La voiture électrique fait toujours l’objet d’un débat entre partisans et opposants. Mais les statistiques vont mettre tout le monde d’accord : un peu moins de 25% des Belges qui ont immatriculé une nouvelle voiture l’année dernière ont opté pour une voiture électrique. C’est ce que révèlent les chiffres du SPF Mobilité et de la FEBIAC, la fédération des marques automobiles. Bien sûr, les voitures électriques ne dominent pas encore le marché, mais par rapport aux années précédentes, l’augmentation est forte puisqu’elle atteint +8% par rapport à 2023. Au total, les voitures électriques représentent 64.000 véhicules immatriculés.
Bien évidemment, personne n’ignore que cette croissance est surtout le fait des entreprises et donc des voitures de fonction ou de société. Car désormais, les règles de déductibilité n’autorisent plus que la déduction complète pour les voitures à batterie. Pour les hybrides rechargeables, cela s’éteindra en effet cette année. Les particuliers sont par ailleurs mieux lotis en Flandre puisque la Région octroie une prime de 5.000 euros pour les voitures neuves. Mais ça ne durera peut-être pas, car la subvention se limite aux demandes introduites cette année, sauf changement.
Les gouvernements influencent
L’influence des gouvernements est évidente lorsqu’il s’agit des voitures électriques, que ce soit de manière positive ou négative. Grâce à des aides importantes, notre pays reste actuellement aux avant-postes pour les parts de marché des voitures électriques. Et sans celui-ci, les ventes s’effondrent, comme on a pu le constater récemment en Allemagne lorsque Berlin a stoppé ses aides à l’achat.
Les derniers chiffres communiqués par l’association des constructeurs européens ACEA montrent qu’en mai de cette année, dans toute l’Europe, seulement 12,5% des voitures neuves achetées étaient électriques, contre 13,8% l’année précédente. Les statistiques montrent également qu’en dehors des grands pays comme la France et l’Allemagne, la Belgique est le pays chouchou pour la voiture électrique.
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Les Chinois à la marge
La toute-puissance des flottes dans notre pays se manifeste également à travers le choix des marques au terme de ce premier semestre. Le top 5 est largement dominé par des constructeurs qui ont su adapter leur offre aux besoins des flottes. Ces véhicules sont avant tout électriques et dotés d’une forte image, comme les BMW, les Volkswagen, les Audi, les Mercedes et les Volvo. L’émergence de Tesla à la 9e place de ce palmarès s’explique aussi naturellement par l’importance du secteur des véhicules de flotte dans notre pays.
Bien entendu, les acteurs chinois qui possèdent des propositions 100% électriques profitent aussi de cet effet (fiscal) levier. C’est le cas de MG ou de BYD. Cela dit, leur croissance reste malgré tout faible, car les Chinois totalisent moins de 2% de parts de marché. Le raz-de-marée reste donc pour l’heure à un stade assez sous-marin. Mais ça changera probablement, sauf si les droits de douane annoncés par l’Europe sont effectivement levés. A voir.
BMW et Dacia
Dans l’ensemble, le marché automobile belge est resté stable au premier semestre, avec 263.000 immatriculations. Le leadership reste détenu par BMW. Ça fait d’ailleurs plusieurs années que le constructeur bavarois tient la dragée haute à ses concurrents ; une voiture sur dix provient de la marque à l’hélice. Là aussi, la situation est unique au monde et elle découle bien évidemment du système des voitures de société.
Il faut souligner la nette progression de Dacia, qui est désormais plus importante que la marque mère, Renault, montre en même temps que les consommateurs privés achètent avant tout en fonction du prix. Ce succès incite déjà Citroën à poursuivre une stratégie low cost similaire, comme il l’a récemment démontré avec la nouvelle C3.
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