Un certificat d’origine obligatoire pour les batteries dès 2026

Dès 2026, les voitures électriques devront être accompagnées d’un passeport virtuel. Celui-ci décrira non seulement les caractéristiques de la batterie, mais aussi les composants utilisés ainsi que l’origine des matériaux. Objectif : offrir plus de transparence et inciter à une production plus écologique.

Publié le 11 avril 2023
Temps de lecture : 4 min

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Un certificat d’origine obligatoire pour les batteries dès 2026

La batterie d’une voiture électrique reste l’un des éléments les plus importants, car c’est elle qui détermine l’autonomie, mais aussi une grande partie du prix d’un véhicule électrique. Elle compte en effet aujourd’hui pour 40% du coût global, ce qui s’explique par la concentration de matériaux précieux ou rares. Cela dit, la batterie reste aussi l’élément à produire qui est le plus polluant et le plus émetteur de CO2. À ce sujet, l’origine de la batterie et de ses composants est une véritable nébuleuse et bien malin serait le consommateur capable d’attester de l’origine des composants ou des matériaux de celle-ci.

Pour cette raison, un programme visant à apporter de la transparence sur les batteries a été présenté en janvier dernier. C’est la Global Battery Alliance (GBA) qui se charge de sa mise en œuvre, une alliance qui regroupe 130 membres issus d’institutions publiques et de groupes privés (Audi, BASF, BMW, CATL, VW, Tesla, Renault, Stellantis…). Objectif ultime : intensifier les efforts de réduction de l’empreinte carbone des batteries électriques.

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Une foule d’information

Si l’initiative de Global Battery Alliance est à saluer, car elle permettra probablement de conscientiser la part des consommateurs qui souhaitent consommer plus responsable, il faut malgré tout souligner que cet accord a mis 3 ans à être finalisé en raison notamment de la foule d’informations à renseigner sur ce passeport.

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En effet, ce certificat numérique ne renseignera pas que l’empreinte carbone de la batterie considérée, mais aussi le nombre de cellules qui composent les modules et le pack, leur origine, leur chimie ou encore le nom du fabricant. Pour les porteurs du projet GBA, il s’agit donc aussi d’assurer une forme de traçabilité de la batterie qui fasse aussi état du respect des droits humains. Car, on s’en doute, tous les constructeurs n’appliquent pas les mêmes normes humaines et environnementales, spécialement la Chine.

Une blockchain de la batterie

La présentation du projet de Global Battery Alliance au dernier Forum de Davos n’est pas étonnante. Car elle s’inscrit en fait dans l’objectif européen d’obliger les industriels à fournir des informations sur leurs batteries dès le 1er juillet 2024 et notamment sur l’empreinte carbone. Mais GBA entend toutefois aller plus loin pour garantir une traçabilité complète. En outre, le groupement entend également ajouter à l’ensemble des informations une classe de performance énergétique, comme c’est le cas actuellement avec nos électroménagers. Le passeport consistera en un QR Code qui serait directement imprimé sur la batterie en question.

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Accélérateur de transition ?

Ce passeport qui sera introduit en 2026 ne s’appliquera qu’à l’Union européenne. On peut se demander dès lors quel sera son impact sur l’évolution des normes environnementales de l’autre côté de la planète, et notamment en Chine. Pour les porteurs du projet, il devrait malgré tout y avoir un impact, car les constructeurs chinois nourrissent de grandes ambitions pour la voiture électrique en Europe. Leur réussite commerciale passe donc aussi par notre territoire.

Ce passeport n’est en outre qu’une étape dans la réglementation relative aux batteries des voitures électriques. En effet, dès 2030, certains dosages obligatoires seront d’application. Si elle aboutit, la législation prévoit par exemple que les batteries ne pourront être composées que de 4% de lithium et de nickel, de 12% de cobalt, etc. Le passeport conçu par Global Battery Alliance sera alors un outil précieux pour éliminer les batteries les moins respectueuses de l’environnement.

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Quatre catégories

Actuellement, le site web de Global Battery Alliance est au stade expérimental, mais on peut déjà découvrir la classification telle qu’elle sera opérée. Il y aura un onglet « batterie » qui renseignera les caractéristiques du produit, un onglet « matériaux » avec tous les détails relatifs à ce point, un onglet « ESG » dédié au respect des droits humains et de la bonne gouvernance des entreprises tandis que la partie « données » regroupe l’ensemble des data issues de chaque composant. Naturellement, il reste un gros travail à mener sur la collecte des données. On espère par ailleurs que les concepteurs de ce passeport ont prévu suffisamment de garde-fous pour éviter que celui-ci soit trafiqué.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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