Les ventes mondiales de voitures électriques et hybrides rechargeables ont encore plus que doublé en 2021, ce qui porte la part des voitures électrifiées à 16,7 millions d’unités. Cette augmentation est due à l’élargissement de l’offre des constructeurs, mais aussi à la pression qui s’accroît sur les utilisateurs et notamment de la nécessité d’une neutralité carbone dans les transports à l’horizon 2050.
Si ces chiffres de progression restent impressionnants, il ne faut pas croire pour autant que la voiture électrifiée – et par extension électrique – s’imposera si facilement d’elle-même indique l’étude Electric Vehicle Outlook réalisée par BloombergNEF.
L’organisation décortique ainsi les chiffres mondiaux du parc et indique que les voitures rechargeables (hybrides compris) pèsent pour 9% du marché (6,6 millions d’unités) alors que pour les deux-roues, ce mix passe à 42%. BloombergNEF estime qu’en 2025 les ventes atteindront 20,6 millions de voitures électriques et hybrides rechargeables, ce qui représentera 6% du parc total. L’organisme indique bien évidemment que la réalité sera très différente d’une région à l’autre en raison des politiques locales, mais aussi des conditions socio-économiques et de la volonté politique.
Quelles régions comme locomotives ?
Selon BloombergNEF, c’est la Chine et l’Europe qui accueilleront le plus gros de cette flotte de voitures électrifiées. En effet, 39% du total de la production des nouvelles voitures électrifiées se retrouvera en circulation dans ces territoires avec un net avantage à la Chine dont le parc global comptera alors 13% de voitures rechargeables et 8% pour l’Europe. Certains pays d’Europe feront toutefois davantage office de locomotives, comme la France ou l’Allemagne qui compteront pour 50% de voitures électrifiées dans leurs nouvelles immatriculations. On peut logiquement s’attendre à ce que ce soit aussi le cas en Belgique, surtout avec notre système de voitures de société et les largesses fiscales qui vont avec. Les États-Unis seront par contre à la traîne avec seulement 15% de ventes de voitures électrifiées estime encore BloombergNEF. Ce qui peut s’expliquer par l’étendue du territoire, mais aussi par le peu d’offres de pickups électriques ou hybrides, un genre toujours largement plébiscité outre-Atlantique.
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BloombergNEF prévoit que les ventes de voitures essence et Diesel continueront de baisser : d’ici trois ans (2025), elles auront encore fondu de 19%, mais il faudra néanmoins attendre 2027 pour que la demande pour ces carburants commence à décroître. Pour l’heure, BloombergNEF indique que le nombre de voitures électriques ou hybrides rechargeables en circulation permet l’économie de 1,5 million de barils par jour, soit 3% de la demande en carburant destiné au transport routier.
Délicates prévisions à long terme
BloombergNEF explique en outre que des prévisions à long terme restent compliquées. Car on ignore encore les intentions de certaines régions sur ce volet. Dès lors, si d’autres territoires imposaient comme l’a fait la Commission la sortie des véhicules thermiques à une certaine échéance, les choses pourraient alors changer plus ou moins rapidement.
BloombergNEF estime toutefois qu’en 2040, le marché comptera pour environ 70 millions de voitures électrifiées, ce qui ne fait que 3,5 fois plus que la prévision de 2025 (20,6 millions). Cela correspondrait donc à environ 90% du marché, mais à condition qu’il reste à son niveau actuel qui est très faible vu la crise. Le marché global devrait en effet plutôt tourner autour des 100 millions de voitures produites et pas autour des 80 millions comme c’est le cas aujourd’hui.
BloombergNEF indique que pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, il faut que, vu le taux de remplacement global, toutes les voitures thermiques aient disparu des concessions automobiles pour 2038 au plus tard. BloombergNEF termine en indiquant qu’aujourd’hui, la planète compte 1,8 million de points de recharge, une infrastructure qui doit passer à une fourchette de 340 à 490 millions pour disposer d’un environnement viable pour les voitures électrifiées. Ces voitures devraient d’ailleurs selon le spécialiste faire augmenter la consommation d’électricité de 27%. Il est donc plus que temps que la Belgique réfléchisse sérieusement à son avenir énergétique, son indépendance et l’efficacité de ses sources de production.
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