Économie

Europe : l’autosuffisance en batteries possible d’ici à 2030 si les décisions sont prises

Selon l’organisme Transport & Environment, l’Europe pourrait produire ses propres batteries en autosuffisance d’ici 2030. Mais cet aboutissement sera conditionné à des choix stratégiques qui doivent encore être posés.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 21 avr. 2024 | Temps de lecture : 8 min

La batterie reste l’élément central de la voiture électrique. C’est elle et sa technologie qui déterminent l’autonomie, la vitesse de recharge (en partie) ainsi que la longévité de la voiture étant donné qu’elle est aussi le composant le plus coûteux de ce type d’automobile.

Cela dit, jusqu’ici, l’Europe se trouve dans une situation de dépendance totale vis-à-vis du reste du monde. C’est notamment le cas pour les matières premières et notamment du lithium qui vient de très loin (Chili, Brésil, Pérou, etc.). Et justement, il s’agit d’un sujet sensible qui faisait l’objet d’une discussion la semaine dernière lors d’une réunion informelle de deux jours des ministres européens de l’Énergie, présidée par Tinne Van der Straeten (Groen) dans le cadre de la présidence belge.

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L’indépendance dès 2030 ?

Au cours de cet échange, certaines réalités ont été évoquées. Et elles ne sont pas négatives, bien au contraire. Car si l’Europe est bien consciente que la Chine détient un pouvoir absolu sur le lithium – toute sa chaîne de valeur, de l’extraction jusqu’à la fabrication de la batterie –, l’Europe peut parfaitement redresser la barre. Mais cela nécessite qu’elle se retrousser les manches. En effet, « d’ici 2030, l’Europe peut se débrouiller toute seule », affirme Julia Poliscanova, de l’organisation Transport & Environment (T&E), interrogée par la VRT.

Actuellement, ce sont le Chili et l’Australie qui sont les plus gros producteurs de lithium, chacun avec une technique particulière : le Chili filtre le lithium du sel des salars tandis que l’Australie l’extrait à partir de roches dures. D’autres pays possèdent aussi un grand potentiel comme Bolivie et le Zimbabwe.

En Europe aussi

Cela dit, le lithium est aussi très présent en Europe. Et de nombreux projets d’exploitation sont déjà en cours de développement, et ce dans un nombre croissant de pays. Pour T&E, le potentiel est tel que le volume d’extraction pourrait nous garantir l’autosuffisance pour toutes les batteries des voitures électriques d’ici 2030.

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Dit comme ça, les choses semblent simples et on se dit que le problème est réglé. Mais ce n’est pas tout à fait le cas. En effet, l’exploitation du lithium dans nos contrées nécessite plusieurs consensus dont celui de l’acceptation des communautés locales. Il faut aussi tenir compte de l’environnement et de sa préservation tandis que le déploiement des infrastructures d’exploitation doit aussi être rapide. En fait, ce qu’il manque, c’est un grand plan stratégique qui permettrait d’y voir plus clair et d’éviter la logique (tout à fait illogique d’ailleurs) d’une mosaïque d’initiatives non coordonnées.

En Belgique ?

Certes en Belgique, il n’y a probablement pas beaucoup de lithium à récupérer (ou on ne l’a pas encore vraiment trouvé). En revanche, le lithium est présent massivement dans les sols du Portugal, de l’Espagne, de la Serbie, de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. En outre, des matériaux comme le nickel et le cuivre aussi nécessaires aux batteries sont disponibles dans les sols nordiques. T&E pointe aussi que dans ce schéma, la Belgique pourrait jouer un rôle de tout premier plan dans les processus de recyclage dans lequel nos entreprises sont déjà très avancées, voir novatrices – il suffit de penser à Umicore, mais pas que…

Selon Julia Poliscanova, il est aussi nécessaire que l’Europe se bouge enfin et qu’elle tisse des liens commerciaux avec les pays producteurs, dont le Chili, l’Argentine et la Bolivie qui, ensemble, forment le triangle du lithium qui concentre 65% des réserves mondiales. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s’est rendue sur place pour signer un accord de coopération, mais les choses n’ont pas l’air d’avancer très rapidement, alors qu’il y a urgence. Actuellement, l’essentiel du lithium qui arrive en Europe vient de Chine. Diversifier les sources d’approvisionnement est donc nécessaire.

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Selon T&E, l’Europe a franchement les cartes en main pour se dresser contre la Chine et ses batteries. À la fois pour les matières premières, mais aussi dans le savoir-faire. Car elle dispose des compétences et des connaissances pour fabriquer ici même les batteries. Mais cela doit être pensé de manière globale, pour l’ensemble de la chaîne. Cela doit passer par des investissements et la création d’un environnement propice. T&E estime aussi que les entreprises européennes doivent former des partenariats pour concrétiser cette évolution. Mais ça nécessite de mettre les entreprises ensemble et que celles-ci envisagent leur collaboration comme complémentaire et non comme concurrentielle. Les choses peuvent donc changer rapidement et les solutions sont à portée de main. Mais qui aura la volonté ? Et qui mettra l’impulsion qu’il faut ? L’impact serait pourtant immense, à la fois pour les consommateurs, mais aussi pour la réindustrialisation de l’Europe. Car, jusqu’ici, on en parle beaucoup, mais les concrétisations sont rares. Et quand elles surviennent, c’est souvent encore dans un état de semi-dépendance vis-à-vis de la Chine…

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