La révolution des batteries nous viendra-t-elle de l’électrolyte solide ? Pas seulement. Car les recherches concernent tous les aspects des accumulateurs : la chimie, les anodes, les cathodes, l’encombrement, le poids, etc. Et justement, le Coréen LG Energy Solution annonce une rupture pour les packs. Ce sera pour 2028 et cela concerne cette fois la méthode de production des cellules.
Concrètement, LG a mis au point un nouveau procédé dit « de revêtement à sec » qui viendra remplacer l’actuel processus humide à forte consommation d’énergie pour la fabrication des électrodes de cathode et d’anode. Le Coréen n’est pas le seul à travailler sur cette technologie, mais manifestement, il sera le premier à pouvoir la mettre en œuvre à grande échelle, ce qui aura un impact direct sur le coût de production, sur l’espace nécessaire à la fabrication ainsi que sur l’environnement.
Un changement de paradigme
Actuellement, la production des cellules s’effectue avec la technique du revêtement humide qui nécessite des étapes coûteuses et énergivores, car il faut successivement dissoudre des produits chimiques dans des solvants toxiques pour ensuite les sécher dans un four de 100 m de long chauffé à une température de 200°C. Le revêtement sec permet donc d’économiser de grandes quantités d’énergie, de réduire les besoins en espaces, mais aussi en machines ou en traitement des solvants. De quoi influer positivement sur les coûts de production et donc réduire les prix des cellules.
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LG Energy Solution travaille sur cette technologie de revêtement à sec depuis 10 ans selon Automotive News Europe. Les travaux sont suffisamment concluants pour que l’industriel passe à la phase de production qui sera effective à grands volumes dès 2028. Une deuxième ligne pilote vient d’ailleurs d’être inaugurée. LG estime que le procédé à sec permettra de réduire les coûts de fabrication des batteries dans une fourchette allant de 17 à 30%. Les économies d’énergie seraient, elles de 30% et celle en espace nécessaire de 50%.
Les Chinois en échec ?
LG sera donc le premier à lancer cette technologie, prenant ainsi les constructeurs et industriels chinois de court. Pour le Coréen, l’enjeu est de taille, car il a vu sa part de marché pour les batteries passer de 14,6% l’an dernier à 12,6% cette année en raison notamment du succès des batteries LFP qui rapportent beaucoup d’argent à BYD ou CATL. Car le prix de ces batteries a chuté de 44% en très peu de temps. Une innovation était donc nécessaire à LG pour se repositionner sur le marché et redevenir compétitive.
De nombreuses autres entreprises travaillent à cette technologie. Tesla l’avait d’ailleurs annoncé en 2020, mais le constructeur américain n’est pas parvenu à concrétiser son idée. C’est aussi le cas de Samsung, de Panasonic ou de Svolt Energy Technology. Forcément, quand on n’a pas de lithium ou d’autres minerais rares pour les batteries, il faut des idées. Et celles qui touchent au processus de production pourraient être décisives pour concurrencer (enfin) les Chinois.
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