Les pénuries dans l’automobile parties pour durer

Depuis près d’un an maintenant, plusieurs secteurs – dont le secteur automobile – souffrent de pénuries, notamment de semi-conducteurs ou de puces. Actuellement, les tensions sur la chaîne d’approvisionnement continuent de peser. Ce qui signifie qu’un retour à la normale n’est pas pour demain. Une menace ?

Publié le 1 janvier 2022
Temps de lecture : 4 min

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Les pénuries dans l’automobile parties pour durer

Lorsqu’on tire un bilan de l’année 2021, on ne trouve pratiquement aucun secteur qui n’ait été épargné par les pénuries. Les marchés du plastique, du bois, de la construction en général, mais aussi des métaux tels que l’étain, le magnésium et même le lithium ont connu de graves problèmes qui ont engendré à la fois une explosion des prix, mais aussi une raréfaction des produits sur le marché. Un cercle vicieux dont il est apparemment difficile de s’extraire.

Les explications à ces pénuries sont multiples. Les spécialistes évoquent le redémarrage trop brutal des économies et qui s’est focalisé sur la demande de biens et non pas de services. Plus important : le caractère déséquilibré de la chaîne de valeur mondiale a aussi contribué à réduire l’offre. Par exemple, le fait d’extraire la majorité de certaines matières premières en Chine ou de fabriquer une grande part des produits dans cette région du monde implique une dépendance dont les limites se manifestent actuellement.

Le secteur auto fortement touché

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Le secteur automobile a subi de plein fouet des pénuries. À la fois pour les semi-conducteurs ou les puces électroniques, mais aussi pour certains minerais comme l’aluminium, le magnésium (produit à partir d’aluminium) ou encore le lithium qui est incontournable pour les voitures électriques (batterie).

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Résultat: l’envol du prix des matières premières et l’allongement des délais de livraison. Ces deux éléments réunis ont entraîné une chute des ventes inédite à ce jour. Selon l’OCDE, sur les 9 premiers mois de 2021, la production des véhicules neufs a chuté de 26% en Europe par rapport à 2020 qui était pourtant la première année de la crise du coronavirus. Pour se rendre compte de l’ampleur de la chose, il faut savoir que cette réduction de la production a entraîné à elle seule une chute de 1,5 point du PIB allemand. C’est dire…

Pas d’amélioration en vue

Manifestement, la période de pénuries et de difficultés est partie pour durer. En effet, selon le cabinet Counterpoint, les tensions pourraient perdurer jusqu’à la mi-2023. Le problème dans cette équation est que, bien que donneurs d’ordre, les constructeurs ont découvert qu’ils n’étaient pas prioritaires dans les filières des semi-conducteurs.

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Dans ces conditions, les constructeurs automobiles tentent par tous les moyens de renverser la vapeur en nouant des partenariats, ce qu’ils n’avaient évidemment pas fait avant la crise. Par exemple, Ford a annoncé une collaboration avec GlobalFoundries et quelques jours plus tard, Stellantis a renforcé son alliance avec Foxconn. BMW a lui annoncé un accord tripartite avec le spécialiste de puces de communication Inova Semiconductors et GlobalFoundries. Ces partenariats sont totalement inédits, car, habituellement, les fabricants de puces étaient des fournisseurs de rang 3 ou 4 pour les constructeurs. Cela dit, ça ne veut pas dire non plus que l’affaire est réglée. Car l’industrie automobile n’est pas une industrie clé pour les producteurs de semi-conducteurs. Elle représente environ 10% de la consommation totale, ce qui ne leur donne qu’un poids limité face aux producteurs.

En outre, les constructeurs devront aussi simplifier leur consommation de puces. Selon IHS Markit, un SUV Audi embarque 28 puces différentes provenant de 7 producteurs différents. C’est naturellement une source de complexité, mais aussi de vulnérabilité. Car la pénurie d’une seule puce peut mettre une chaîne à l’arrêt.

Quoiqu’il en soit, les pénuries vont encore perdurer en 2022 et jusqu’à la mi-2023 selon les estimations, spécifiquement dans le secteur automobile qui souffre aussi des retards du transport maritime tout autant que des prix des conteneurs qui ont explosé à l’autonome 2021 (car là aussi, il y a pénurie). L’OCDE pense que les nouvelles capacités de production pour les puces et que la disponibilité des conteneurs pour leur transport ne seront pas solutionnés avant un ou deux ans. Dans l’intervalle, il faudra donc encore prendre son mal en patience et composer avec des prix élevés. À condition que le variant Omicron – ou un autre qui pourrait nous arriver, tout est possible – ne vienne encore une fois perturber cette situation déjà difficile.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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