L’inflation record et les prix des carburants élevés seraient-ils de nature à induire un changement de comportement ? Manifestement oui si l’on en croit plusieurs signaux. Et c’est compréhensible, car la pression financière sur les ménages devient de plus en plus difficilement supportable. Dans l’incertitude de l’avenir, ceux-ci adaptent donc leurs comportements : certains se restreignent tandis que d’autres vont faire leurs courses et leur plein de carburant à l’étranger.
Récemment, un groupe de travail mandaté par le gouvernement avait remis une série de recommandations pour économiser rapidement de l’énergie, dont celle de réduire à 100 km/h la vitesse sur les autoroutes. Cela dit, le gouvernement n’a pas souscrit à cette proposition, pas plus que l’institut VIAS.
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Des changements malgré tout
Si la mesure n’est pas rentrée en application, elle semble pourtant faire des adeptes qui l’ont adoptée de manière indirecte. C’est particulièrement vrai en Wallonie selon un sondage mené par l’Agence wallonne de la sécurité routière en mai de cette année. De plus en plus d’automobilistes adaptent leur comportement et prennent le parti de rouler moins vite. Selon le sondage, 25% des conducteurs du sud du pays rouleraient moins vite afin de consommer moins et de tenter de préserver leur pouvoir d’achat.
Plus révélateur encore : l’AWSR indique que quatre Wallons sur cinq (80%) envisagent de modifier leur pratique de mobilité, c’est-à-dire de se tourner vers d’autres moyens de transport, que ce soit le vélo, les transports en commun ou les moyens de mobilité douce. Une révolution !
Un calculateur pour mieux économiser
Comme pour enfoncer le clou, l’AWSR lance d’ailleurs une nouvelle campagne de sensibilisation qui permet via une plate-forme en ligne (www.leverlepied.be) de calculer combien ils économisent en roulant moins vite. Le calculateur prend en compte le modèle de voiture, mais aussi sa puissance et son année de construction.
Par exemple, si on sélectionne une Golf de 2017 équipée du 1.0 TSI de 116 ch et que l’on accepte de réduire sa vitesse de 10 km/h (sur 20.000 km annuels), on obtient une économie de 71,23 euros/an. Bien évidemment, en fonction des modèles considérés et de la réduction de la vitesse, l’économie pourra être plus ou moins importante.
L’AWSR rappelle par contre qu’augmenter sa vitesse de 10% accroît le risque d’accident avec lésion corporelle de 20% et de 40% les accidents mortels. Or, on sait que 75% des Wallons avouent rouler trop vite et que 23% d’entre eux le font même très régulièrement. Même si elle ne procure pas des économies énormes, lever le pied est donc bon pour le portefeuille, mais aussi pour la sécurité et la planète.
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