Au diable les clichés ! La Roumanie, pour ce qu’on en a vu en tout cas, est un pays qui tend peu à peu vers le modernisme. Du côté de Sibiu, une jolie bourgade nichée au pied des Carpates, on s’active à rattraper le temps perdu à la fois pendant la période communiste et sous le joug du mégalo Nicolae Ceausescu.
Le parc automobile est résolument en bon état et n’offre guère de différences par rapport au nôtre sinon qu’on y compte des Dacia Duster en plus grande quantité encore. Ah si, quand même… On peut croiser, dans la même rue, un attelage de chevaux qui trimbalent une carriole chargée de meubles, de rondins ou de paille et une Audi R8 ou une Porsche 911 dernier cri. Et une fois la cité cossue dépassée, on est confronté à une multitude de petits commerces où l’on sent l’âpreté de la vie pour gagner une poignée de lei (la monnaie roumaine).
Sur la plus belle route du monde
C’est donc de Sibiu, aux confins de la Transylvanie et de la Wallachia que nous avons escaladé les monts de Fagaras par un ruban bitumineux de 151 km aussi plaisant que truffé de courbes.
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On respire. D’abord parce que les designers de Mazda ont eu l’intelligence de laisser dans son étui leur ordinateur. La belle d’Hiroshima n’a pas subi la plus petite modification esthétique. Trois ans après son lancement, la 4e génération du célèbre roadster peut continuer à susciter l’admiration, à être l’objet d’un culte pour une multitude de mordus. Ensuite parce que rien ne remplace le plaisir de rouler décapoté à bord d’une Mazda MX-5. En particulier sur la Transfagarasan.
C’est à Nicolae Ceausescu que l’on doit cette curiosité touristique proclamée « la plus belle route du monde » par les joyeux drilles de Top Gear. Au début des années 70, le cruel dictateur donna l’ordre de tracer une liaison à travers les monts de Fagaras pour permettre à ses armées d’intervenir au plus vite en cas d’invasion. Et comme souvent avec ce sinistre mégalo, des centaines d’hommes – souvent de jeunes soldats inexpérimentés dans la manipulation des 6.000 tonnes d’explosif nécessaires à ces travaux d’Hercule – y ont laissé leur vie. Aujourd’hui, alors que le temps a érodé les souvenirs funestes, on se contente d’admirer cette prouesse du génie civil (construite par des militaires !) et d’en apprécier le côté aussi majestueux qu’insolite.
Avec une route qui culmine à 2.000 mètres, truffée de virages et d’épingles dans un enchaînement de montagnes où la vue porte à des dizaines de kilomètres quand les nuages ne jouent pas à « saute-molleton » avec votre bolide, on ne peut rêver plus bel écrin pour essayer un bijou aussi raffiné que la MX-5. Le décor est planté. Action !
Plus de puissance et de confort
C’est en s’installant aux commandes du roadster qu’on constate les principales retouches. Certes, il est toujours préférable d’afficher des dimensions bonsaï pour pénétrer dans l’habitacle – sumotori s’abstenir – mais la version 2019 a gagné en confort. Ainsi, le volant est désormais réglable en profondeur (en plus de la hauteur) sur 30 mm. Les sièges sont plus facilement inclinables grâce à des leviers plus robustes et l’ouverture des portes se fait de manière plus ample.
Sur le plan mécanique aussi, on note une sérieuse évolution. Ainsi, la version 2.0 SKYACTIV-G affiche 184 chevaux contre 160 précédemment. Le couple passe à 205 Nm à 4.000 tr/min, un gain de 5 Nm. Pourtant, cette puissance ne saute pas aux yeux : les motoristes nippons ont manifestement privilégié la souplesse d’utilisation (quel plaisir de flâner à 50 km/h pour admirer le paysage) plutôt que l’accélération.
Au passage, on apprécie aussi la musique plus mélodieuse du moteur. Mais le châssis a gardé son efficacité légendaire. Bien à l’abri du regard des forces de l’ordre roumaines qui entendent faire respecter les lois de cette ancienne dictature, on se régale d’attaquer épingles et grandes courbes avec gourmandise. Toujours aussi précise, la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports transmet idéalement la cavalerie aux roues arrière. Enfin, ce roadster qui se veut basique est désormais équipé de quelques aides à la conduite aujourd’hui incontournables comme le freinage d’urgence, des capteurs de vigilance du conducteur et un système de reconnaissance des panneaux.
Conclusion
Les responsables de Mazda ont eu la sagesse de ne pas toucher à l’âme de la MX-5 – façonnée par sa ligne et son comportement – mais d’apporter, çà et là, quelques retouches qui améliorent la vie à bord. De quoi se régaler davantage à son volant, que l’on opte pour un rythme sportif ou que l’on roule en père peinard !
La Mazda MX-5 2019 2.0 SKYACTIV-G en quelques chiffres
Moteur : 4 cylindres en ligne, essence, 2 ACT 16 soupapes 1.998cc ; 184ch ; 205Nm
Transmission : aux roues arrière.
Boîte : manuelle à 6 rapports.
L/l/h (mm) : 3.915/1.735/1.225
Poids à vide (kg) : 1030 (SF) et 1073 (RF)
Volume du coffre (l) : 130 et 127
Réservoir (l) : 45
0 à 100 km/h (sec) : 6,5
Prix : 28.490€ TVAC
Puissance : 184 ch
V-max : 219 km/h
Conso. mixte : 6,9 l/100km
CO2 : 156 g/km
- Plaisir de conduite intact
- Look toujours aussi sexy
- Bruit du moteur amélioré
- Plus de confort à bord
- Confort toujours limité
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