La Belgique a toujours été une terre d’industries dont un pan a longtemps été versé dans l’automobile. En effet, après avoir eu plusieurs marques nationales (FN, Minerva, etc.), notre territoire a accueilli de grandes usines de production : Opel, Renault, Volkswagen, Volvo ou encore Ford. Bien entendu, ces dernières années, la mondialisation et la volonté des industriels de chercher des lieux garants de coûts de production moins élevés ont réduit cette activité industrielle.
Mais aujourd’hui, le passage à la voiture électrique pourrait représenter une nouvelle opportunité pour la Belgique et ses travailleurs qui, c’est clair, comptent parmi les plus qualitatifs de la planète. Outre l’usine bruxelloise d’Audi qui s’est vu confier la production de modèles électrique d’importance pour la marque dans les prochaines années, d’autres activités sont sur le point de voir le jour et notamment une usine de production de batteries.
Un rôle clé dans la transition ?
Ainsi, la société ABEE (Avesta Battery & Energy Engineering) spécialisée dans les technologies de batteries et d’énergie pour les applications automobiles a annoncé son intention de construire une giga-usine de batteries dans notre pays, des éléments qui seraient destinés non seulement au secteur automobile, mais aussi au secteur éolien ainsi qu’à d’autres applications en énergies renouvelables, comme le solaire.
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Sur la RTBF, les responsables d’ABEE ont annoncé que l’usine serait installée à Seneffe-Manage, dans le Hainaut et que la production devrait atteindre une capacité annuelle de 3GWh dès 2025. Pour le patron d’ABEE, Noshin Omar, « la Belgique deviendra l’un des acteurs clés de la production de batteries. » Et de renchérir auprès de nos confrères du journal l’Écho : « nous avons déjà beaucoup de clients dans le Benelux et il y avait une forte demande pour une production locale ».
Un projet d’envergure et un soutien public
L’avantage de ce projet est qu’il impliquera tout l’écosystème wallon, comme les autres fournisseurs, mais aussi les universités pour la recherche. L’usine n’est donc qu’un point de départ et les possibilités seraient donc multiples. De quoi rejouer le coup des biotechs dont la Belgique s’est fait la spécialiste depuis plusieurs années ? On l’espère. En tout cas, le gouvernement régional a déjà été sollicité pour soutenir le projet d’ABEE et il a déjà répondu par une lettre d’intention. Mais rien n’a filtré sur les termes du préaccord.
Les batteries d’ABEE – conçues par le centre de recherche situé en Belgique – ont ceci d’intéressant : leur technologie se passe de nickel et de cobalt, ce qui réduit évidemment leur empreinte écologique et accroît la facilité de recyclage.
Du côté de la direction d’ABEE, on se dit confiant même si le permis d’environnement doit encore être délivré. Noshin Omar n’a en tout cas pas de doutes et, selon lui, rien ne peut plus à ce jour bloquer le projet.
Une demande qui explose
Bien évidemment, ce projet d’ABEE tombe à pic dans une Europe qui va avoir grand besoin d’une quantité énorme de batteries pour les voitures électriques dans les années qui viennent. En effet, il est maintenant question de s’affranchir des pays dont l’Europe est dépendante (Chine notamment) pour la production de ses batteries. Les plans des décideurs prévoient d’ailleurs que 90 % des besoins en batteries soient couverts dès 2030. Ce qui nécessite évidemment le développement rapide de toute une industrie.
ABEE est une entreprise qui grandit vite. Après avoir exploré tous les aspects de la vie d’une batterie (production, utilisation, recyclage), voilà donc que la première usine de production est sur les rails. Elle devrait permettre la création de 300 à 500 emplois. Une belle histoire en perspective donc qui, on l’espère, pourra aboutir et s’inscrire en droite ligne des succès d’Umicore (avec Volkswagen), de Solvay (alliances avec Summer IPCEI et Orbia) ou encore de Comet qui se concentre sur le recyclage.
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