L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui est en charge de la classification des produits et composants dangereux en Europe se penche actuellement sur le cas du lithium. En effet, il est question pour l’organisme de classer le minerai sous le label « toxine reproductible de catégorie 1A ». La proposition a été faite à la Commission européenne afin de classer le carbonate, l’hydroxyde, mais aussi les sels de lithium comment des substances nocives pour la fertilité et dangereuses pour les enfants.
Actuellement à l’étude, ce dossier pourrait déboucher sur une décision concrète pour la fin 2022 ou le début 2023. Pour les industries minières et métallurgiques, c’est un vrai problème, car si décision positive il y a, elle affecterait la compétitivité et laisserait le champ libre à la Chine sur l’exploitation des métaux comme le lithium, notamment dans le cadre de la transition vers la voiture électrique.
Depuis plusieurs décennies, l’Union européenne continue de renforcer sa règlementation autour de l’environnement et du climat. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, mais aussi de mieux protéger les citoyens contre les effets néfastes de certaines substances ou activités industrielles. Retrouver le lithium dans la liste des éléments sous surveillance est étonnant à plus d’un titre, car il est évident que les énergies renouvelables ne permettront pas de résoudre l’entièreté de l’équation en matière d’énergie et que des solutions de stockage seront nécessaires. Donc les batteries qui, on le sait, font largement appel au lithium.
Levée de boucliers
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C’est dans ce contexte que sept organisations issues de l’industrie métallurgique tirent la sonnette d’alarme. Celles-ci se disent profondément inquiètes, car elles considèrent que les preuves scientifiques sont trop faibles pour justifier une classification stricte. Si une décision de classer ce composant comme dangereux était prise, cela affecterait les objectifs du contrat vert européen pour la voiture électrique et, avec eux, toute filière en plein développement de la construction des batteries.
Les entreprises qui aujourd’hui souhaitent investir dans l’écosystème des batteries seraient donc découragées de le faire, ce qui affecterait donc les investissements et les capacités d’extraction, de raffinage et de recyclage du lithium en Europe. Paradoxalement, l’Europe a pourtant ajouté en 2020 le lithium sur sa liste des matières premières essentielles à notre continent.
La Chine monopolistique
Actuellement, le lithium provient principalement d’Amérique du Sud ou d’Australie et il est raffiné en Chine, mais pas chez nous, car aucune filière n’a encore été développée. C’est donc l’Empire du Milieu qui assure 90% du raffinage de lithium nécessaire aux batteries.
L’Europe nage donc en pleine contradiction, tentée d’une part de classer le lithium comme produit dangereux et, d’autre part, de pousser la voiture électrique en avant en l’imposant pour tous les achats en neuf dès 2035. Il faut donc savoir ce que l’on veut. Car le lithium est aussi abondant en Europe, comme dans certaines régions du Portugal. Autant de projets qui risquent donc de ne pas voir le jour et d’accroître encore un peu plus notre dépendance à la Chine, une situation qui, avec la covid puis la reprise économique post-covid, a pourtant montré ses limites.
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