Si la transition énergétique est pleine de vertus environnementales, elle risque par ailleurs de provoquer aussi des effets non désirés, notamment dans le secteur automobile qui pourrait connaître un véritable tremblement de terre.
Et c’est logique, car c’est l’ensemble d’un processus industriel ancré depuis des décennies autour des modèles à combustion qui est aujourd’hui remis en cause et qui doit être repensé. On prévoit d’ailleurs que les conséquences de ce changement seront considérables, à la fois pour les constructeurs automobiles, mais aussi pour leurs nombreux fournisseurs et sous-traitants.
Il est déjà clair aujourd’hui que certains pourront s’adapter et profiter de l’électrification. D’autres en revanche sont appelés à disparaître, faute d’avoir pu s’adapter et de changer de business model.
Cette évolution aura pour conséquence d’importants changements économiques et sociaux au cœur des entreprises qui fournissent des composants aux marques automobiles. De nouvelles opportunités se présenteront bien sûr pour les entreprises produisant des moteurs électriques, des cellules de batterie ou des semi-conducteurs, car la demande ne fera qu’augmenter.
Selon la CLEPA, l’association européenne des équipementiers automobiles, l’augmentation de la production de voitures électriques permettra effectivement de créer approximativement 226.000 nouveaux emplois, mais cela ne suffira certainement pas à couvrir les autres pertes du secteur dont on parle évidemment moins. Une enquête menée par la CLEPA estime ainsi que 500.000 emplois seront perdus chez les équipementiers automobiles au cours des prochaines années.
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Les constructeurs craignent aussi pour l’emploi
Comme toujours, une sélection naturelle aura lieu avec de nombreuses entreprises qui ne seront pas en mesure d’opérer les changements nécessaires pour leur personnel. Il s’agit typiquement des travailleurs qui ne disposent pas de la formation adéquate pour pouvoir trouver un nouveau poste dans l’industrie de la voiture électrique naissante. Et c’est bien pour cette raison que la CLEPA tire la sonnette d’alarme.
Car, si l’objectif de la Commission européenne qui vise à interdire les nouvelles voitures thermiques dès 2035 est mis en œuvre, le secteur automobile connaîtra des temps très difficiles. Rien que chez les équipementiers, ce sont en effet 17 millions de personnes qui travaillent en Europe. Et beaucoup d’entre elles sont d’ores et déjà confrontées à un avenir incertain.
Forte de ce constat, la CLEPA souligne le besoin d’une transition plus progressive, incluant l’utilisation allongée dans le temps de motorisations hybrides et/ou de carburants renouvelables durables.
Ce type d’appel à l’aide a du reste déjà été formulé par certains constructeurs automobiles qui craignent devoir procéder à de grosses réductions d’effectifs. C’est notamment le cas du CEO de Volkswagen, Herbert Diess, qui a indiqué récemment que la transition vers la conduite électrique coûterait probablement au groupe Volkswagen au moins 30.000 emplois. L’industrie automobile française a fait de même par l’intermédiaire de Carlos Tavares, CEO de Stellantis, qui pense qu’un quart des emplois dans les prochaines années est menacé.
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