeport de batterie qui sera introduit en 2027.
Photos : Korea Now & Facebook
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