ESSAI Kia Stinger: que reste-t-il à BMW? (+VIDEO)

Pour une surprise, c’en est une bonne : cette première Kia « premium » a largement de quoi épater les « béhèmistes » les plus endurcis ! Premier essai particulièrement prometteur…

Publié le 30 août 2017
Temps de lecture : 8 min

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ESSAI Kia Stinger: que reste-t-il à BMW? (+VIDEO)

Parfois, les journalistes automobiles ne savent pas par quoi commencer, tant la nouveauté qu’ils ont essayée est fade et sans intérêt. Avec cette Stinger, c’est l’inverse : faut-il commencer par les sensations de conduite, la révolution que constitue ce modèle pour un généraliste comme Kia, son positionnement face aux Audi A5 et BMW Série 4 Gran Coupé, ou encore son style hors du commun ? Versons dans le classicisme en évoquant ce dernier point. Franchement, face au look certes très élégant mais aussi de plus en plus « entendu » adopté par les constructeurs allemands premiums, cette coréenne fait du bien.

L’ensemble est équilibré et cohérent, mais les détails originaux ne manquent pas, comme la prolongation des feux arrière sur les ailes. Les regards des autres conducteurs lors de cet essai effectué dans la région de Francfort sont encourageants pour Kia : la Stinger attire clairement l’attention, et j’ai cru déceler dans les yeux de ces curieux quelque chose du genre « Mais qu’est-ce que c’est que cette belle auto pas comme les autres ? ». J’ai même pensé un moment que le passager d’une BMW Série 7 allait me demander de m’arrêter pour prendre une photo ! Je pense que la marque a visé juste en sortant une carrosserie à la fois remarquable mais pas tape-l’œil et classe mais pas passe-partout. Une très bonne entrée en matière !

Tout de suite bien

Comme lors d’une rencontre, la première impression est très importante avec une voiture. Et dès que je me suis assis au volant de la Stinger, j’ai eu un excellent sentiment. Le « toucher de porte », l’odeur de l’habitacle, l’élégance du meuble de bord, le choix des matériaux, la position de conduite… Tout m’a immédiatement semblé parfait, à tel point qu’après 50 mètres, j’ai poussé un (discret) « waouh » alors que j’étais seul à bord ! Bon, je dois préciser que Kia m’avait évidemment confié une version haut de gamme de sa nouveauté : moteur 3,3 litres V6 de 370 chevaux, quatre roues motrices, cuir Nappa, Alcantara sur les montants de pare-brise ou les pare-soleil… Tout cela ne sera pas de série, mais « ça le fait » !

De base, vous aurez droit à un moteur 2.2 CRDi de 200 chevaux. Bonne nouvelle pour les gros rouleurs, même s’il faudra évidemment vérifier si le sentiment général ressenti à bord de ces modèles moins exclusifs (on attend aussi un 2 litres turbo essence de 255 chevaux) sera aussi réussi.

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Vraiment agréable

Par défaut, le mode « Comfort » est sélectionné. Dans ces conditions, le moteur ronronne gentiment mais discrètement, la suspension est ferme mais confortable (malgré les roues de 19 pouces de notre modèle d’essai, contre 17 pour les versions de base), et on dispose déjà d’une voiture efficace et très agréable à conduire. La direction à assistance électrique se révèle particulièrement précise, et le train avant se montre plus incisif que celui d’une BMW Série 4 Gran Coupé. Car oui, c’est bien à ce modèle que la Stinger s’attaque, même si la coréenne est presque 20 centimètres plus longue. Mais Kia estime que seules la Bavaroise en question et l’Audi S5 Sportback sont comparables à sa dernière création. La première est vendue 58.000 euros TVAC (en 4×4) et la seconde 63.500. Pourtant plus puissante (370 chevaux contre 325 pour la BMW et 345 pour l’Audi), la Stinger sera moins chère : 54.000 euros TVAC avec un équipement ultra-complet. Logique : on ne s’attaque pas à de telles icônes sans faire quelques sacrifices ! A noter que les versions moins puissantes seront vendues 45.700 (essence) et 46.000 euros (diesel).

Le revers du coupé

La coréenne profite relativement peu de sa longueur supérieure pour offrir plus d’habitabilité que ses rivales. A l’arrière, les grands comme moi (1,90m) auront les cheveux dans le plafond, l’appuie-tête à hauteur de la nuque… et les pieds en retrait des sièges avant car ceux-ci sont implantés trop bas (le conducteur est assis 4,5 cm plus bas que dans une Optima). Quant à l’éventuel 5e passager, je ne lui donne pas 2 minutes pour se plaindre de sa position, même si c’est un enfant !

Bref, la Stinger conviendra bien à un couple avec deux jeunes enfants mais il faudra penser à changer de modèle quand ceux-ci deviendront ados, ou si la famille s’agrandit encore. Le coffre, extensible de 406 à 1.114 litres, n’est pas non plus extraordinaire mais le grand hayon peut se révéler pratique.

Vraiment impressionnante

Me voilà donc parti vers la campagne francfortoise pour voir si ma première (excellente) impression se confirme. Jusqu’à l’autoroute, tout va bien. Je fais déjà corps avec cette auto, comme si je l’avais conduite toute ma vie ! Elle semble réellement pensée pour donner du « feedback » au conducteur, et aucune alerte intempestive ou assistance électronique de sécurité foireuse ne vient gâcher le plaisir. Elle dispose pourtant de toutes les dernières innovations en la matière (je ne vous fais pas la liste, il y en aurait pour deux pages !) et n’a rien à envier, d’un point de vue technologique, à ses cibles allemandes. Au contraire, même, puisqu’apparemment ces systèmes ont le bon goût de se faire oublier, pour une fois !

Le moteur et la boîte auto 8 rapports, irréprochable, répondent aussi parfaitement. Décidément, rien à redire !

Sur l’autobahn, j’apprécie le silence à vitesse stabilisée et le bruit du moteur V6 bi-turbo en accélération. Et il pousse, le bougre ! A la première ligne droite non-limitée, me voici à plus de 250 compteur ! Il ne faut vraiment pas longtemps pour atteindre cette vitesse : moteur et boîte font le job !

Je mentirais si j’affirmais que la Stinger est la voiture la plus stable du monde à plus de 200 mais elle donne quand même totalement confiance, même si une BMW M550i se montre encore plus imperturbable dans ces conditions (j’ai roulé à ces vitesses la veille avec ce modèle, d’où cette référence incongrue).

Mais le meilleur reste à venir. Kia avait prévu une petite montée (et descente) de col pour nous démontrer les qualités de son bébé. Et c’est là que, tout d’un coup, je me rappelle que la marque m’avait d’abord invité à essayer la Stinger sur la Nordschleife du Nürburgring. J’avais dû décliner (c’était la semaine des 24 Heures du Mans) mais je m’étais dit que c’était gonflé !

Pourtant, je dois avouer qu’après ces trop courts kilomètres de route « de montagne », j’irais bien faire quelques tours de l’ « enfer vert » ! Franchement, la Stinger y aurait parfaitement sa place. En mode Sport, les suspensions se durcissent un peu (mais pas trop), la direction aussi (idem), le bruit du moteur se fait plus présent dans l’habitacle (et carrément agréable à l’oreille), l’accélérateur répond encore plus gaiement… Bref, la Stinger passe du statut de familiale très dynamique à celui de vraie sportive ! Le train avant est très incisif, l’arrière l’aide à tourner, et à l’accélération ce dernier s’écrase gentiment, comme si on était au volant d’une propulsion. A part au Royaume-Uni, toutes les Stinger 3.3 V6 Bi-turbo seront pourtant 4×4. Mais les réglages de la transmission et l’équilibre général font que le plaisir est aussi grand qu’avec une deux roues arrière motrices. Et c’est un ayatollah de la propulsion qui vous le dit !

Un mot enfin sur les freins, puissants et suffisamment endurants pour un usage routier très sportif. Merci Brembo !

Bref, pour répondre à la question de départ, il reste évidemment à BMW une image bien plus forte que celle de Kia. Mais attention, l’image n’est pas éternelle : au milieu des années 70 par exemple, celle de Lancia était bien meilleure que celle d’Audi. Moins d’un quart de siècle plus tard, c’était l’inverse ! On n’en est évidemment pas là mais BMW aurait tort de continuer à se reposer sur ses lauriers…

Conclusion

Quelle révélation ! En débauchant un chef-designer chez Audi et un ingénieur principal chez BMW M, on ne pensait pas que résultat serait directement aussi impressionnant. Pourtant, cette Stinger est une tuerie !

+

Plaisir de conduite

Habitacle très agréable

Accord moteur-boîte très réussi

Style élégant et original

Habitabilité arrière

Pourquoi pas de version propulsion (pour prix et conso) ?

La Kia Stinger GT en quelques chiffres

Moteur : V6 bi-turbo essence, 3.342cc; 370ch à 6.000tr/min; 510Nm de 1.300 à 4.500tr/min

Transmission : aux 4 roues

Boîte : auto 8 rapports

L/l/h (mm) : 4.830/1.870/1.400

Poids à vide (kg): 1.800 (estimation)

Volume du coffre (l) : 406 – 1.114

Réservoir (l) : NC

0 à 100 km/h (sec.) : 4,9

Prix : 54.000 € TVAC

Puissance : 370 ch

V-max : 270 km/h

Conso mixte : 9,9 l/100km

CO2 : 225 g/km

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