Le groupe pétrolier portugais Galp Energia et le producteur de batteries électriques suédois Northvolt vont construire ensemble près de Lisbonne une usine de raffinage de lithium. Selon les deux groupes, il s’agira de l’une des plus grandes usines d’Europe. La construction démarre dès à présent et on attend à ce que l’usine soit pleinement fonctionnelle pour 2025.
L’usine sera implantée à 40 km au sud de Lisbonne, une position stratégique, car cet emplacement permettra d’avoir « accès au réseau de chemins de fer et aux installations portuaires » précise Galp Energia. Les installations seront particulièrement développées et elles permettront de produire annuellement entre 28.000 et 35.000 tonnes d’hydroxyde de lithium, soit un volume permettant d’équiper environ 700.000 véhicules électriques (ou 50 GWh). C’est un début, sachant que les ventes de voitures neuves en Europe tournent autour des 12 millions par an (quand il n’y a pas de crise).
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Minerai essentiel
On le sait, le lithium est un minerai absolument essentiel pour les batteries des voitures électriques et on sait que la production est actuellement largement insuffisante, ce qui fait exploser les prix. Bien entendu, la guerre en Ukraine accroît ce phénomène, mais la situation est tellement critique que même la Chine commence à s’en inquiéter. Il est en effet attendu que la demande croisse de 26% dans les mois à venir, ce qui porterait les besoins à 450.000 tonnes, soit un volume supérieur de 10.000 tonnes à la production actuelle et qui est sérieusement court-circuitée avec les tensions géopolitiques.
L’implantation de cette usine au Portugal n’est évidemment pas une coïncidence. En effet, il ne faut pas oublier que le sous-sol de ce pays d’Europe regorge de ce précieux métal qu’est le lithium. Il s’agit donc de capitaliser dessus et d’en faire une activité économique importante, comme le souhaite le patron de Galp Energia.
Au total, 10% du sol portugais recèlerait du lithium, des réserves tellement importantes qu’elles permettraient à l’Europe d’être autosuffisante en lithium, alors qu’aujourd’hui 86% de notre consommation est importée depuis le Chili, la Chine et l’Australie.
Vu les enjeux de transition d’aujourd’hui, la Commission européenne suit naturellement de près ce dossier et elle l’encourage totalement tout comme le gouvernement portugais qui nourrit la perspective de créer de l’emploi et un savoir-faire national.
Le gouvernement portugais a d’ailleurs fait son choix et autorisé début février l’extraction de l’or blanc – le lithium – dans pas moins de six régions du pays. L’exploitation des 60.000 tonnes de réserves connues va donc débuter dans les mois à venir ce qui mènera à l’établissement d’une chaîne de valeur intégrée dans le pays pour servir l’écosystème des batteries et de la mobilité électrique de l’Union européenne. Le gouvernement a annoncé que l’extraction et l’exploitation s’effectueront dans un cadre environnemental strict, ce qui serait donc une bonne nouvelle pour notre transition énergétique. On pourrait espérer à terme que cette autonomie fasse baisser le prix des voitures électriques.
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