Qu'on se le dise : le monospace de papa est en voie d'extinction. Dans leur réserve protégée, seuls quelques spécimens badgés VW, Seat ou Ford survivent Mais combien de temps résisteront-ils à l'impitoyable loi du marché ? Roi de l'automobile des années 90, le monospace a été dévoré par les SUV/Crossover et les constructeurs – français en l'occurrence – ont bien reçu le message. Peugeot vient de modifier l'ADN de son monospace 5008 pour en faire un Crossover “3008 XL” et voici que Renault, qui doit tant au monospace, opère le même genre de métamorphose, mais en douceur.
Plus sexy, moins spacieux
Le Scénic s'éloigne en effet peu à peu des formes aussi carrées que possible du monospace, gage d'espace intérieur. S'il gagne 2 cm en largeur par rapport à son devancier, c'est au niveau de la tôle. Car au niveau de la surface vitrée, donc des épaules des occupants, ça se resserre fortement. La hauteur croît elle aussi d'à peu près 2 cm, mais surtout à cause des grandes roues de 20''. La carrosserie, elle, a un profil plus effilé. Enfin, la longueur progresse également, mais comme on revient à un pare-brise prolongeant le capot au lieu de marquer une rupture, toute la cabine est repoussée vers l'arrière. En gros, le Scénic adopte un look tirant sur le crossover, plus athlétique et infiniment plus sexy que celui qu'il remplace, au détriment des cotes d'habitabilité. Pas de beaucoup, mais quand même. Aux places arrière par exemple, exit les trois sièges indépendants : la place centrale est un chouïa plus étroite que les autres et le dégagement aux genoux est réduit au point d'être tout juste pour installer un grand adulte derrière un grand conducteur. Tout cela pour vous dire que l'évolution des formes a un prix, mais à notre avis, le Scénic reste largement assez habitable pour la grande majorité des familles. Sinon, il y a le Grand Scénic, plus long de 23 cm, qui résout l'éventuel souci d'espace aux jambes puisqu'il offre 4 cm de plus de dégagement aux genoux à la seconde rangée. C'est presque Byzance.
Il n'y a par ailleurs pas que de “mauvaises” nouvelles. Bien que son ouverture se réduise, le coffre gagne sérieusement en volume sur les deux versions: 572 litres pour le Scénic, 596 pour le Grand Scénic. Et on pourra, à défaut de retirer les sièges, les rabattre en plusieurs configurations d'une simple pression sur un bouton placé dans le coffre. Les espaces de rangement sont légion et généreux et on pourra s'offrir une console centrale coulissante dotée d'un très vaste coffret, permettant par exemple de ranger le sac de madame à portée de main et aux ados assis à l'arrière de recharger leur tablette. C'est ça aussi, l'évolution. En résumé : plus sexy ? Pas qu'un peu ! Moins spacieux ? Certes. Moins pratique ? Nous dirions que non.
Geek
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Le Scénic suit évidemment l'évolution de l'Homo Electronicus en adoptant tous les équipements des autres Renault
avant lui. Il y a l'arsenal d'aides à la conduite comprenant le freinage automatique d'urgence, la surveillance d'angle mort et de changement de bande avec correction de cap active, les feux de route automatiques, la détection de fatigue, la lecture de panneaux routiers, etc. Et il y a bien sûr le système d'info-divertissement R-Link 2 à écran tactile vertical, auquel nous nous habituons au fil des essais mais que nous ne trouvons toujours pas très “user friendly”. Il a cependant un mérite : elle donne au poste de conduite une sacrée classe. Dès qu'on s'installe à bord, on se dit que c'est un bel environnement dans lequel voyager. N'empêche que question bidules multimédia, les concepteurs de Renault devraient penser plus simple.
Rien à jeter
Par contre, la marque au losange n'a de leçons à recevoir de personne en matière de moteurs et de châssis. Renault propose le Scénic avec deux moteurs essence (110 et 130 ch) et six diesels (95 à 160 ch), dont un assisté par hybridation. Nous avons commencé par prendre en main l'essence 130ch, un bloc 4 cylindres 1.2 turbo qui n'a aucun mal à gérer les 1.428 kilos du Scénic (Grand Scénic 7 places : 1.495 kilos). Bon, pour vraiment disposer des 130 chevaux, il faut sélectionner le mode de conduite Sport et là, il met assez de cœur à l'ouvrage pour mettre en évidence un châssis n'ayant peur d'aucun virage. Fun ? Presque. Si c'est ce que vous cherchez, voyez plutôt du côté du Ford C-Max. Mais compétent, ça, oui !
Parenthèse
Petite parenthèse, concernant les modes de conduite. Il y en a cinq – Sport, Confort, Neutre, Eco et Personnalisé – qui agissent sur la direction, la réponse du moteur et, le cas échéant, sur la gestion de boîte auto. Pas de suspensions pilotées disponibles sur Scénic.
Et ça change la couleur du tableau de bord, aussi. Dites, les gars, y aurait pas un ou deux modes de trop, là ?
On n'est pas chez Mercedes-AMG, ici. Sport pour réveiller le moteur, Eco pour écraser la conso (de fait, c'est efficace) et Neutre pour le reste, c'est pas suffisant ? Si si, n'insistez pas, vous en faites trop ! Et d'où sort cette idée d'activer automatiquement les sièges massant en mode Confort ? Si on n'aime pas ça, on doit trifouiller dans R-Link pour le désactiver, ce qui est un peu galère. Fermez la parenthèse.
Confort royal
Nous le disions, on peut trouver plus engageant à conduire que le Scénic. Par contre, pas facile de trouver plus confortable. L'insonorisation est ultra soignée et l'amortissement remarquable… malgré les fameuses jantes 20'' montées en série dès la version de base, dont nous pensions qu'elles allaient justement plomber le confort, et surtout les finances des propriétaires au moment de changer les gommes. Pour le confort, on a vu. Pour le prix des gammes, Renault a passé des accords avec les quatre manufacturiers principaux. Ceux-ci produiront pour le Scénic ces 20'' qui n'ont ni profil bas, ni bande large. C'est le contraire. Bref, ce pneu ne sera pas plus cher que le 17'' de votre ancien Scénic. Très joli coup de Renault et surtout du designer Laurens van den Acker, qui tenait absolument à ses grandes roues pour le look du véhicule, ce qui a poussé les ingénieurs châssis et les commerciaux à s'adapter. Beau boulot !
Hybride
Et quid du diesel 1.5 110ch Hybrid Assist ? Le petit moteur électrique qu'on adjoint au diesel ne permet pas de rouler en mode 100% électrique, n'ajoute rien à la puissance du dCi classique mais bien 20 Nm de couple (260 Nm) et profite autant à la conso (3,5l/100km au lieu de 3,9) qu'aux émissions (92g CO2/km au lieu de 102). Ce dernier chiffre en fera déjà la coqueluche des flottes, mais le gain n'est pas que fiscal. Le petit moteur électrique qui, comme tous les moteurs électriques, livre 100% de son couple dès le premier tr/min, augmente en effet perceptiblement l'agrément à bas régime – au démarrage par exemple – puisqu'il agit là où le moteur diesel est encore en train de rassembler son couple. Excellent argument quand on roule beaucoup en ville et dans les encombrements. Cette version arrivera d'ici quelques mois.
Conclusion
Fan du Scénic, réjouissez-vous: le peu que vous perdrez en habitabilité n'est rien face aux gains en agrément, en confort et en séduction. Une évolution en douceur plus judicieuse, à notre avis, que la radicale transformation des Espace et Twingo!
+
Le Scénic enfin sexy
Confort supérieur à la moyenne
Hybridation simple mais convaincante
Coffre record
–
Habitabilité en recul
R-Link2 à simplifier
Quelques gadgets électroniques surfaits
Le Scénic TCe 130 en quelques chiffres
Moteur : 4 cylindres turbo essence, 1.198cc; 130ch à 5.000tr/min; 205Nm à 2.000tr/min
Transmission : aux roues avant
Boîte : manuelle 6
L/l/h (mm) : 4.406/1.866/1.653
Poids à vide (kg): 1.430
Volume du coffre (l) : 572 – 1.830
Réservoir (l) : 52
0 à 100 km/h (sec.) : 11,4
Prix : 25.300 € TVAC
Puissance : 130 ch
V-max : 190 km/h
Conso. mixte : 5,8 l/100km
CO2 : 129 g/km
Les autres motorisations
1.2 TCe : 115ch; 5,8l/100km; 185km/h, 21.500€ TVAC
1.5 dCi : 95ch; 3,9l/100km; 175km/h; 23.000€ TVAC (non-dispo en Grand Scénic)
1.5 dCi : 110ch; 3,9l/100km; 183km/h; 24.350€ TVAC
1.6 dCi : 130ch; 4,5l/100km; 190km/h; 28.800€ TVAC
1.6 dCi : 160ch; 4,5l/100km; 200km/h; 32.650€ TVAC
Grand Scénic : 65 € le cm!
A finition et motorisation égales, le Grand Scénic, importé en Belgique en version 7 places uniquement, coûte 1.500 euros de plus que son petit frère. Pour le Grand Scénic, Renault fait l'impasse sur la finition de base Life, ainsi que sur le moteur dCi 95ch. Le prix de départ du Grand Scénic TCe 115ch Zen (carte Keyless, clim bi-zone, feux de route automatiques, capteurs de pluie, cruise control, lecture des panneaux routiers…) est de 24.600 euros.
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