Admettons, l’évolution a été si progressive qu’il est possible, si on n’a pas toujours le nez dans la chose automobile, de ne pas l’avoir vue venir. Mais maintenant qu’on vous le dit, avec le recul, vous vous dites peut-être que tiens, oui, quelque chose a changé. Au début, il y a 20 ans, on connaissait ces voitures pas toujours gracieuses, avec des noms à coucher dehors, qui n’avaient de désirable que leur prix canon, et disons même un rapport qualité/prix très attractif. Peu à peu, le design est devenu plus « acceptable », mais ce n’était pas encore ça. C’est par un énorme coup de com’ que Kia a acquis une véritable notoriété : les fameux 7 ans de garantie. Vint ensuite l’ère du vrai renouveau esthétique, sous le coup de crayon de Peter Schreyer, transfuge du groupe VW à qui l’on doit entre-autres la première Audi TT. Kia montait en puissance, se faisait une image… Mais ce n’était que le début puisque plus récemment, le constructeur a été l’un des plus prompts à monter dans le train de l’électrification, et s’est même permis de commettre une grande berline sportive absolument remarquable, nous avons nommé la Stinger.
Nouvelle étape
Pour nous, le Kia Sorento est le début d’une nouvelle étape dans l’évolution de la marque. Il y a d’abord un nouveau langage esthétique, bien sûr, très affirmé, décomplexé. Clairement, le Sorento ne joue pas les timides, au contraire. Il veut en mettre plein la vue. Toujours sur le plan esthétique, le plus marquant est que le porte-drapeau du constructeur est le premier à combler ce qui fut toujours, à notre avis, une lacune des Kia : un design intérieur à la hauteur du design extérieur. Comprenons-nous bien : on ne dit pas que les habitacles Kia ont toujours été moches. Ce que nous disons, c’est que même quand les Kia sont devenues des voitures bien lookée, voire sexy, l’effet « waouw » avait tendance à retomber dès qu’on s’installait à bord. Il manquait jusqu’à présent cette cohérence. Exemple récent : le « break coupé » Proceed, aussi canon dehors qu’ordinaire dedans.
Quand on s’installe dans le nouveau Sorento en revanche, le charme continue à opérer. La console massive, les ouïes de ventilation, l’énorme écran multimédia placé dans le prolongement du tableau de bord digital (avec moins de réussite que dans une Mercedes, mais on voit l’idée), les décos de portières et de planche de bord rétroéclairés, les textures… Là, il y a vraiment de l’ambiance. Une ambiance cossue, qui flatte l’égo. Cette nouvelle étape, c’est donc celle qui mènera Kia, si maman Hyundai laisse faire, vers le « new premium ».
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Encore un peu de travail
Mais avant cela, il reste un peu de travail en matière de… matières. Car pour flatteuse et cossue que soit la présentation, la qualité des matériaux est un peu en-deçà de ce qu’on espérerait. Par contre, il y a déjà un goût de premium dans des petites choses, des petites attentions, comme cette idée originale d’intégrer dans le système multimédia (évidemment ultra complet et ultra connecté) des “ambiances sonores” supposées faire passer le stress des embouteillages. En effet, vous pouvez vous passer sur le système audio des bruits de forêt, de feu de bois, de jour de pluie, etc. C’est original. On peut encore citer la fonction permettant de faire entrer ou sortir le Sorento d’une place de parking étroite, à distance, avec la clé. C’est ce genre de choses, que l’on ne trouvait jusque-là sur le haut de gamme du trio premium allemand, qui nous fait dire que Kia n’a vraiment aucun complexe. Et c’est très bien comme ça, si ce n’est bien sûr que rien n’est gratuit. Avec un prix d’attaque de quelque 45.000 euros, le Sorento n’est pas à classer dans la catégorie “affaire du siècle”. Pas plus que d’autres Kia récentes d’ailleurs. Le constructeur joue désormais dans les mêmes catégories tarifaires que ses concurrents directs. A juste titre.
Le poids de l’expérience
Pour le Sorento, Kia propose deux mécaniques : un 2.2 diesel 202ch, et un hybride essence classique (la version rechargeable est déjà annoncée) 233ch. Les deux moteurs sont associés de série à une boîte auto double-embrayage 8 rapports, et vous pouvez dans les deux cas choisir entre 2 ou 4 roues motrices.
C’est la version la plus dans l’air du temps que nous avons essayée. Son système hybride se compose évidement d’un moteur essence 1,6 litre qui peut sembler modeste pour un engin si imposant, et d’un moteur électrique. Nous le disions, c’est un système classique, dont les batteries se rechargent seules, en roulant. Autant vous le dire tout de suite, ce système est la preuve que Kia a déjà une certaine expérience dans le domaine, car son efficacité nous a bluffé. Durant la première partie de l’essai, la vie a fait que nous n’avons pratiquement roulé que sur autoroute, jouant entre la vitesse légale et celle où la tolérance des radars n’est pas encore mise à l’épreuve. Essayez de deviner ce que consomme ce que vous voyez sous les yeux, équipé d’un moteur essence. Perdu ! A peu près 8l/100km seulement, ce qui est remarquable. Mais pas autant que la suite. Car ensuite, pour en avoir le cœur net, nous avons volontairement jeté le Sorento dans les affres du trafic urbain, où le système hybride est en fait chez lui. Verdict : 5,6l/100km ! Bien sûr cela implique une conduite anticipative (en optimisant les phases de recharge en profitant au maximum de l’inertie des 1.660 kilos dans les phases de décélération) et le fait de se relancer ou de démarrer avec une certaine délicatesse. Mais avec ce Sorento, on peut le faire tout en s’inscrivant dans la circulation de façon parfaitement réaliste, avec à la clé le résultat annoncé plus haut.
Reste à dire que ce sens de l’économie est en haut de la liste des qualités majeures du Sorento hybride, liste complétée par l’habitabilité ultra généreuse évidemment, l’agrément de conduite général, le confort d’amortissement de bon niveau, la bonne insonorisation, et des performances assez satisfaisantes en mode Sport. Ajoutons encore l’honnêteté, car le Kia Sorento n’essaie pas de vous vendre des prétentions dynamiques ou des sensations de conduite un peu relevées. C’est juste un bon et grand soldat du quotidien qui, si on sait y faire, se contente d’une ration plutôt frugale.
Conclusion
Oui, le Kia Sorento monte en prix, mais il le vaut bien. Car même si certains plastiques mériteraient plus de soins, il propose des choses qu’on ne trouve pas ailleurs à ce niveau. Et puis peut-on mettre un prix sur le charisme ?
Le Sorento 1.6 HEV en quelques chiffres
Moteur : 4 cyl. turbo essence hybride, 1.598cc ; 233ch à 5.500tr/min ; 350Nm de 1.500 à 4.500 tr/min.
Transmission : aux roues avant.
Boîte : automatique, 8 rapports.
L/l/h (mm) : 4.810/1.900/1.700
Poids à vide (kg) : 1.741
Volume du coffre (l) : 605 – 1.662
Réservoir (l) : 67
0 à 100 km/h (sec.) : 8,6
Prix : 47.491 € TVAC
Puissance : 230 ch
V-max : 210 km/h
Conso. mixte : 6,4 l/100km
CO2 : 146 g/km
Autres motorisations :
2.2 CRDi : 202ch ; 6,2l/100km ; 202km/h ; 44.590€ TVAC
- SUV charismatique
- Habitacle stylé et cossu
- Niveau technologique
- Consos bien maitrisées (hybride)
- Qualité perçue perfectible
- Prix dans la norme
- Conduite assez ordinaire
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